Avignon, nous voilà !

Par Iris Gratiet

AVIGNON 2025 : nous revoici pour la 4e fois, ensemble pour cet événement essentiel, lieu de toute la créativité des écritures contemporaines, espace d’inspiration, d’espoir et de communs. Avec les artistes que nous accompagnons cet été, retrouvons l’élan, redonnons du souffle, rallumons l’étincelle.  Au plaisir – avec vous – de jouer, danser et célébrer le spectacle et le patrimoine vivants !  Événements à la Maison Jean Vilar : inauguration de l’exposition permanente Les Clés du Festival Une exposition inédite : permanente et ouverte à tous les publics Inauguration publique le samedi 5 juillet 2025 suivie d’un mois de festivités avec, au programme, un feuilleton-spectacle, des rencontres mythiques, des lectures… Au fil d’une scénographie immersive réunissant près de mille documents et archives de la Maison Jean Vilar et des collections de la Bibliothèque nationale de France – photographies, films, enregistrements sonores, affiches, programmes, notes et correspondances inédites, décors emblématiques, dessins originaux, maquettes et costumes de légende – la première exposition permanente de la Maison Jean Vilar invite à vivre l’aventure du Festival d’Avignon. Les Clés du Festival dévoilera l’histoire du Festival de 1947 à nos jours en traversant ses grands fondamentaux : le festival des origines, un festival d’artistes et de création, un festival et son public, un festival miroir du Monde, Avignon Ville festival, le Festival Off, la fabrique du Festival. Le premier étage de la Maison Jean Vilar (soit au total une surface de 350 m2), sera jalonné de pièces iconiques, de témoignages marquants, de sources renouvelées, d’histoires artistiques et humaines rapportées. Avec au cœur du projet : le public – novice ou initié, touristes ou festivaliers – saisi par la force vibrante d’une utopie bien réelle, d’un patrimoine toujours vivant. En confiant ainsi à un large public Les clés du Festival, cette exposition entend prolonger le geste fondateur de Jean Vilar et du Théâtre Populaire : pour toutes et pour tous. commissariat Antoine de Baecque / scénographie Claudine Bertomeu / lumière Jean Bellorinicomité scientifique Bibliothèque nationale de France, Association Jean Vilar / production Association Jean Vilar en coproduction avec la BnF et en partenariat avec le Festival d’Avignon, le T.N.P., les Archives du spectacle, l’INA, Arte et la Compagnie des Indes / un projet labellisé Avignon – Terre de culture 2025 Ça joue ! Avignon IN : TAIRE  du 21 au 23 juillet à 13h à La FabricA Texte, mise en scène et scénographie Tamara Al Saadi | Création 2025 I  Durée 2h10 | Dès 15 ans Tamara Al Saadi est artiste complice à La Criée – Théâtre national de Marseille. Tamara Al Saadi propose une réécriture sensible d’Antigone dans un spectacle choral qui, au-delà du mythe, interroge une adolescence qui ne parvient plus à penser son avenir.  Un mythe peut éclairer le présent, mais l’inverse est également possible. Après avoir longtemps travaillé sur la figure d’Antigone avec des adolescent·es, Tamara Al Saadi a décidé de composer sa propre version de cette histoire, en la tissant avec celle d’une jeune fille d’aujourd’hui, Eden, placée par l’Aide Sociale à l’Enfance. Production Cie LA BASE et La Criée – Théâtre national de MarseilleUne invitation du Collectif ExtraPole SUD Théâtre des Carmes : La tête sous l’eau Du 5 au 26 juillet à 12h relâche le mardi Texte Myriam Boudenia I Mise en scène Louise Vignaud | Création 2024 | Durée 1h Louise Vignaud est artiste complice à La Criée – Théâtre national de Marseille. Avec la Jeune Troupe de La Criée – Théâtre national de Marseille La tête sous l’eau est une fable contemporaine drôlatique et humaniste, qui parle de survie dans un monde où rien ne semble adapté aux gens et à leurs difficultés. Un monde où il n’est question que de rentabilité, d’efficacité, de suractivité, et où rien ne suffit jamais. Où rêver est un mot en trop. Louise Vignaud met en scène avec humour quatre élèves apprenti·es comédien·nes en insertion professionnelle dans un texte qui parle du monde du travail. Un regard sur notre société avec une bonne dose d’acidité et une infinie tendresse. Production La Criée – Théâtre national de Marseille et Compagnie La Résolue Jardin de la Vierge du Lycée St-Joseph : Vive le sujet ! Charles Péguy, ta mère et tes copines,  j’en ai rien à foutre Du 23 au 26 juillet à 10h30 et 18h  Texte et mise en scène Suzanne de Baecque | Création 2025 | Durée 1h30 Vive le sujet ! Tentatives propose un terrain d’expérimentation à des auteurices de différentes disciplines qui composent des performances inédites entouré·es des complices de leurs choix. Au final, six formes courtes, pluridisciplinaires et inattendues. Dans cette bousculade esthétique, l’actrice Suzanne de Baecque convie ici le chanteur Hervé Vilard à un tête-à-tête artistique et prolifique.  Production CDN Orléans – Centre-Val de LoireCoproduction le Festival d’Avignon, la SACD et La Criée – Théâtre national de Marseille Ça danse ! L’Atelier La Manutention Naïf Production : Dégringolade ou l’art de rester debout Du 10 au 20 juillet à 13h15 relâche le 15 juillet  Ashley Chen & Pierre Le Bourgeois I Création 2024 I Durée 50min Un danseur et un violoncelliste revisitent leur parcours artistique dans un dialogue joyeux et plein d’humour.  Deux amis, un musicien et un danseur, ados dans les années 90′. Le premier arpente les scènes Rock, Nosfell, Bertrand Belin, Arthur H… avec son violoncelle, le second a croisé la route de grands noms de la danse de Merce Cunningham à Boris Charmatz en passant par Trisha Brown. Bercé de notes lyriques romantiques qui glissent vers le punk et des sons plus alternatifs, Dégringolade ou l’art de rester debout est un dialogue intime, un récit en mouvement de l’histoire de deux carrières artistiques contemporaines, une interrogation ludique sur le sens de la performance. Théâtre de la Bourse du Travail :Encyclopédie du geste ouvrier Le 14 juillet à 13h30 Sylvie Balestra – Cie Sylex I Création 2021 I Durée 1h Dans cette conférence dansée, Sylvie Balestra prend la parole pour s’adresser directement au public et évoquer sa démarche artistique : comment elle fabrique des spectacles à partir de cette dimension anthropologique. À travers ses projets de terrain elle a rencontré de nombreux corps de métiers : métallos, infirmières, agents communaux, sportifs. Durant une heure,…

THE GREAT CHEVALIER : Ballet National Folklorique du Luxembourg, présentation par M. CHEVALIER, Directeur Artistique – Codirection Simone MOUSSET

Par Iris Gratiet

C’est avec une fierté non dissimulée que nous avons l’honneur de vous annoncer notre collaboration avec Simone Mousset, codirectrice du Ballet National Folklorique du Luxembourg à l’occasion de la tournée inédite de son spectacle-rencontre avec son Directeur Artistique, M. Chevalier, en France au printemps et à l’été. Après un passage par Vanves, dans le cadre du Festival Ardanthé, c’est à l’Abbaye de Royaumont et au Festival d’Avignon qu’ils se produiront prochainement. CRÉATION NOVEMBRE 2024 : THE GREAT CHEVALIER Ballet National Folklorique du Luxembourg Présentation par M. CHEVALIER, Directeur Artistique – Codirection Simone MOUSSET M. Chevalier, enfant terrible de la danse folklorique contemporaine et nouveau directeur artistique du Ballet National Folklorique du Luxembourg, se produit dans tous les lieux qui ont contribué à l’immense succès du Ballet National – dont l’Abbaye de Royaumont et les Jardins de l’ancien Carmel d’Avignon – pour rendre hommage aux puissants liens historiques entre ces lieux et le Ballet National. L’imprévisible directeur et chorégraphe, dont les prestations sur scène sont aussi rares qu’intenses émotionnellement, interprètera, entre autres, des classiques emblématiques, dont la célèbre Danse du Pigeon. Crédits & mentions :Fondatrices du Ballet National Folklorique du Luxembourg : Josephine et Claudine Bal / Direction artistique du Ballet National Folklorique du Luxembourg : M. Chevalier / Codirection : Simone Mousset / Dramaturge de la compagnie : Lou CopeMusiques historiques composées et enregistrées : Maurizio Spiridigliozzi / Scénographie (élément) : Mélanie Planchard, en collaboration avec Simone Mousset et Lewys HoltPrésentation : Louis Chevalier, avec la participation de Simone Mousset / Administration : Cathy Modert / Production : Anna Hainsworth et Neil Lebeter / Diffusion : La Magnanerie Dates de tournées : Le 14 mai 2025State Philharmonia of Armenia, dans le cadre de ARé Fest en partenariat avec ARé Cultural Foundation, Erevan (AM)Les 30 mai et 1er juin 2025Trois performances à la Villa Vauban dans le cadre du Festival Talentlab en partenariat avec Les Théâtres de la Ville de Luxembourg (LU)Du 5 au 24 juillet 2025Sélection du Luxembourg au Festival d’Avignon, au Jardin du Carmel (Théâtre du Train Bleu),avec le soutien de Kultur | lx – ArtsCouncil Luxembourg (relâches 11, 15, 18 juillet) (FR) Le 13 septembre 2025Palais Mogoșoaia, Bucarest, programmation Teatrul Masc (RO)Du 1er au 3 avril 2026Festival Séquence Danse, Centquatre-Paris (FR)Les 12 et 13 juin 2026Église Saint-Pierre-et-Paul, programmation Trifolion Echternach (LU) M. Chevalier Le Ballet National Folklorique du Luxembourg (BNFL) est une institution culturelle distinguée, fondée en 1962 par les sœurs luxembourgeoises Josephine et Claudine Bal. Son nouveau directeur artistique, M. Chevalier est universellement reconnu comme l’une des figures les plus novatrices et énigmatiques des arts de la scène contemporaine. Artiste et directeur de renommée mondiale, il investit avec brio de nombreux champs artistiques, notamment  le ballet classique, le rock et la haute couture. Nommé l’un des cinq directeurs de ballet les plus interviewés en 2024, il apporte un leadership audacieux et visionnaire à la compagnie, définissant l’excellence dans le monde de la danse folklorique contemporaine. Simone Mousset Codirectrice du ballet et chorégraphe luxembourgeoise, lauréate du Prix Luxembourgeois de la Danse (2017), Simone Mousset a joué un rôle crucial dans la renaissance du Ballet National Folklorique du Luxembourg. Soutenue par le ministère de la Culture luxembourgeois, cette artiste associée à The Place (Londres) crée, outre ses spectacles au sein du Ballet National Folklorique du Luxembourg, des œuvres indépendantes ou pour des institutions comme la London Contemporary Dance School et le pavillon luxembourgeois à l’Expo 2021/2022. En 2023, elle publie On Uncertainty, Choreographic Spells, and Wanting to Be the Grass. Ses créations ont été soutenues en France par des institutions majeures telles que le CCN de Nantes, KLAP à Marseille, Les Hivernales à Avignon, et autres.

En 2025, le Théâtre du Corps Pietragalla-Derouault fête 20 ans d’innovations au service de la danse pour toutes et tous

Par Iris Gratiet

On a l’impression d’avoir grandi dans la danse avec eux : de l’Opéra de Paris, à la tête du Ballet National de Marseille, couple virtuose dans M. & Mme Rêve, capables à la fois de réconcilier recherche artistique et succès en salle, Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault sont avant tout les inventeurs de leur propre langage. Entre danse, théâtre et performance, créant des œuvres où le corps devient un vecteur puissant d’émotion et de narration : le Théâtre du Corps est le cœur battant de leur projet. « Tout ce que nous rêvons est réalisable ». Cette phrase d’Eugène Ionesco illustre parfaitement le parcours inédit de ces artistes qui ont « défriché » de nouveaux territoires pour la danse, de l’Olympia aux salles de spectacle en milieu rural, des jeux Olympiques de Pékin aux plateaux de télévision, avec l’envie et l’ambition de faire différemment et de croiser les disciplines. Ils font aujourd’hui partie des quelques compagnies françaises indépendantes à avoir assuré plus de 1 000 représentations devant plus d’un million de spectateurs dans 16 pays à travers le monde.  En 2021, ils ouvrent leur propre Centre de Formation Professionnelle à Alfortville dans lequel ils transmettent leur technique, leur sensibilité artistique ainsi que les connaissances et compétences nécessaires à tout interprète et entrepreneur du spectacle. Plus de 30 jeunes artistes bénéficient chaque année de ces enseignements et d’une expérience professionnelle unique en lien avec les partenaires institutionnels, universitaires et culturels de la compagnie.  C’est avec l’audace de leurs 20 ans que les deux créateurs se lancent avec leurs équipes dans un ambitieux programme pour 2025 : un spectacle événement qui revient sur leur répertoire offert à tous les publics, des reprises parisiennes, des tournées nationales et une nouvelle création Don Quichotte. Du mercredi 11 au dimanche 15 juin 2025 : La Leçon, à la Scala Paris (reprise), version étendue à 15 interprètes  Chorégraphie et mise en scène Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault  mer, jeu, ven, sam à 19h et dim à 15h Créé en 2022, le spectacle La Leçon est la troisième adaptation d’une œuvre d’Eugène Ionesco par Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault après « Les Chaises » et « M. & Mme Rêve ». La mise en scène transforme une classe oppressante en un espace où le corps devient le véritable langage. Julien Derouault y incarne un professeur tyrannique et exalté, dont l’enseignement frénétique oscille entre danse, arithmétique et linguistique, tandis que ses élèves, sous son joug, se plient à une chorégraphie aussi précise que chaotique. Une nouvelle élève, avide de danse et de savoir, se heurte à la réalité brutale d’un maître qui manipule les corps autant que les esprits, jusqu’à ce que tout bascule… Pietragalla et Derouault fusionnent la puissance expressive de la danse avec la densité dramatique du théâtre. Les mouvements, ciselés et intenses, ne se contentent pas d’illustrer le texte : ils le réinventent, le prolongent, et parfois le défient avec la virtuosité de 15 interprètes du Théâtre du Corps. Avec La Leçon, le public est convié à vivre une expérience artistique où la danse porte une réflexion sur le pouvoir, le langage et la soumission.   Tournée 25-26 :  6 nov. 2025 au Ponant à Pacé (35), 16 jan. 2026 à Franconville (95), 24 jan. 2026 à la Commanderie à Dôle (39), 26 jan. 2026 à La Mals à Sochaux (25), 30 jan. 2026 à la Salle Horizon-Pyrénées au Muret (31), 27 fév. 2026 à Vaugneray (69). « Nous avons, aujourd’hui plus qu’hier, le besoin et le devoir d’échanger, d’émerveiller, de partager, de bousculer, de réveiller et d’émouvoir ; de mettre en commun non pas une pensée commune, mais nos énergies, nos contradictions, nos espoirs et désespoirs pour que la culture soit au-delà du supplément d’âme, ce qui permet à l’individu de s’élever. » Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault À propos du Théâtre du Corps Le Théâtre du Corps est le nom du travail artistique des chorégraphes Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault et de leur compagnie de danse aujourd’hui basée à Alfortville (94) près de Paris. Dès 2004, Marie-Claude Pietragalla, figure emblématique de la danse française, l’une des plus célèbres danseuses étoile de l’Opéra de Paris (1990-1998) et ancienne directrice du Ballet National de Marseille (1998-2004) s’associe à Julien Derouault, danseur soliste du Ballet National de Marseille (1997-2004) pour créer, diffuser et produire leur travail personnel. Le Théâtre du Corps est une recherche artistique sur le sens du mouvement, son expression et sa théâtralité, mais également une technique de danse et de jeu fondée sur l’appropriation et la respiration d’un texte à travers le corps. Cette méthode unique en son genre, où l’acteur danse et le danseur joue, est aujourd’hui au centre de leur travail de création. Depuis 2021, elle se transmet au sein de leur Centre de Formation Professionnelle à Alfortville qui délivre un Certificat professionnel de niveau 5.

De Strasbourg à New-York : le parcours atypique de Nelly Roos

Par Iris Gratiet

Forte d’une dizaine d’années d’expérience dans le domaine du marketing et de la communication digitale, Nelly Roos a travaillé dans le secteur du tourisme, en agence de publicité, en agence média et en start up. Elle a notamment accompagné certaines entreprises dans la création de leur identité de marque, l’acquisition de clients, ainsi que la mise en place de produits digitaux. Depuis un peu plus d’un an, Nelly s’est lancée dans un projet personnel et professionnel de l’autre côté de l’Atlantique, direction New-York ! Qui es-tu Nelly et pourquoi avoir collaboré avec le Collectif Overjoyed ? Je m’appelle Nelly Roos, je suis une communicante, entrepreneuse, danseuse et chorégraphe. En 2020, en plein confinement, je monte Queen Communication, une agence de communication digitale dont le business modèle est très similaire à celui d’Overjoyed : je m’entoure de freelances, indépendant·es et agences partenaires pour répondre aux besoins de mes clients.En parallèle, je participe en tant que danseuse à une campagne pour la marque Undiz, orchestrée par Collectif Overjoyed. C’est comme ça qu’on se rencontre avec Marie-Pierre Bourdier.On développe nos structures avec des expertises très complémentaires, une passion commune pour le secteur de la culture et du spectacle et des valeurs similaires d’un point de vue professionnel et humain. Forcément, c’est un match et on commence à collaborer sur différents projets. Mon expertise digitale, plus particulièrement sur les sujets « social media », influence et « SEO/SEA » permet de compléter les équipes du collectif et de proposer des solutions « 360 », on et « offline », aux clients d’Overjoyed. Je suis très reconnaissante d’avoir pu croiser mes deux passions, la communication et l’univers du spectacle, grâce aux missions confiées par Marie-Pierre !  Comment es-tu venue à la danse ? Depuis quand en pratiques-tu et qu’est ce que cela t’a apporté ? J’ai commencé la danse très jeune, comme beaucoup de petites filles de ma génération, avec du Modern Jazz, dans l’école de mon quartier à Strasbourg. C’est tout de suite une évidence. J’aime danser, être sur scène, créer… Je continue de prendre des cours au Centre Chorégraphique de Strasbourg, en Modern Jazz puis en Hip Hop jusqu’en terminale.Je pars ensuite à Paris faire mes études, et je me laisse rapidement intimider par les cours proposés dans les studios parisiens, et surtout emporter par la découverte d’une nouvelle vie, d’une nouvelle ville et du rythme universitaire : j’arrête de danser pendant près de 7 ans. Je reprends en 2017 avec le cours de Mehdi Kerkouche au Studio Harmonic et l’évidence est toujours la même.  Un cours par semaine se transforme rapidement en 2 puis 3 puis 4, 5, 6 cours hebdomadaires. J’alterne entre des cours au Studio Harmonic, au LAX Studio et des trainings privés que j’organise avec un un groupe d’ami·es passionné·es. Affirmer que reprendre la danse a changé ma vie serait presque un euphémisme. Grâce à la danse, j’ai l’impression que je me suis enfin autorisée à être 100% moi-même, même les parties que je trouvais un peu trop “extra” / “over the top”.Grâce à la danse, j’ai appris à me connecter à mon corps, j’ai appris à lui faire confiance aussi.J’ai appris à mieux gérer mes doutes, mes insécurités. J’ai appris à lâcher prise, à être vulnérable, à être forte, résiliente, et à m’exprimer. Grâce à la danse, j’ai pris confiance en moi.J’ai aussi rencontré des personnes incroyables qui m’inspirent au quotidien et qui pour certain·es comptent parmi mes ami·es les plus proches, voire des partenaires pro. J’ai découvert une nouvelle forme d’amitié : connectée autour d’une passion commune, en dehors de ses cercles habituels, sans se soucier des notions d’âge, de classe sociale, de boulot… c’est unique !  Pourquoi rejoindre New-York aujourd’hui ? Avec mes ami·es, nous sommes parti·es à plusieurs reprises nous former à l’étranger et en 2022, après quelques semaines à NYC, c’est la révélation ! Je découvre des styles comme “Theatre” ou “Broadway Jazz” et c’est ce que j’ai toujours rêvé de faire, en tant que très (très) grande fan de comédie musicale. Je découvre également une pédagogie qui insiste autant sur la technique que sur l’individualité et le « story telling » et tombe amoureuse. En France, j’ai également le sentiment de ne plus réussir à progresser comme je le souhaiterais, j’ai l’impression d’avoir atteint un plateau et je sens que j’ai besoin d’autre chose pour le dépasser.J’entends parler du programme “Independant Training Program” du Broadway Dance Center, un programme très flexible, qui va de 3 mois à plusieurs années, qui me permettrait de me former, avec un visa étudiant, tout en continuant de travailler à mon rythme. Je pars initialement pour 3 mois. C’était en janvier 2024 ! En quoi cette formation change ton regard sur les parcours artistiques ? Depuis janvier 2024, j’ai eu la chance de suivre plusieurs formations au Broadway Dance Center : le “Independent Training Program”, un programme qui permet à tous les niveaux de se former dans tous les styles, “Choreography Track”, un programme centré sur la création chorégraphique et l’industrie chorégraphique aux USA et enfin, le “Professional Semester” un programme accessible uniquement sur audition, destiné aux danseur·ses pro ou pré-pro dont le but est de les préparer au mieux à réussir dans l’industrie de la danse aux USA. Quelle que soit la formation, nous sommes considéré·es par les professeur·es et l’équipe pédagogique comme des artistes et des performers. Je n’avais encore jamais totalement osé me décrire comme telle, et ce changement de mindset m’a transformée ! La mentalité américaine est également très différente de la nôtre et ce qu’elle a sûrement de meilleur est de nous convaincre que TOUT est possible. Qu’en travaillant, on peut tout faire. Que nos rêves sont accessibles et méritent de se réaliser. J’ai également pu comprendre que la danse, ce n’est pas “que” être danseur·se. Il y a énormément de métiers et de possibilités dans cette industrie qui ne se limitent pas à performer sur scène ou en vidéo : le champ des possibles est vaste et, aux USA, on est encouragé à tous les explorer, à créer ses propres opportunités. Qu’est-ce qui te rend « Overjoyed » dans…

Culture & Communication. Interview #17 : Karine Joyeux, responsable de la communication au Théâtre de l’Onde de Vélizy-Villacoublay

Par Iris Gratiet

Chaque mois, nous allons à la rencontre des dirigeant·e·s et communicant·e·s du secteur pour partager leurs visions du métier, leurs bonnes pratiques et leurs motivations. En mars, nous avons rencontré Karine Joyeux, responsable de la communication au Théâtre de l’Onde de Vélizy-Villacoublay. Un émoji pour commencer ? 😳 : l’émoji étonnée, curieuse, les yeux grand ouverts… Peux-tu nous raconter le parcours qui t’a menée jusqu’au spectacle vivant et à la communication particulièrement ? J’ai fait des études de lettres durant lesquelles j’étais vacataire au Théâtre de Sartrouville pour accueillir les spectateurs en soirée, contrôler les billets, les vendre, saisir les abonnements… Des années pendant lesquelles je me suis nourrie de spectacles ! J’ai ensuite enseigné le Français plusieurs années dans le secondaire. J’ai continué à fréquenter le Théâtre de Sartrouville, et un soir, c’était pour une représentation de Forêts de Wajdi Mouawad, j’ai appris que la responsable billetterie partait pour une année sabbatique. Je n’ai pas hésité longtemps à lâcher cours et copies pour proposer de la remplacer durant son absence. J’ai eu beaucoup de chance, d’autant plus qu’elle n’est jamais revenue de son voyage. J’ai continué à travailler à l’accueil-billetterie du Théâtre de Sartrouville pendant encore une année. Néanmoins, je ne voyais pas la billetterie comme une finalité. Je rêvais d’écrire la brochure et les programmes de salle ! La Secrétaire générale m’a donné l’opportunité de le faire. Je suis donc entrée en communication par l’écrit et j’ai travaillé en binôme avec un collègue auparavant graphiste indépendant. Tous les deux, nous avons été capables de donner forme de façon rapide et léchée à toutes sortes d’outils et de supports. J’ai bien sûr suivi des formations professionnelles en communication, j’ai surtout appris en faisant, en observant mes pairs, et j’ai toujours été très bien entourée par mes collègues aux relations avec le public et à la billetterie. Mon parcours au Théâtre de Sartrouville a été marqué par des rencontres déterminantes avec des artistes qui sont aujourd’hui très influents dans le spectacle vivant, avec des personnes qui m’ont beaucoup apporté, qui m’ont fait confiance – un cadeau que je savoure aujourd’hui ! J’ai quitté le métier d’enseignante, qui est un métier de représentation, pour me mettre à la place de celle qui regarde – une spectatrice en somme ! Je me nourris de ce que je vois et de ce que j’entends pour alimenter mon métier de communicante. Comment s’organise ton travail aujourd’hui à l’Onde Théâtre, de quoi es-tu en charge concrètement ? Je travaille à l’Onde Théâtre de Vélizy-Villacoublay dans le 78 depuis quatre ans. Nous sommes deux à la communication à travailler en lien étroit avec la Secrétaire générale qui coordonne le volet « publics », avec les relations publiques, l’accueil et la billetterie. C’est en dialogue avec elle que j’élabore le plan de communication de la saison au moment où la programmation annuelle s’élabore. Puis j’organise un planning le plus précis possible sur le print, le digital, les partenariats presse qu’on déroule et qu’on réajuste au fil de la saison. L’Onde produit beaucoup de supports imprimés et je suis très sollicitée par le print. Nous travaillons avec une graphiste de renom, Anette Lenz, au trait puissant et exigeant. Cette identité visuelle très forte conditionne beaucoup notre façon de communiquer : d’abord être à la hauteur de son exigence, ensuite la rendre plus accessible, plus familière pour que les publics se l’approprient. Depuis trois saisons, nous avons pris un véritable tournant pour dynamiser la communication numérique grâce à la refonte du site web. Désormais, on développe beaucoup le travail sur la vidéo sur les réseaux sociaux, sur des sites d’information, sur le réseau d’affichage dans la ville et dans les gares. Ma collègue est une vraie perle dans la production de contenus ! On a d’ailleurs envie d’aller plus loin dans l’incarnation et la prescription à travers le média vidéo. Quelle est la spécificité du travail de communicant aujourd’hui à ton sens ? La communication exige beaucoup de polyvalence, d’être en veille, à l’affût des nouveautés, des tendances, des actualités sur les spectacles, les artistes, la profession. J’ai personnellement à cœur de maintenir une exigence rédactionnelle. J’ai souvent entendu répéter : « les gens ne lisent plus. Inutile de faire des textes trop longs » mais je ne suis pas convaincue par cela, et je continue à écrire pour ceux qui lisent et que ça intéresse d’en savoir plus. En tant que lieu culturel et diffuseur, on se doit de produire des écrits de qualité pour les publics, cela fait partie de notre mission de transmission. Aujourd’hui, on a besoin de diversifier les approches et les formats pour s’adapter aux pratiques des publics. Le papier et le digital ne s’opposent pas, au contraire ils se complètent. On procède plus par addition, que par soustraction : on ne peut rien lâcher ! L’écueil pour un communicant dans une institution, c’est la sédentarité, la répétition, les habitudes. On peut avoir tendance à rester dans sa bulle, c’est la raison pour laquelle j’aime travailler avec des intervenant·es extérieur·es (agences, médias, créateurs de contenus) car ce sont de vraies soupapes pour rester ouvert sur l’extérieur et interroger ses pratiques. Quels sont tes défis de communicante ? Rester curieuse, toujours en veille. J’observe beaucoup les bonnes pratiques chez mes pairs. Je reste très attachée à l’opérationnel : pour moi, il n’y a pas de petites tâches, même s’il est important de régulièrement trouver le temps de penser les choses et de réinjecter de la stratégie dans tout ce qu’on produit. On doit être sur les fronts, parler à tous les publics, s’adapter à toutes les pratiques. Quels sont, selon toi, les publics prioritaires à toucher en communication à l’Onde Théâtre ? S’adresser aux plus jeunes. C’est le leitmotiv dans de nombreux lieux. L’objectif à l’Onde est aussi de toucher un public plus jeune et un public familial. On s’adresse principalement à un public de territoire, c’est-à-dire aux écoles, les collèges, lycées, les associations, les entreprises de proximité. Et certains spectacles ou événements nous amènent à élargir vers des publics plus spécifiques (amateurs de danse,…

« Euphoria » le nouveau projet chorégraphique de Caroline Breton

Par Iris Gratiet

EUPHORIA est une conversation chorégraphique et sonore entre deux chouettes sur le sens de la vie. Deux figures hybrides, mi-chouettes mi-humaines, s’éveillent, se découvrent et s’animent d’une énergie foisonnante, croissante, jusqu’à atteindre un état paroxystique qui appelle une nouvelle écologie de leur relation, entre elles et au monde. Ces deux êtres étranges traversent des situations saugrenues et poétiques qui révèlent le caractère dérisoire et splendide d’une vie. La pièce est une fantaisie qui a à cœur de faire croître en nous le sens de la merveille ; ce sens de l’émerveillement si cher à la biologiste marine Rachel Carson qui nous met en relation directe et profonde avec la puissance du vivant. chorégraphie · Caroline Bretoninterprètes · Caroline Breton & Olivier Muller création sonore · Benoist Bouvotlumières · Charles Cheminassistante · Agathe Vidalobjets chorégraphiques · Chloé Bellemèrecollaboration aux lumières & régie générale · Simon Gautier production · groupe Karol Karolcoproduction · L’étoile du nord – scène conventionnée, KLAP Maison pour la danse à Marseille, Les Hivernales – CDCN d’Avignonsoutiens à la création · Région Île-de-France – aide à la création, Fonds de dotation Francis Kurkdjian, Fondation Beaumarchais – SACD, Caisse des Dépôts – programme danse, La Chaufferie Cie DCA / Philippe Decouflé, la SPEDIDAMsoutiens en résidence · La Ménagerie de Verre Paris, Atelier de Paris / CDCN, CN D Pantin – résidence annuelle, The Watermill Center New York, La Chartreuse CNES Villeneuve-lès-Avignon Cette création 2025 est le fruit de la chorégraphe et interprète Caroline Breton. Après des études de philosophie, elle intègre l’école nationale ERACM de Marseille, où elle lance un collectif d’artistes qui dure 8 ans, diffusé dans les scènes nationales et CDN. Après 10 ans de théâtre auprès de figures fortes comme Yves-Noël Genod, Falk Richter, Christiane Jatahy, Robert Wilson, elle poursuit sa carrière de danseuse, avec les spectacles de Marco Berrettini aux Rencontres Chorégraphiques de Seine-Saint-Denis, Théâtre national de la Danse de Chaillot Paris, Théâtre national de Rome et tournées, Christophe Haleb, Simon Tanguy, Johanna Rocard, Simone Forti dont 3 pièces sont réactivées au Watermill Center de New York en 2023. En 2018, elle fonde avec Charles Chemin le groupe Karol Karol. Ils conçoivent une série de portraits vivants dansés, I Hope en 2019, figures en 2022 à la Ménagerie de Verre et Watermill Center.En 2021, elle crée le quatuor De Natura Rerum à La Pop Paris, Plastique Danse Flore Versailles et au Festival d’Avignon.En 2023, elle est lauréate de la Bourse écriture danse de la Fondation Beaumarchais-SACD pour EUPHORIA, duo sur le sens de la merveille qui sera créé en mars 2025 à L’étoile du nord à Paris. Le Collectif Overjoyed accompagne Caroline Breton, dans ses relations médias depuis février 2025. En tournée :samedi 22 mars 2025 à 20h30 à KLAP – Maison pour la danse, Marseille – Festival + DE GENRES · samedi 26 avril 2025 Création version in situ au Watermill Center, New York+ 3 open studios à CPR et Chez Bushwick, NYC · jeudi 5 juin 2025 La Chartreuse CNES Villeneuve-les-Avignon version In situ · jeudi 12 juin 2025 Le Vélo théâtre, scène conventionnée, Apt Prochainement en 2026 : février 2026 Les hivernales – CDCN d’Avignon- Festival Les Hivernales · mars 2026CCN, Mille Plateaux, La Rochelle, L’UMAA · juillet 2026 Festival Vaison Danses, Vaison- la-Romaine

La grande fuite de X

Par Iris Gratiet

Depuis quelques semaines, X, anciennement Twitter, est sujet à une vague massive de fuites de personnalités publiques, médias et institutions, en bref, une hécatombe pour le réseau social aux 251 millions d’utilisateurs. Chacun·e reproche au dirigeant les mêmes faits : désinformation, soutien clairement affiché pour Donald Trump et censure. Il semblerait que X soit au cœur d’une nouvelle polémique. X, le réseau social qui s’est perdu en vol Depuis l’arrivée du milliardaire à la tête de X en 2022, les polémiques semblent s’y bousculer autant que les tweets. Soutien affiché de Donald Trump lors des élections présidentielles américaines de 2024, Elon Musk est aujourd’hui le conseiller spécial du nouveau président pour « l’efficacité gouvernementale ». Une alliance publique qui a déclenché un véritable exode parmi les médias, les personnalités publiques et les anonymes, qui ferment leurs comptes et tournent le dos à X. Le nombre d’utilisateur·ices quotidien·nes aurait ainsi considérablement diminué en deux ans (entre 3,7 % et 11,6 %). Photo générée par IA Ce n’est pas la première fois que le patron de Tesla s’attire les critiques. Depuis son rachat de la plateforme, des chercheurs américains de l’ONG « Center for Countering Digital Hate » alertent sur une montée en flèche de contenus haineux, fake news, théories du complot et discours d’extrême droite2. Le journal espagnol La Vanguardia dénonce, quant à lui, un « manque de modération efficace et raisonnable ».3 L’origine de ce désordre ? Elon Musk a drastiquement réduit les effectifs, notamment dans les équipes chargées de la modération, tout en réhabilitant des comptes autrefois bannis pour leurs propos misogynes et polémiques. Résultat : une plateforme où les dérives inquiétantes s’amplifient.4 Artistes, médias et universités : les premiers déserteurs Le média britannique The Guardian a annoncé son retrait du réseau le 13 novembre dernier : « Nous tenions à informer nos lecteurs que nous ne publierons plus de messages sur les comptes officiels de la rédaction du Guardian sur le site X (anciennement Twitter). »5Une décision suivie par différents médias français, tels Ouest-France ou Sud-Ouest. À ce sujet, le directeur général du groupe Sud-Ouest, Nicolas Sterckx, déclare dans un communiqué du 21 novembre 2024 : « Tant que des garanties sérieuses de lutte contre la désinformation et en faveur de l’équilibre des débats n’auront pas été apportées, nous ne reviendrons pas sur X. »6 Dans leur sillage, certaines personnalités publiques mondialement connues ont également décidé de quitter X, parmi lesquelles Gigi Hadid, Stephen King ou encore Jim Carrey.7 En France, la journaliste Salomé Saqué et l’homme politique Benoît Hamon ont boycotté X en soutien à Sud-Ouest et Ouest-France, mais également pour protester contre Donald Trump et la désinformation que la plateforme favoriserait. 8 Ce sont les mêmes raisons qui ont poussé, en 2023, Éric Breton, président de l’Université Aix-Marseille à se retirer du réseau social, la ligne éditoriale de celui-ci étant, selon lui, « incompatible avec les valeurs de tolérance, d’humanisme dans laquelle l’Université d’Aix Marseille est engagée ». L’initiative avait été lancée par l’Université de Rennes 2 le 31 août 2023. Le mouvement à ensuite été dûment suivi par Centrale Nantes, Sciences Po Toulouse, les universités de Lyon 3, Jean Monnet Saint-Étienne, Picardie Jules Vernes, Bordeaux, Strasbourg, Nantes…9 Partir certes, mais pour aller où ? Des alternatives fleurissent et en profitent pour récupérer les utilisateurs en exode de X. Dans le cas de Stephen King, maître de l’horreur, c’est Threads, une plateforme proposée par Meta (la maison mère d’Instagram et Facebook), qui a pris le relais.10 Cela fait déjà quelques années qu’Instagram tente de regrouper toutes les fonctions des autres réseaux sociaux en son sein : en 2016 avec les « Stories » inspirées de Snapchat, en 2020 avec la création de l’onglet « Réels » reprenant le concept de l’application phare TikTok, devenu aujourd’hui le canal privilégié des jeunes pour s’informer. Et enfin, en 2023, avec l’arrivée des « Threads » permettant aux utilisateurs et utilisatrices d’Instagram de publier des courts textes, d’aimer ou de commenter ceux des autres à la manière de X.11 D’autres personnalités, comme Barbra Streisand, ont choisi de rejoindre le réseau Bluesky, créé par l’ancien patron de Twitter, Jack Dorsey. Aujourd’hui dirigé par Jay Graber, Bluesky a gagné près d’un million d’utilisateur·ices à la suite des élections présidentielles et de la nomination d’Elon Musk.12Bluesky reprend le principe d’interactions via de courts échanges, de messages, de photos et de vidéos entre internautes qui disposent chacun·e d’un profil indépendant permettant de « liker » et partager des posts.13 Les plateformes alternatives enregistrent donc actuellement une forte croissance : Bluesky compte aujourd’hui 16 millions d’utilisateur·ices, contre 10 millions à la mi-septembre 2024.14 Et une solution alternative éthique ? Si vous cherchez à quitter X pour de nouveaux horizons plus éthiques, vous pourriez apprécier l’application en open source décentralisée Mastodon.La différence ? Mastodon base son fonctionnement sur un système d’instance, c’est-à-dire un serveur hébergé et administré par une ou plusieurs personnes, où sont stockées les données publiées par les utilisateur·ices. 15Chacune de ces instances dispose de ses propres règles ainsi que d’une équipe de modération dédiée offrant ainsi un environnement adapté aux préférences des utilisateur·ices. Les instances peuvent interagir entre elles, formant un réseau interconnecté tout en permettant une gestion décentralisée et diversifiée des communautés.16 Et vous, continuez-vous à utiliser X ? Quel autre réseau vous intéresserait ?

Immersion Danse à l’Onde : le temps fort dédié à la danse contemporaine européenne du Théâtre Centre d’Art Vélizy-Villacoublay

Par Iris Gratiet

À l’aube d’une nouvelle saison foisonnante, Joël Gunzburger et son équipe convient leur public, pour la 9e année, à une série d’expériences et de découvertes autour de la danse contemporaine française et internationale. Immersion danse, c’est un programme de cinq soirées partagées, pendant lesquelles se côtoient deux formes chorégraphiques dans deux espaces du théâtre, comme un dialogue entre deux artistes, deux univers singuliers, deux pensées en mouvement sur le monde. Le temps de ce programme original, des artistes français et internationaux, émergents et reconnus, se croisent sur les différents plateaux de l’Onde. Cette édition associe des créations 2024 : Kill Me de Marina Ottero, Torpeur d’Angelin Preljocaj, une première : Trois concertos pour piano de Bartók de Louis Barreau, des reprises : d’Angelin Preljocaj et de Mazelfreten. Ainsi qu’un temps festif autour d’un DJ pour partager le plaisir de danser ensemble. Et la danse à l’Onde se vit aussi tout le reste de l’année, avec des artistes tels que Marie-Claude Pietragalla, Anne Teresa De Keersmaeker & Radouan Mriziga, Sharon Eyal, Amala Dianor, Ohad Naharin, Sylvère Lamotte, mais surtout Olivier Dubois, désormais artiste associé, qui présentera For Gods Only, son solo pour Marie-Agnès Gillot, à la veille de l’été. Le collectif Overjoyed accompagne l’équipe de l’Onde Théâtre de Vélizy-Villacoublay depuis 2022 dans ses relations médias. Soirée d’ouverture 19h30 – Mes autres (reprise) Sylvie Pabiot – artiste complice45 min – L’atelier À la frontière de la danse, de la performance et de l’installation plastique, Sylvie Pabiot danse et chorégraphie un tableau sur la multiplicité de l’être. « Je suis les autres en moi. » Les mots de Jean-Paul Sartre donnent le ton de ce solo dansé par Sylvie Pabiot, qui questionne la notion d’identité à travers un autoportrait pictural. Dans cette œuvre plastique, le corps, la lumière et le son créent un paysage poétique chargé de présences absentes. Ce portrait prend le chemin des étrangetés qui composent le moi : une mosaïque de corps illusoires. Par son minimalisme radical et son temps étiré, ce solo nous invite à une douce contemplation. [tournée 25] Décembre 2024 : Théâtre le Hangar, Toulouse (31) 14 fév. Festival Faits d’Hiver, Paris (75)  > En savoir + 20h30 – Kill Me (Création 2024)Marina Otero 1h30 – Grande Scène Avec six interprètes à l’énergie fulgurante, Marina Otero place le corps au centre d’une histoire de folie amoureuse. Un véritable uppercut ! Révélée en Europe avec l’explosif Fuck Me, Marina Otero est l’une des figures de la scène alternative argentine. Depuis plusieurs années, elle développe une recherche basée sur sa propre vie dans des performances furieuses et exaltantes, qui poussent le corps dans ses retranchements les plus sensibles. Entre documentaire et fiction, elle expose à cœur ouvert des réalités intimes et sociétales. Kill Me est un tableau vivant sur la folie amoureuse et le trouble mental, incarné par six interprètes à l’énergie fulgurante. Traversée d’ondes de choc, cette nouvelle création est un alliage fascinant entre poésie à fleur de peau et rugosité sauvage. + Workshop dédié aux artistes professionnels les 6 & 7 novembre 2024 > En savoir + sur l’Onde Soirées du vendredi 8 et du samedi 9 novembre 2024 Samedi 19h30 – Soirée d’étudesCassiel Gaube1h – L’atelier Quand la house dance rencontre la danse contemporaine, naît une série de courtes pièces emboîtées les unes dans les autres par le chorégraphe belge. Cette Soirée d’études est un pas de deux à trois interprètes, se passant le relais pour composer différents duos. Dans cette suite d’exercices sur des motifs dansés, la répétition travaille le danseur comme le regard. Mise en pièces, la house dance révèle sa technique et ses sources (marche, course, respiration, claquettes, et puis salsa, hip-hop, reggae, groove, footwork), et la danse se recompose pour faire apparaître un langage naturel et limpide à déchiffrer. > En savoir + 20h30 – Annonciation, Torpeur, NocesAngelin Preljocaj1h40 – Grande Scène  Une soirée en trois temps sublimant l’écriture chorégraphique hors normes d’Angelin Preljocaj ! Angelin Preljocaj signe un programme composé de deux pièces majeures de son répertoire Noces et Annonciation, auxquelles il associe la création, Torpeur. De Vivaldi à Stravinsky, du duo aux pièces d’ensemble, ce triptyque éclectique d’une grande sensualité trace un trait d’union entre passé et présent autour de son geste chorégraphique. [tournée] 12&13 nov. 24, Scène Nationale, Sénart / 15 nov. 24, Théâtre et Cinéma de Choisy-le-Roi / 17 nov. 24, Théâtre de Poissy… + de dates > En savoir + sur l’Onde Soirée du mardi 12 novembre 2024 20h30 – Rave Lucid Mazelfreten + DJ set 50 min + 45 min DJ Set – Grande Scène Auréolé par la cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024, la troupe donne rendez-vous à tous les publics de la Grande Scène de l’Onde. Dans une ambiance vibrante et survoltée, dix danseurs venus du monde entier développent une danse qui s’inspire de l’univers chaleureux des battles. Sur les rythmes puissants d’une musique électro/house et techno, ils déploient l’univers de la rave conçue comme une célébration, une fête, une transe organique. Entre lâcher prise et poussées d’adrénaline, Mazelfreten invente un ballet électro d’un genre nouveau. 50 minutes d’énergie pure. [tournée] 22 nov. 24, Cachan / 11, 12 & 13 déc. 24, Paris / 18 déc. 24 Mâcon France… + de dates > En savoir + 21h20 – DJ Set – DJ MalboneigeMalboneige45 min – Participatif et gratuit  Après le spectacle, la soirée continue sur le dancefloor avec DJ Malboneige et deux danseurs de la troupe qui  guideront les publics dans la quête du flow électro > En savoir + Soirée de clôture samedi 16 novembre 2024 19h30- Stans Ana Pérez & José Sanchez1h – L’atelier  En partenariat avec Danse Dense #LeFestival Une pièce hybride où la danse flamenco entre en dialogue avec la musique baroque. Stans signifie « debout » en latin. Stans est un duo, une conversation entre Ana Pérez, danseuse flamenco aux ouvertures des plus contemporaines, et José Sanchez, virtuose de la guitare flamenca. Ensemble, ils explorent l’univers baroque et mystique du Stabat Mater, poème religieux du Moyen-Âge évoquant la figure d’une femme debout face à la perte de son fils. Nourris par les multiples univers musicaux qu’ils ont traversés, les deux artistes interrogent la tradition, se jouent des codes, repoussent les limites, pour dessiner des chemins inexplorés. [tournée] 15 avr. 25, KLAP Maison pour la danse Marseille + de dates > En savoir + sur l’Onde 20h30 – Trois…

Les projets engagés de Sylvie Balestra – Fondatrice de la Compagnie Sylex

Par Iris Gratiet

En 2024, après le succès de Grrrrr, Sylvie Balestra – Compagnie Sylex crée un nouveau projet artistique complet autour de l’adolescence : Rites de Passage. Rites de passage associe recherches, médiation, exposition et performances. Sa nécessité est apparue à Sylvie Balestra, lauréate d’un 1 % artistique du ministère de la Justice, à l’issue d’une résidence menée avec des adolescent·es dans un Centre éducatif fermé (CEF) en janvier 2023. Sylvie Balestra est danseuse-chorégraphe, formée à la danse contemporaine, à l’anthropologie de la danse et aux pratiques somatiques. Artiste compagnonne du Théâtre du Cloître, scène nationale de Bellac (87), elle s’appuie sur ce parcours pour constituer une méthodologie de travail de terrain associant danse et anthropologie. Le Collectif Overjoyed accompagne Sylvie Balestra et la Compagnie Sylex dans ses relations médias ainsi que dans la refonte de son site web. L’identité graphique de la compagnie a, quant à elle, été réalisée par Guillaume Ruiz, graphiste implanté à Bordeaux. « Dans une société qui n’a plus de rites de passage pour ce seuil si puissant qu’est l’adolescence, j’ai envie de créer une adresse directe, en mouvement, pleine d’énergie, de transformations qui puise dans l’anthropologie pour réinventer un continuum entre cultures traditionnelles et contemporaines. » Sylvie Balestra Elle fonde en 2010 SYLEX, compagnie de danse contemporaine, conventionnée en Nouvelle-Aquitaine, qui interroge ce qui met chacun d’entre nous en mouvement. Son répertoire se nourrit de l’observation anthropologique et de l’écoute des savoirs intimes et singuliers d’individus en mouvement au sein d’une communauté de travail (L’Encyclopédie du Geste Ouvrier), sportive (Rugby), géographique (4×4)… Sylvie Balestra, « chorégraphe-anthropologue » développe depuis 2010 une démarche de création de terrain, profondément humaine et basée sur l’observation et le lien avec les personnes. De la petite enfance à la vieillesse en passant par le travail et les environnements naturels, elle s’arrête pour remettre du sens « dans nos quotidiens », voire dans ce qui semble menacé par les sociétés contemporaines. Rites de passage – L’exposition ETHNOBRUT L’exposition ETHNOBRUT est issue d’un partage de savoir-faire avec des maroquiniers d’un atelier de l’entreprise Hermès, qui a permis à Sylvie Balestra de créer 7 parures en cuir et ballons de sport recyclés avec les mineurs du CEF. Ces parures exposées dialoguent avec des courts-métrages réalisés par Camille Auburtin pour que ces parures exposées soient incarnées par des mains au travail et des corps en mouvement.Autour de cette notion anthropologique du rite de passage, elle met en avant la transformation et la nécessité de rituel collectif –  avec un objet connu de toutes les cultures, symbolique et populaire : le ballon de sport qui devient, pour des adolescentes et adolescents, une armure pour se protéger, une parure pour s’empuissancer. Prochaines dates : L’Expo ETHNOBRUT du 20 septembre au 20 octobre à la Fabrique POLA de Bordeaux, puis en tournée dans toute la France. Scénographe : Isabelle Fourcade ; Réalisatrice : Camille Auburtin ; Graphiste : Guillaume RuizContributrices et contributeurs : Lætitia Fronty, Nathalie Marbouty, Laurent Contreras pour la maroquinerie Hermès ainsi que A., Ba., Br., E., JM., O. et R.Grâce aux soutiens du ministère de la Justice, de la DRAC Nouvelle-Aquitaine – Politique de la ville, de La Maroquinerie Nontronnaise, de La Région Nouvelle-Aquitaine – service Jeunesse, de La Fabrique Pola, de la Fondation d’entreprise Hermès. Rites de passage est un solo chorégraphique qui évoque l’adolescence, l’image de soi, la prise de risques, les enfermements, la dépense d’énergie, la peau – celle que l’on a, qui nous colle comme une étiquette et celle que l’on voudrait changer, la mue, la transformation. Partir d’un dribble, balle de foot au pied pour aller jusqu’à la transe, c’est le parcours que mènera cette soliste à la recherche du seuil, du passage de son enfance déjà derrière elle vers le monde adulte encore inaccessible. 50 min. à partir de 10 ans Distribution : Conception & Chorégraphie : Sylvie Balestra / Interprétation : Janice Bieleu / Création lumière : Yvan Labasse / Création costumes : Aude Desigaux / Collaboration à la mise en scène : Cyrielle Bloy / Répétitrice : Garance Bréhaudat / Artiste sonore : Simone AubertCoproductions : Le Théâtre du Cloître – Scène conventionnée à Bellac, l’Agence Culturelle Départementale Dordogne-Périgord, le Glob Théâtre – Scène conventionnée à Bordeaux, le Théâtre d’Angoulême – Scène nationale, Format Danse Ardèche, l’Agora Pôle National Cirque de Boulazac, l’OARA, Accueil studio La Manufacture CDCN Bordeaux La Rochelle avec le soutien du CCN La Rochelle Mille Plateaux Prochaines dates 24/25 : Premières : 7 et 8 novembre : Pôle National Cirque, L’Agora de Boulazac (24)12 et 13 novembre 2024 : Glob théâtre, Scène conventionnée Art & création, Bordeaux (33).19 et 20 novembre 2024 : La Briqueterie CDCN du Val-de-Marne, en partenariat avec le Festival Playground (94) 8 et 9 janvier 2025 : Théâtre d’Angoulême, Scène Nationale (16)15 au 17 janvier 2025 : Points Communs, Scène nationale de Cergy (95)30 et 31 janvier 2025 : Théâtre du Cloître, Scène conventionnée de Bellac (87)6 et 7 février 2025 : Champ de Foire – Saint André de Cubzac (33) dans le cadre du Festival POUCE ! 11 février 2025 : Château d’Oléron (17) dans le cadre du Festival POUCE ! – La Manufacture CDCN Bordeaux / La Rochelle28 mars 2025 : L’Aire Libre, Saint Jacques de La Lande (35) Et toujours en tournée 24/25 Grrrrr est un solo de danse, à partir de 3 ans, qui se joue en cercle en très grande proximité.La pièce propose un rituel dansé où des figures animales apparaissent faites de peaux, de poils et de plumes. Grâce à un costume impressionnant, le corps se transforme, du tigre à l’oiseau en passant par le cheval. Tout ce bestiaire d’animaux hybrides à jambes de danseuse amène les spectateurs dans un univers à la fois doux, grotesque et magique. Par une approche anthropologique et ludique, ce spectacle nous ramène aux origines de la danse. Expérience joyeuse et sauvage, Grrrrr invite à tous nous mettre en mouvement, enfants et adultes, dans un grand bal final.Entre 2017 et 2024, Grrrrr a été représenté plus de 500 fois dans des CCN, CDCN, CDN, Scènes nationales et Scènes conventionnées.

Culture & Communication. Interview #16 : Ronan Ynard, secrétaire général du Théâtre du Nord

Par Iris Gratiet

Chaque mois, nous allons à la rencontre des dirigeant·e·s et communicant·e·s du secteur pour partager leurs visions du métier, leurs bonnes pratiques et leurs motivations. En juillet, c’est sous le soleil d’Avignon et dans les heures encore calmes d’une édition anticipée par les JO 2024, que nous avons (enfin) rencontré Ronan Ynard, secrétaire général du Théâtre du Nord, CDN Lille / Tourcoing / Hauts-de-France (et oui, aussi « Ronan au Théâtre », premier YouTubeur du genre). Et ça valait le coup d’attendre. Un émoji pour commencer ? Un cœur jaune 💛 C’est la couleur de ma chaîne YouTube, ça symbolise l’amour et le soleil dedans, il m’accompagne malgré les changements. Peux-tu nous raconter le parcours qui t’a mené jusqu’au spectacle vivant ?   Tout a commencé par une pratique du théâtre amateur de 7 à 18 ans dans différentes associations et une fascination pour le théâtre de boulevard. À l’époque, je ne suis pas au courant qu’il y a d’autres genres de théâtre. Je m’oriente vers un DUT Génie Biologique parce que je ne pense pas qu’il est possible d’en faire un métier, qu’il y a d’autres compétences autour des comédiens. Mais rapidement, je me dis que je ne peux pas rester dans cette voie. J’arrive aux Journées Portes Ouvertes de la Sorbonne Nouvelle et malgré mon peu de culture de spectateur (je n’avais vu que deux pièces de Laurent Ruquier) je m’inscris et je suis pris en études théâtrales. Je me souviens qu’ils nous envoient voir des spectacles comme Le chagrin des ogres de Fabrice Murgia et un monde s’ouvre à moi. Les comédiens ont des micros, il y a une adresse au public, ce n’est pas narratif et, à l’époque, c’est le choc. Je suis avec des étudiant·es en théâtre qui critiquent déjà la pièce alors que pour moi, tout est nouveau et je décide de rattraper mon retard. Je fais tout le Festival d’Automne, je découvre Angélica Liddell, Romeo Castellucci…  ©Jean-Louis Fernandez Le déclic pour la communication est arrivé seulement en 2015 en fin de master. Je travaillais à la billetterie et je ne comprenais pas pourquoi l’Odéon avait un public de quartier alors qu’on était dans un Théâtre National et pourquoi il n’y avait aucun jeune dans les spectacles de Luc Bondy. En parallèle, c’est l’avènement des YouTubeurs et on commence à en parler à la télé. EnjoyPhœnix devient mon modèle avec son concept de vlog quotidien. En moi germe l’idée que je pourrais faire tout ça, mais dans le théâtre : j’achète des billets, je vais au spectacle, aux soirées, il y a quelque chose à raconter. Je fais plusieurs essais sur des vidéos où je commente les billets achetés pour la saison (Haul) et je lance la chaîne. C’est cette démarche qui m’a amené à réfléchir aux stratégies de communication dans les lieux avant de devenir chef de pub chez Sylvie Aubert communication. J’ai beaucoup appris mais je n’ai pas aimé l’univers de l’agence car j’étais frustré de ne pas travailler dans un théâtre, de ne pas participer aux répétitions, ça me manquait. C’est à ce moment que la Scala a ouvert, j’ai rejoint l’équipe sur le numérique puis je suis devenu responsable communication.  Je rencontre des gens qui me font confiance à un moment où beaucoup ne savent pas comment le numérique fonctionne. Moi, je suis curieux et, grâce à YouTube, sur la base des outils existants, je me forme et me nourris des contenus proposés pour essayer de comprendre, je trouve ça fascinant. J’expérimente les codes marketing qui se développent dans le secteur privé et sont hyper puissants et je suis sûr qu’on peut faire pareil dans un but non lucratif. Pourtant certains théâtres ne veulent pas utiliser les ciblages par typologie de public par principe mais, à mon sens, si les outils permettent aux publics de venir se cultiver il ne faut pas en avoir peur et surtout il ne faut pas disparaître des réseaux sociaux. David Bobée, lui, ne connaissait pas mes compétences en communication, il m’a recruté par rapport à ma chaîne YouTube et en faisant le pari de ma capacité à apprendre très vite. Il m’a dit ensuite : « Je ne savais pas que tu savais autant travailler » : heureusement ! Comment s’organise ton travail aujourd’hui au Théâtre du Nord ? Il y a d’abord eu beaucoup de ressources humaines car le pôle communication n’avait pas de responsable. J’ai donc commencé avec une secrétaire en communication et un webmaster qui est parti assez rapidement. J’ai ensuite recruté un attaché à la création des contenus et aux réseaux sociaux car je n’avais plus le temps de faire la technique. On a aussi une graphiste freelance. Côté stratégie, avec David Bobée, on s’accorde sur la brochure, sur un ton et le visuel de saison. On a développé un vocabulaire commun que j’ai vite compris, on parle « la même langue ». La communication du Théâtre du Nord est très positive. On a un projet très militant, mais qui ne se traduit pas de manière frontale dans la communication. C’est un lieu accessible à tous, pour le grand public et on laisse les œuvres faire le travail militant. Ce qui est intéressant, c’est de faire venir une diversité de publics et d’opinions. Pour cela, nous essayons d’être le plus lisible possible, dynamique, concret, et surtout pas conceptuel, pour qu’ils puissent se projeter. Je n’ai aucun problème à reprendre des codes populaires et commerciaux du théâtre privé qui joue sur « les noms » des auteurs ou des acteurs ou sur des verbatims presse. Pour moi, ce n’est pas honteux, car on a besoin de rassurer le public et de lui faire savoir que c’est le meilleur spectacle. C’est ce que nous avons fait pour Dom Juan de David Bobée à Tourcoing et ça a fonctionné.  Je fais beaucoup de campagnes digitales ciblées (mailing et réseaux sociaux) et je travaille « en cercles ». Par exemple, pour le lancement de saison, je me concentre sur le public affinitaire, je lance une campagne avec peu de budget, auprès d’un public qui assure un « fond de salle » qui a ses…