Spectacle vivant : les tendances communication de la saison 25-26

Par Iris Gratiet

Pour la 4e fois, Overjoyed était présent au 11e Forum Entreprendre dans la Culture organisé par le Ministère de la Culture à l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville. Marie-Pierre Bourdier, fondatrice du Collectif, y a animé le mardi 1er juillet une conférence sur le thème : « Nouvelles tendances de la communication dans le spectacle vivant », alors que les lieux de culture et de spectacles présentaient leurs nouvelles saisons. Voici un résumé de notre étude qualitative sur les tendances du secteur en matière d’identité visuelle, de contenus et d’outils pour répondre aux enjeux de communication 2025. Des tendances… qui suivent des tendances : 2 exemples 1. La bataille de l’attention : aller vers l’essentiel Comme le souligne Olivier Lefebvre (FRED & FARID Paris) : “Avec la bataille de l’attention, il faut aller à l’essentiel. De plus en plus, on voit des campagnes ultra simples : un fond de couleur, une phrase, un packshot, un logo.” Dans un contexte où les publics sont saturés d’informations, la simplicité devient une stratégie de différenciation. Les identités visuelles se recentrent sur des compositions claires, sobres et immédiatement lisibles. Les campagnes privilégient les formats courts et percutants, inspirés des codes des réseaux sociaux : titres impactants, couleurs franches, typographies lisibles, logos épurés. Cette tendance répond directement à la logique des algorithmes et des flux d’attention : un message trop complexe se perd, tandis qu’une image forte et minimale capte immédiatement le regard. Elle influence non seulement la communication digitale, mais aussi l’affichage urbain, la presse et même la télévision. Cette tendance au dépouillement ne signifie pas pour autant appauvrissement créatif. Au contraire, elle exige une maîtrise technique accrue et une capacité à synthétiser l’essence d’un message en quelques éléments visuels seulement : « Un regain de créativité et une personnalisation accrue face à une homogénéité potentiellement générée par les machines, l’originalité et l’inspiration auront plus que jamais leur place.” Dans un univers visuel où l’IA risque de standardiser les productions graphiques, l’originalité, la signature artistique et l’identité propre des lieux de spectacles deviennent des atouts stratégiques. Minimalisme ne doit pas rimer avec uniformité : il s’agit d’affirmer une personnalité forte, même dans la sobriété. 2. La nature et le vivant : retour aux sources, voire antidote En parallèle, une autre tendance traverse les identités visuelles : celle d’un retour au vivant et à la connexion avec la nature. Ce mouvement, amorcé sur les réseaux sociaux, s’amplifie dans le design graphique des lieux culturels et de spectacles. Les visuels intègrent de plus en plus des motifs organiques : feuillages, textures minérales, formes fluides inspirées du monde végétal et animal. Les palettes de couleurs s’adoucissent, se rapprochent des tons naturels : verts mousse, beiges sable, bleus profonds, ocres sables. Les compositions privilégient l’espace et la respiration, comme le reflet d’une quête de simplicité et d’authenticité. Cette esthétique s’inscrit dans un imaginaire collectif où la nature devient refuge et source d’inspiration. Elle offre à la fois un contrepoint apaisant à l’hyperconnexion numérique et reflète une aspiration à un équilibre perdu entre l’humain, le vivant et la technologie. Dans le contexte de 2025/2026, marqué par les débats sur l’impact écologique des activités humaines, dont culturelles, ces codes visuels contribuent aussi à positionner les lieux de spectacles comme des acteurs responsables, proches des enjeux environnementaux, tout en soulignant l’aspect sensible et engagé de leur programmation. La fin du 4e mur : le public devient acteur·ices La fin du 4ᵉ mur ne se joue pas seulement sur scène : elle s’exprime dans la manière dont les lieux de spectacles conçoivent leur identité visuelle : L’humour et l’ironie Les institutions culturelles n’hésitent plus à détourner les codes publicitaires ou les slogans populaires pour mieux capter l’attention. Les affiches jouent sur l’ironie : une citation de Molière est immédiatement « corrigée » par le TNBA, ou encore une invitation à emmener ses enfants au musée qui s’accompagne d’un clin d’œil à la saga Fast & Furious. Même l’identité visuelle se prête au jeu, transformant le sigle « tnba » en un long cri de surprise ou de joie. Ces stratégies rappellent que la culture sait rire d’elle-même, tout en rendant ses messages plus accessibles et mémorables. Le renouveau de la critique à l’aune de l’influence  En 2025/2026, les créateur·rices de contenus ne sont plus de « simples relais » : ils s’affirment comme des partenaires stratégiques en devenant « passeurs d’émotions » et influent directement les identités visuelles des lieux de spectacles : Une diversification des contenus vidéos La vidéo reste pour l’heure le format roi dans la communication en général. Portée par les réseaux sociaux, les plateformes de streaming et l’évolution des usages, elle devient un territoire central d’expression visuelle et un vecteur puissant d’identité. Au-delà de la simple captation ou de la conception de teasers / trailers, les institutions culturelles explorent désormais une diversité de formats, de récits et de points de vue. L’objectif : créer des passerelles entre artistes, directeur·rices, publics et communautés numériques. Une monétisation et/ou sponsorisation des contenus digitaux : un potentiel encore sous-exploité dans le spectacle vivant Pourtant, si la production de vidéos, d’images et de campagnes interactives s’intensifie, la monétisation et la sponsorisation restent encore timidement utilisées par de nombreuses structures culturelles. Les plateformes offrent pourtant aujourd’hui des outils puissants pour transformer le contenu en levier d’activation commerciale : vente de billets, augmentation de la notoriété, fidélisation des publics et même financement direct des projets artistiques. Mais pour beaucoup d’institutions, la stratégie reste encore fragmentée et le retour sur investissement (ROI) mal mesuré. En bref La communication constitue aujourd’hui un enjeu stratégique majeur pour les organisations culturelles. Elle ne se limite plus à la promotion d’un événement, mais participe pleinement à la construction de l’identité et de la visibilité des structures. Dans ce contexte, oser la différenciation créative devient indispensable : proposer des contenus originaux, expérimenter de nouvelles formes narratives et visuelles, et créer des expériences permet de se démarquer dans un paysage culturel bien rempli. La mutualisation des actions de communication apparaît également comme une tendance forte. Des initiatives…

Maison Jean Vilar : reprise de l’exposition permanente « Les clés du Festival » dès le 2 septembre

Par Iris Gratiet

Les Clés du Festival, L’aventure du Festival d’Avignon des origines à nos jourscommissaire Antoine de Baecque C’est la première exposition permanente, ouverte à tous les publics sur l’histoire toujours vivante de la grande aventure artistique et humaine qu’est le Festival d’Avignon. Dans ce contexte, Delphine Menjaud Podrzycki et Marie-Pierre Bourdier ont accompagné la Maison Jean Vilar dans ses relations presse nationales. Son inauguration en juillet dernier a séduit le public avec ses 3 000 m² d’œuvres et d’installations, de sons et d’images… Aujourd’hui, elle entend raconter et faire vivre le Festival en dehors de l’été, auprès de tous les publics — novices ou initiés, touristes ou Avignonnais. Beau pari ! « On entend aussi au fil de la visite résonner les trompettes du Festival. Elles sont, comme les clés, un des emblèmes de ce rendez-vous unique qui permet de comprendre pourquoi l’on parler avec raison du « spectacle vivant ». Gérald Rossi, l’Humanité Une exposition inédite : permanente et ouverte à tous les publics Au fil d’une scénographie immersive réunissant près de mille documents et archives de la Maison Jean Vilar et des collections de la Bibliothèque nationale de France – photographies, films, enregistrements sonores, affiches, programmes, notes et correspondances inédites, décors emblématiques, dessins originaux, maquettes et costumes de légende , la première exposition permanente de la Maison Jean Vilar invite à vivre l’aventure du Festival d’Avignon. Les Clés du Festival dévoile l’histoire du Festival de 1947 à nos jours en traversant ses grands fondamentaux : le festival des origines, un festival d’artistes et de création, un festival et son public, un festival miroir du Monde, Avignon Ville festival, le Festival Off, la fabrique du Festival. Le premier étage de la Maison Jean Vilar (soit surface totale de 350 m²) est jalonné de pièces iconiques, de témoignages marquants, de sources renouvelées, d’histoires artistiques et humaines rapportées. Avec au cœur du projet : le public – novice ou initié, touristes ou festivalier·es – saisi par la force vibrante d’une utopie bien réelle, d’un patrimoine toujours vivant. En confiant ainsi à un large public Les Clés du Festival, cette exposition entend prolonger le geste fondateur de Jean Vilar et du Théâtre Populaire : pour toutes et pour tous. commissariat Antoine de Baecquescénographie Claudine Bertomeu lumière Jean Bellorinicomité scientifique Bibliothèque nationale de France, Association Jean Vilarproduction Association Jean Vilar en coproduction avec la BnF en partenariat avec La Compagnie des Indes, L’INA, Chaillot – Théâtre national de la Danse, Les archives du spectacle, ARTCENA, La Chambre de Commerce et d’Industrie du Vaucluse, Avignon Tourisme, ARTE, France Culture, Télérama, Le Monde, The New York Times, Ici Vaucluse, Zébuline, Scenewebun projet labellisé Avignon – Terre de culture 2025 subventionné par le Ministère de la Culture, la Ville d’Avignon, la Région Sud, le Conseil départemental de Vaucluse et le Grand Avignon mécènes le Crédit Coopératif et Igensia La Maison Jean Vilar est un lieu de mémoire, de transmission, d’invention de l’œuvre de Jean Vilar et du théâtre populaire.  Ouverte à l’initiative de Paul Puaux, compagnon de Jean Vilar et son successeur à la direction du Festival d’Avignon de 1971 à 1979, la Maison Jean Vilar est installée dans un hôtel particulier classé au cœur d’Avignon, mis à disposition par la ville, à quelques pas de la place de l’Horloge et du Palais des Papes.Depuis 1979, la Maison Jean Vilar est animée conjointement par l’association Jean Vilar et la Bibliothèque nationale de France. Ensemble, elles conservent et partagent avec le public les archives de Jean Vilar, des directions suivantes du Festival d’Avignon ainsi que du Festival Off et de différentes institutions culturelles du territoire.Depuis sa fondation, la Maison Jean Vilar a produit des dizaines d’expositions temporaires sur Jean Vilar et ses collaborateurs, le Théâtre National Populaire, les grands acteurs et actrices de la troupe, les œuvres marquantes ou des artistes invités du Festival, l’histoire et les genres du spectacle vivant… Elle a su tisser des liens étroits avec les réseaux éducatifs, culturels et sociaux, le monde professionnel de la création et de la recherche au niveau national. Elle s’inscrit comme un lieu essentiel du Festival durant le mois de juillet.

Culture & Communication. Interview #18 : Lucien Ammar-Arino, directeur délégué de Viadanse CCN de Bourgogne France-Comté

Par Iris Gratiet

Chaque mois, nous allons à la rencontre des dirigeant·e·s et communicant·e·s du secteur pour partager leurs visions du métier, leurs bonnes pratiques et leurs motivations. À quelques jours de la célébration du 30e anniversaire de la Caserne de l’Espérance, CCN de Belfort, nous avons interviewé Lucien Ammar-Arino, directeur délégué aux côtés de Héla Fattoumi et Eric Lamoureux, depuis 2018. Un entretien comme un voyage artistique dans le temps et les différents espaces de la danse avec un passionné de la rencontre avec les publics.  Une émoji pour commencer ? 🤷 émoji ambivalente Un emoji qui exprime un sentiment partagé à la veille d’un gros événement parce qu’on a hâte d’y être et que ça se concrétise mais avec une petite dose de stress, parce que la pression monte, même si ce n’est pas mon premier événement.Lucien a récemment quitté la co-présidence de l’ACCN qui l’a amené à s’investir fortement dans les 40 ans du label tout au long de l’année 2024).  Comment avez-vous commencé votre vie professionnelle dans la culture ? C’est un long périple qui a commencé très tôt, dès 8 ans, sous l’impulsion de ma professeure de danse. Elle a convaincu mes parents de m’inscrire à l’école de l’Opéra de Paris. J’y ai passé 3 ans en tant qu’élève avant de démissionner même si tout se passait très bien avec Claude Bessy. Cette institution a déclenché chez moi une envie soudaine de voir ailleurs.  J’ai alors poursuivi mes études au CNSMDP à l’époque de Quentin Rouiller, j’y ai approfondi ma culture chorégraphique à dominante classique avec une ouverture forte sur le contemporain. Après avoir terminé mes études de danse, j’ai intégré le Laipziger Ballett (Opéra de Leipzig), à l’époque sous la direction d’Uwe Scholz. Après deux saisons j’ai quitté la compagnie. Même si j’étais passionné par la danse, je me suis dit que je n’avais pas envie de rester sur le plateau, et je voulais élargir mes horizons.  Dans cette perspective, j’ai effectué une double licence d’arabe moderne et de management au sein de la prestigieuse School of Oriental and African Studies (SOAS, Université de Londres, grande école spécialisée dans les études africaines et asiatiques) avec l’objectif de travailler dans le monde arabe, dans le domaine du commerce international.  Dans le cadre de mon cursus, j’ai passé un an à l’Université d’Alexandrie pour me perfectionner en arabe et pour apprendre le dialecte arabe égyptien. Par le plus grand des hasards,  j’ai rencontré une personne qui travaillait à l’Opéra d’Alexandrie où ils recherchaient un professeur de danse classique. Même si j’avais à l’époque fait une coupure avec le monde de la danse, j’ai accepté avec enthousiasme cette proposition, et j’ai repris le chemin des studios de danse, dans l’objectif de parfaire ma pratique de la langue arabe, au contact de mes futurs élèves. Je me suis rapidement pris au jeu et me suis découvert une nouvelle passion : l’enseignement de la danse.  Quel a été ton parcours jusqu’au CCN de Belfort ?  De retour à Alexandrie après avoir terminé ma formation à l’université de Londres, j’ai eu l’occasion d’occuper plusieurs postes, pour le ministère égyptien de la Culture, au sein de l’Opéra du Caire, puis en tant que chef de projet et directeur artistique d’un festival pluridisciplinaire, porté par la Fondation euro-méditerranéenne Anna Lindh. En parallèle, j’ai ouvert ma propre école de danse à Alexandrie, un lieu d’enseignement où, à côté des cours de danse, nous organisions différents types d’événements culturels, afin d’accueillir des publics d’autres champs artistiques que la danse. Nous avons également mis en place un prêt de studio destiné à des groupes locaux de théâtre et de danse folklorique. Le tout permettait un grand brassage de publics. Dans ce contexte, nous avons monté, avec une amie plasticienne, un festival de création chorégraphique in-situ en 2011. Intitulé Nassim el Raqs (souffle de la danse, en référence à la grande fête égyptienne de Cham el Nessim, qui a lieu chaque année au printemps), ce projet permettait de faire émerger 4 à 6 formes chorégraphiques, que le public était invité à découvrir, à l’issue des processus de création, sous la forme d’une balade dans la ville. L’ambition était de faire en sorte que la danse ne soit plus une activité “de niche”, d’ouvrir cette pratique sur la ville, de l’amener à la rencontre de publics très divers, dans une multitude de lieux non-dédiés (un garage automobile, une place, un grand magasin, la gare centrale, des appartements, etc.).  Pendant trois ans et demi, j’ai également assuré l’enseignement de la danse classique aux jeunes danseurs contemporains inscrits dans la formation du Cairo Contemporary Dance Center, sous la direction de Karima Mansour, cursus initialement intégré à l’Opéra du Caire, avant de devenir indépendant. C’était une expérience passionnante dans le rapport à la danse et à l’enseignement, un travail d’introspection tout comme une réflexion sur la place, le rôle et la pertinence de ce que l’on transmet. Finalement, nous étions déjà dans une démarche de droits culturels : qu’est-ce que j’apporte à ces danseurs, comment rendre l’enseignement physiquement et culturellement recevable, comment adapter le langage et le vocabulaire au lendemain de la révolution égyptienne. Cette formation de danse contemporaine est malheureusement devenue privée, alors qu’elle avait démarré comme une formation publique, gratuite, prise en charge par le ministère égyptien de la Culture.  J’ai fini par rentrer en France en 2016 car même si les projets que j’avais développés étaient passionnants, la situation restait très précaire. Il devenait très difficile de porter toutes ces actions en tant qu’entrepreneur avec l’évolution de la situation politique et de la conjoncture économique. J’ai continué à travailler avec la Fondation Anna Lindh sur des traductions et je suis passé par d’autres missions, notamment dans l’hôtellerie, afin de compléter mes maigres revenus. Au sein de mon école de danse, j’avais accueilli en 2013 un stagiaire du Master 2 Direction de projets et d’établissements culturels internationaux de l’Université Lyon 2, ancien danseur de hip-hop en reconversion. Son expérience m’a inspirée et j’ai décidé par la suite de m’inscrire dans la même formation. En…

Le Théâtre du Peuple à 130 ans, jubilons !

Par Iris Gratiet

La Saison d’été à Bussang du 19 juillet au 14 septembre 2025 : il y a en France, au cœur des Vosges, un lieu de création, d’expérimentation et de transmission unique – et le mot n’est pas galvaudé ici, le Théâtre du Peuple de Bussang. Un lieu fondé en 1895 par Maurice Pottecher « par l’art, pour l’humanité » ; un symbole emblématique du théâtre populaire pour toustes qui fédère chaque été plus de 26 000 spectateurices venu·es du monde entier ; un patrimoine bien vivant qui célèbrera ses 130 ans en 2025, notamment du 19 juillet au 14 septembre.  À l’occasion de ce Jubilé que préparent, depuis un an, l’équipe du théâtre et de nombreuses associations locales, artistes et publics se retrouveront dans la joie. Nous rirons, avec Sylvain Maurice, d’un roi aussi tyrannique que ridicule (très actuel, en somme), nous suivrons Julie Delille et une mystérieuse bête au cœur de la forêt sauvage et, tout au long de l’été, nous filerons l’histoire de ce lieu avec une troupe de pionnier·es, le temps d’un feuilleton de 6 épisodes. Pour clôturer l’été, nous mettrons à l’honneur, lors des Journées du Matrimoine, les femmes qui ont œuvré dans ce lieu. Pour les 130 ans du Théâtre du Peuple, Julie Delille invite à : « ensemble, faire humanité et jubiler » ! Les temps forts de la programmation présentés ici répondent à cette invitation. Découvrez-les Les temps forts de la Saison d’été Le Roi nu – Création du 19 juil. au 30 août à 15h | du jeu. au dim. texte Evgueni Schwartz mise en scène Sylvain Maurice avec des comédien·nes professionnel·les et amateur·rices Le tyran – interprété ici par le savoureux Manuel Le Lièvre – est un bouffon. Il fait le show, danse sur Village People, sature les écrans et humilie constamment, la vulgarité en bandoulière. Mais, prisonnier de son reflet, il finit dans le plus simple appareil, nu comme un ver. C’est ainsi qu’en s’inspirant de trois contes d’Andersen (et principalement Les habits neufs de l’Empereur), Evgueni Schwartz déshabille littéralement la tyrannie avec autant de poésie que de férocité. Il est notre contemporain. Sylvain Maurice a alors imaginé à Bussang, au cœur de la forêt, une fédération d’ami·es – spectateurices et artistes réuni·es – communier dans un rire authentique, à l’opposé de l’ironie obscène des sunlights. Avec l’espoir que, grâce au théâtre, nous pourrions montrer l’imbécilité et l’arrogance des puissants. « J’imagine Le Roi nu comme une comédie grinçante, ludique et inventive, à l’adresse de toutes les générations. » Sylvain Maurice  Je suis la bête – Reprise in situ 20hdu 1er au 30 août à 20h | jeu., ven. et sam. texte Anne Sibran mise en scène et interprétation Julie Delille Je suis la bête c’est l’histoire d’une enfant abandonnée et élevée par un animal qui va lui apprendre la vie de la forêt, la langue des bêtes et la vie sauvage. Dans ce texte d’une grande intensité d’Anne Sibran, les mots de Méline sont instinctifs, nourris par les chants de la sylve. Ils sculptent l’obscurité et le silence, inculquent un autre savoir, une science de l’écoute. À la frontière entre le monde des bêtes et celui des hommes, la fillette est montrée, exposée sur la scène du théâtre. Mais en retour elle nous montre ce que nous refusons peut-être de voir : l’abîme que – nous humains – avons créée avec : les mondes du vivant. « Assister à Je suis la bête c’est vivre une expérience unique au sein du Théâtre du Peuple. Dans cette version sur mesure, repensée pour être jouée avec le lieu nous vous proposons à la nuit tombée, une immersion totale avec comme seuls guides nos sens et notre instinct. Il s’agira, ensemble, de passer la lisière… »  Julie Delille Hériter des brumes La folle histoire du Théâtre du Peuple – Création feuilleton théâtral du 20 au 30 août 2025 | 1h chaque épisodetexte Alix Fournier-Pittaluga et Paul Francesconi mise en scène Julie Delille avec des comédien·nes professionnel·les et amateur·rices Hériter des brumes, c’est l’histoire d’une troupe de théâtre, composée d’acteurices et d’auteurices d’aujourd’hui, qui tentent de reconstituer l’aventure du Théâtre du Peuple, cent trente ans après sa création. C’est un feuilleton théâtral, en six épisodes. C’est une quête pour essayer de comprendre ce qu’est une utopie et ce que peut l’utopie, pour nous, aujourd’hui. Il y a dedans beaucoup d’amitiés et de passions, des fantômes, deux guerres mondiales, le village de Bussang, des histoires d’amour, des histoires de famille, d’innombrables crises, d’innombrables réconciliations, des arbres, des paysages… et des spectacles, beaucoup de spectacles. « Le texte est né de la commande de Julie Delille. Il s’agira d’une expérience que nous espérons aussi singulière que ce lieu qui nous accueille : un théâtre qui ne cherche pas à mettre son paysage au-dehors, à en faire un décor mais qui se mêle à lui, qui retrouve sa place : un élément du grand tout. » Alix Fournier-Pittaluga et Paul Francesconi En détails : du 20 au 30 août | mer. à 11h intégrale, jeu. à 11h épisodes 1 & 2, ven. à 11h épisodes 3 & 4, sam. à 11h épisodes 5 & 6, dim. à 10h intégrale Rouge Gazon – Expérience musicale le 31 août à partir de 15hcomposition Julien Lepreux Le concert de cette fin de saison est l’occasion d’accueillir Julien Lepreux, compositeur (notamment de la musique du Conte d’hiver et du feuilleton Hériter des brumes) qui nous proposera un voyage sensible en plusieurs étapes comme pour mieux entrer dans la substance musicale. Musique sacrée, rêverie sonore électroacoustique inspirée par le lieu et puis concert accompagné par ses compagnons de route. La musique de cet événement exceptionnel et unique est inspirée et composée dans les lieux d’ici (Bussang, alentours, le Théâtre…) d’où le titre évocateur : Rouge Gazon. « J’entends par musique sacrée une musique qui s’adresse aux vivants et aux morts. Elle n’est ni triste, ni joyeuse, le plus souvent entre les deux, colorée comme le ciel de l’aube. » Julien Lepreux Et pour conclure ce Jubilé Les Journées du Matrimoine autour des figures féminines au Théâtre du Peuple auront lieu le samedi 13 et le dimanche 14 septembre 2025 (programme en cours) 

Avignon, nous voilà !

Par Iris Gratiet

AVIGNON 2025 : nous revoici pour la 4e fois, ensemble pour cet événement essentiel, lieu de toute la créativité des écritures contemporaines, espace d’inspiration, d’espoir et de communs. Avec les artistes que nous accompagnons cet été, retrouvons l’élan, redonnons du souffle, rallumons l’étincelle.  Au plaisir – avec vous – de jouer, danser et célébrer le spectacle et le patrimoine vivants !  Événements à la Maison Jean Vilar : inauguration de l’exposition permanente Les Clés du Festival Une exposition inédite : permanente et ouverte à tous les publics Inauguration publique le samedi 5 juillet 2025 suivie d’un mois de festivités avec, au programme, un feuilleton-spectacle, des rencontres mythiques, des lectures… Au fil d’une scénographie immersive réunissant près de mille documents et archives de la Maison Jean Vilar et des collections de la Bibliothèque nationale de France – photographies, films, enregistrements sonores, affiches, programmes, notes et correspondances inédites, décors emblématiques, dessins originaux, maquettes et costumes de légende – la première exposition permanente de la Maison Jean Vilar invite à vivre l’aventure du Festival d’Avignon. Les Clés du Festival dévoilera l’histoire du Festival de 1947 à nos jours en traversant ses grands fondamentaux : le festival des origines, un festival d’artistes et de création, un festival et son public, un festival miroir du Monde, Avignon Ville festival, le Festival Off, la fabrique du Festival. Le premier étage de la Maison Jean Vilar (soit au total une surface de 350 m2), sera jalonné de pièces iconiques, de témoignages marquants, de sources renouvelées, d’histoires artistiques et humaines rapportées. Avec au cœur du projet : le public – novice ou initié, touristes ou festivaliers – saisi par la force vibrante d’une utopie bien réelle, d’un patrimoine toujours vivant. En confiant ainsi à un large public Les clés du Festival, cette exposition entend prolonger le geste fondateur de Jean Vilar et du Théâtre Populaire : pour toutes et pour tous. commissariat Antoine de Baecque / scénographie Claudine Bertomeu / lumière Jean Bellorinicomité scientifique Bibliothèque nationale de France, Association Jean Vilar / production Association Jean Vilar en coproduction avec la BnF et en partenariat avec le Festival d’Avignon, le T.N.P., les Archives du spectacle, l’INA, Arte et la Compagnie des Indes / un projet labellisé Avignon – Terre de culture 2025 Ça joue ! Avignon IN : TAIRE  du 21 au 23 juillet à 13h à La FabricA Texte, mise en scène et scénographie Tamara Al Saadi | Création 2025 I  Durée 2h10 | Dès 15 ans Tamara Al Saadi est artiste complice à La Criée – Théâtre national de Marseille. Tamara Al Saadi propose une réécriture sensible d’Antigone dans un spectacle choral qui, au-delà du mythe, interroge une adolescence qui ne parvient plus à penser son avenir.  Un mythe peut éclairer le présent, mais l’inverse est également possible. Après avoir longtemps travaillé sur la figure d’Antigone avec des adolescent·es, Tamara Al Saadi a décidé de composer sa propre version de cette histoire, en la tissant avec celle d’une jeune fille d’aujourd’hui, Eden, placée par l’Aide Sociale à l’Enfance. Production Cie LA BASE et La Criée – Théâtre national de MarseilleUne invitation du Collectif ExtraPole SUD Théâtre des Carmes : La tête sous l’eau Du 5 au 26 juillet à 12h relâche le mardi Texte Myriam Boudenia I Mise en scène Louise Vignaud | Création 2024 | Durée 1h Louise Vignaud est artiste complice à La Criée – Théâtre national de Marseille. Avec la Jeune Troupe de La Criée – Théâtre national de Marseille La tête sous l’eau est une fable contemporaine drôlatique et humaniste, qui parle de survie dans un monde où rien ne semble adapté aux gens et à leurs difficultés. Un monde où il n’est question que de rentabilité, d’efficacité, de suractivité, et où rien ne suffit jamais. Où rêver est un mot en trop. Louise Vignaud met en scène avec humour quatre élèves apprenti·es comédien·nes en insertion professionnelle dans un texte qui parle du monde du travail. Un regard sur notre société avec une bonne dose d’acidité et une infinie tendresse. Production La Criée – Théâtre national de Marseille et Compagnie La Résolue Jardin de la Vierge du Lycée St-Joseph : Vive le sujet ! Charles Péguy, ta mère et tes copines,  j’en ai rien à foutre Du 23 au 26 juillet à 10h30 et 18h  Texte et mise en scène Suzanne de Baecque | Création 2025 | Durée 1h30 Vive le sujet ! Tentatives propose un terrain d’expérimentation à des auteurices de différentes disciplines qui composent des performances inédites entouré·es des complices de leurs choix. Au final, six formes courtes, pluridisciplinaires et inattendues. Dans cette bousculade esthétique, l’actrice Suzanne de Baecque convie ici le chanteur Hervé Vilard à un tête-à-tête artistique et prolifique.  Production CDN Orléans – Centre-Val de LoireCoproduction le Festival d’Avignon, la SACD et La Criée – Théâtre national de Marseille Ça danse ! L’Atelier La Manutention Naïf Production : Dégringolade ou l’art de rester debout Du 10 au 20 juillet à 13h15 relâche le 15 juillet  Ashley Chen & Pierre Le Bourgeois I Création 2024 I Durée 50min Un danseur et un violoncelliste revisitent leur parcours artistique dans un dialogue joyeux et plein d’humour.  Deux amis, un musicien et un danseur, ados dans les années 90′. Le premier arpente les scènes Rock, Nosfell, Bertrand Belin, Arthur H… avec son violoncelle, le second a croisé la route de grands noms de la danse de Merce Cunningham à Boris Charmatz en passant par Trisha Brown. Bercé de notes lyriques romantiques qui glissent vers le punk et des sons plus alternatifs, Dégringolade ou l’art de rester debout est un dialogue intime, un récit en mouvement de l’histoire de deux carrières artistiques contemporaines, une interrogation ludique sur le sens de la performance. Théâtre de la Bourse du Travail :Encyclopédie du geste ouvrier Le 14 juillet à 13h30 Sylvie Balestra – Cie Sylex I Création 2021 I Durée 1h Dans cette conférence dansée, Sylvie Balestra prend la parole pour s’adresser directement au public et évoquer sa démarche artistique : comment elle fabrique des spectacles à partir de cette dimension anthropologique. À travers ses projets de terrain elle a rencontré de nombreux corps de métiers : métallos, infirmières, agents communaux, sportifs. Durant une heure,…

Immersion Danse à l’Onde : le temps fort dédié à la danse contemporaine européenne du Théâtre Centre d’Art Vélizy-Villacoublay

Par Iris Gratiet

À l’aube d’une nouvelle saison foisonnante, Joël Gunzburger et son équipe convient leur public, pour la 9e année, à une série d’expériences et de découvertes autour de la danse contemporaine française et internationale. Immersion danse, c’est un programme de cinq soirées partagées, pendant lesquelles se côtoient deux formes chorégraphiques dans deux espaces du théâtre, comme un dialogue entre deux artistes, deux univers singuliers, deux pensées en mouvement sur le monde. Le temps de ce programme original, des artistes français et internationaux, émergents et reconnus, se croisent sur les différents plateaux de l’Onde. Cette édition associe des créations 2024 : Kill Me de Marina Ottero, Torpeur d’Angelin Preljocaj, une première : Trois concertos pour piano de Bartók de Louis Barreau, des reprises : d’Angelin Preljocaj et de Mazelfreten. Ainsi qu’un temps festif autour d’un DJ pour partager le plaisir de danser ensemble. Et la danse à l’Onde se vit aussi tout le reste de l’année, avec des artistes tels que Marie-Claude Pietragalla, Anne Teresa De Keersmaeker & Radouan Mriziga, Sharon Eyal, Amala Dianor, Ohad Naharin, Sylvère Lamotte, mais surtout Olivier Dubois, désormais artiste associé, qui présentera For Gods Only, son solo pour Marie-Agnès Gillot, à la veille de l’été. Le collectif Overjoyed accompagne l’équipe de l’Onde Théâtre de Vélizy-Villacoublay depuis 2022 dans ses relations médias. Soirée d’ouverture 19h30 – Mes autres (reprise) Sylvie Pabiot – artiste complice45 min – L’atelier À la frontière de la danse, de la performance et de l’installation plastique, Sylvie Pabiot danse et chorégraphie un tableau sur la multiplicité de l’être. « Je suis les autres en moi. » Les mots de Jean-Paul Sartre donnent le ton de ce solo dansé par Sylvie Pabiot, qui questionne la notion d’identité à travers un autoportrait pictural. Dans cette œuvre plastique, le corps, la lumière et le son créent un paysage poétique chargé de présences absentes. Ce portrait prend le chemin des étrangetés qui composent le moi : une mosaïque de corps illusoires. Par son minimalisme radical et son temps étiré, ce solo nous invite à une douce contemplation. [tournée 25] Décembre 2024 : Théâtre le Hangar, Toulouse (31) 14 fév. Festival Faits d’Hiver, Paris (75)  > En savoir + 20h30 – Kill Me (Création 2024)Marina Otero 1h30 – Grande Scène Avec six interprètes à l’énergie fulgurante, Marina Otero place le corps au centre d’une histoire de folie amoureuse. Un véritable uppercut ! Révélée en Europe avec l’explosif Fuck Me, Marina Otero est l’une des figures de la scène alternative argentine. Depuis plusieurs années, elle développe une recherche basée sur sa propre vie dans des performances furieuses et exaltantes, qui poussent le corps dans ses retranchements les plus sensibles. Entre documentaire et fiction, elle expose à cœur ouvert des réalités intimes et sociétales. Kill Me est un tableau vivant sur la folie amoureuse et le trouble mental, incarné par six interprètes à l’énergie fulgurante. Traversée d’ondes de choc, cette nouvelle création est un alliage fascinant entre poésie à fleur de peau et rugosité sauvage. + Workshop dédié aux artistes professionnels les 6 & 7 novembre 2024 > En savoir + sur l’Onde Soirées du vendredi 8 et du samedi 9 novembre 2024 Samedi 19h30 – Soirée d’étudesCassiel Gaube1h – L’atelier Quand la house dance rencontre la danse contemporaine, naît une série de courtes pièces emboîtées les unes dans les autres par le chorégraphe belge. Cette Soirée d’études est un pas de deux à trois interprètes, se passant le relais pour composer différents duos. Dans cette suite d’exercices sur des motifs dansés, la répétition travaille le danseur comme le regard. Mise en pièces, la house dance révèle sa technique et ses sources (marche, course, respiration, claquettes, et puis salsa, hip-hop, reggae, groove, footwork), et la danse se recompose pour faire apparaître un langage naturel et limpide à déchiffrer. > En savoir + 20h30 – Annonciation, Torpeur, NocesAngelin Preljocaj1h40 – Grande Scène  Une soirée en trois temps sublimant l’écriture chorégraphique hors normes d’Angelin Preljocaj ! Angelin Preljocaj signe un programme composé de deux pièces majeures de son répertoire Noces et Annonciation, auxquelles il associe la création, Torpeur. De Vivaldi à Stravinsky, du duo aux pièces d’ensemble, ce triptyque éclectique d’une grande sensualité trace un trait d’union entre passé et présent autour de son geste chorégraphique. [tournée] 12&13 nov. 24, Scène Nationale, Sénart / 15 nov. 24, Théâtre et Cinéma de Choisy-le-Roi / 17 nov. 24, Théâtre de Poissy… + de dates > En savoir + sur l’Onde Soirée du mardi 12 novembre 2024 20h30 – Rave Lucid Mazelfreten + DJ set 50 min + 45 min DJ Set – Grande Scène Auréolé par la cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024, la troupe donne rendez-vous à tous les publics de la Grande Scène de l’Onde. Dans une ambiance vibrante et survoltée, dix danseurs venus du monde entier développent une danse qui s’inspire de l’univers chaleureux des battles. Sur les rythmes puissants d’une musique électro/house et techno, ils déploient l’univers de la rave conçue comme une célébration, une fête, une transe organique. Entre lâcher prise et poussées d’adrénaline, Mazelfreten invente un ballet électro d’un genre nouveau. 50 minutes d’énergie pure. [tournée] 22 nov. 24, Cachan / 11, 12 & 13 déc. 24, Paris / 18 déc. 24 Mâcon France… + de dates > En savoir + 21h20 – DJ Set – DJ MalboneigeMalboneige45 min – Participatif et gratuit  Après le spectacle, la soirée continue sur le dancefloor avec DJ Malboneige et deux danseurs de la troupe qui  guideront les publics dans la quête du flow électro > En savoir + Soirée de clôture samedi 16 novembre 2024 19h30- Stans Ana Pérez & José Sanchez1h – L’atelier  En partenariat avec Danse Dense #LeFestival Une pièce hybride où la danse flamenco entre en dialogue avec la musique baroque. Stans signifie « debout » en latin. Stans est un duo, une conversation entre Ana Pérez, danseuse flamenco aux ouvertures des plus contemporaines, et José Sanchez, virtuose de la guitare flamenca. Ensemble, ils explorent l’univers baroque et mystique du Stabat Mater, poème religieux du Moyen-Âge évoquant la figure d’une femme debout face à la perte de son fils. Nourris par les multiples univers musicaux qu’ils ont traversés, les deux artistes interrogent la tradition, se jouent des codes, repoussent les limites, pour dessiner des chemins inexplorés. [tournée] 15 avr. 25, KLAP Maison pour la danse Marseille + de dates > En savoir + sur l’Onde 20h30 – Trois…

Nouvelle collaboration avec l’auteure et metteure en scène Pauline Sales

Par Anna Genet

Depuis le début de cette saison, le Collectif Overjoyed accompagne l’auteure et metteure en scène Pauline Sales dans ses relations médias pour sa dernière création Les Deux déesses. Une adaptation théâtrale et musicale pour un mythe d’aujourd’hui Après Les Femmes de la maison, Pauline Sales présente une adaptation contemporaine, musicale et théâtrale du mythe de Déméter et Perséphone : une mère et une fille, deux déesses combattantes pour la vie, par les hommes malmenées. Elle inscrit ce mythe oublié aujourd’hui, dans un quotidien qui nous est proche, sans le désenchanter. Avec la musique et les textes chantés, elle aborde avec délicatesse les thèmes du viol, de la séparation mère-fille, de notre rapport à la nature. Déméter et Perséphone sont les déesses de la terre et des saisons. Elle fait du rapt de Perséphone par Hadès (dieu des enfers), un fait divers qui rend compte avec justesse de la banalité de la violence. Elle a confié, entre autres, les rôles de la mère et de la fille, à un trio tout au mythe et à sa condition humaine : Clémentine Allain, Claude Lastère et Élizabeth Mazev. Un voyage à traverser comme une expérience sensorielle, avec le mythe qui s’inscrit dans nos imaginaires et évoque, avec force et justesse, des images d’aujourd’hui. « Ce mythe, qui met au centre deux femmes, auxquelles on a rendu un culte pendant plusieurs siècles avant l’avènement du christianisme, est relativement méconnu. Il porte pourtant en son sein beaucoup des sujets qui nous occupent aujourd’hui. Il y est question, entre autres, d’inceste, d’écologie, d’émancipation, de renaissance. Il décrit avant l’heure une famille monoparentale chez les Dieux. Il est, comme tous les mythes, fertile en interprétations et métaphores. » Extrait de la note d’intention de Pauline Sales À découvrir pendant la saison 24/25 5 & 6 nov. aux Quinconces L’espal, Scène Nationale du Mans – création 14 & 15 nov. à La Halle aux Grains – Scène Nationale de Blois du 20 nov. au 1er déc. au Théâtre Gérard Philipe – CDN de Saint-Denis 17 déc. à l’Espace Marcel Carné, Saint-Michel-sur-Orge 19 déc. au Théâtre Jacques Carat, Cachan 9 janv. à l’Agglomération du Mont-Saint-Michel, Salle des Raquettes, Isigny-Le-Buat  14 janv. à L’Estive – Scène Nationale de Foix et de l’Ariège, Foix 5 & 6 fév. à la MC2 : Maison de la Culture de Grenoble Portrait de Pauline Sales Pauline Sales a écrit plus d’une vingtaine de pièces, éditées principalement aux Solitaires Intempestifs. Elles ont entre autres été mises en scène par Jean Bellorini, Jean-Claude Berutti, Marie-Pierre Bésanger, Richard Brunel, Philippe Delaigue, Paul Desveaux, Lukas Hemleb, Laurent Laffargue, Marc Lainé, Arnaud Meunier, Kheireddine Lardjam, Odile Grosset Grange. Plusieurs de ses pièces sont traduites et ont été représentées à l’étranger. De 2002 à 2007, elle est autrice associée à La Comédie de Valence, avant de prendre pendant dix ans la direction avec Vincent Garanger du Préau, Centre Dramatique National de Normandie à Vire. Ils y mènent de 2009 à 2018 un travail de création principalement axé sur la commande aux auteurs et aux metteurs en scène. Ils créent également le festival Ado, novateur dans le paysage théâtral français. Aujourd’hui, Pauline Sales continue sa démarche d’écrivaine et de metteuse en scène dans le cadre de la compagnie À L’Envi. Elle développe des projets tournés vers la jeunesse et vers le public adulte, en initiant pour chaque spectacle un dispositif d’action artistique et culturelle.

Peinture Fraîche #6, festival d’arts urbains & digitaux à Lyon du 9 octobre au 3 novembre 2024

Par Anna Genet

Nouvelle collaboration du Collectif Overjoyed. La première édition de Peinture Fraîche Festival naît en 2019 avec pour objectif de promouvoir les arts urbains sous toutes leurs formes à Lyon, la ville d’origine du directeur artistique, CART’1. Pour sa 6e édition, Peinture Fraîche Festival change de dimension. Tournée vers le numérique, elle questionne notre rapport à la réalité en invitant les publics dans un nouveau lieu d’exposition habituellement inaccessible… Le concept du « Secret Spot » Pour Peinture Fraîche Festival, le lieu est véritablement la pierre angulaire qui définit le projet de chaque édition. Cette année, pour sa 6e édition, nous avons souhaité amener le festival dans un nouvel espace surprenant et inconnu du grand public. Nouvelle édition, nouvelle dimension Parce que le street art est une discipline qui prend vie dans l’espace urbain et que ceux qui l‘encouragent sont souvent tributaires des sites qui les accueillent, je souhaitais cette année présenter l’élan du street art vers les nouvelles technologies. Donner à voir les collaborations entre artistes issus de différentes mouvances artistiques me tenait aussi à cœur. Fresques en réalité augmentée, billets NFT, espaces de jeux, démos de logiciels créés par et/ou pour des graffeurs, le digital occupe une place importante dans l’identité de Peinture Fraîche et ce depuis la première édition. Depuis que les nouvelles technologies se sont imposées dans notre quotidien, les artistes de rue s’en sont emparé, utilisant pour certains les outils numériques ou créant pour d’autres des œuvres 3.0 diffusées exclusivement en ligne. C’est la raison pour laquelle, pour cette 6e édition, opter pour ce nouveau lieu confidentiel imposait de convier la nouvelle scène des arts urbains, éminemment numérique. L’installation dans ce site inédit plus intimiste et l’avènement d’une nouvelle scène digitale dans l’art urbain s’accordaient parfaitement pour porter cette vision artistique que je défends. Le public au cœur du projet Nouveauté de cette 6e édition, le festival a été entièrement pensé pour associer numérique et street art à travers l’exposition de quatre fresques interactives, en réalité augmentée et d’une quinzaine d’artistes numériques internationaux émergents ou confirmés. Cet univers encore peu représenté prendra forme sur les écrans du public qui deviendra à son tour acteur de ce qu’il regarde, en créant par exemple des œuvres numériques, via la réalité virtuelle. Si le visiteur intègre le processus de création d’œuvres numériques à travers différentes formes de participation, il pourra aussi assister à des ateliers sur table pour réaliser lettrages, collages, BD, persos etc. Les plus contemplatifs pourront quant à eux, continuer de découvrir des toiles d’artistes et autres objets issus de la culture graffiti au Shop ou à l’espace Artshow. CART’1, fondateur et directeur artistique du Festival L’édition 2024, les arts numériques à l’honneur LES ARTISTES DIGITAUX Sont programmés cette année une dizaine d’artistes d’ici et d’ailleurs avec notamment : Neoliptus (Lyon), Hati Hati Mas (Hambourg), Diego Bergia (Toronto), et bien d’autres… À propos du Festival PEINTURE FRAÎCHE FESTIVAL trouve ses racines dans la création de l’association TROI3 en 2013 par CART’1, directeur artistique et graffeur depuis plus de 30 ans. Ce dernier souhaite promouvoir les arts urbains sous toutes ses formes à Lyon, sa ville d’origine, ainsi que dans les villes où il est amené à vivre. En 2019, naît la première édition de PEINTURE FRAÎCHE, suite aux différents évènements organisés sur Lyon et à l’étranger par l’association TROI3 : WALL DRAWING FESTIVAL (Résonance du MAC Lyon) en 2016, TRUBLYON en 2017 et 2018 et le festival KILLART en Colombie depuis 2015 avec l’Alliance Française de Barranquilla. En 2023, le festival PEINTURE FRAÎCHE a rassemblé plus de 57 000 visiteurs. Le Collectif Overjoyed accompagne nouvellement le Festival Peinture Fraîche en communication et relations médias.

Le festival artistique C’est pas du luxe ! revient à Avignon en septembre 2024

Par Anna Genet

Le festival artistique « C’est pas du luxe ! » fait son retour à Avignon les 27, 28 et 29 septembre 2024, marquant ainsi sa septième édition. Cet événement unique en son genre met en avant les talents et les créations de personnes en situation de grande précarité, en collaboration avec des artistes professionnel·les. Le collectif Overjoyed accompagne le festival dans ses relations média. Un engagement social et artistique Initiée par la Fondation Abbé Pierre, La Garance Scène Nationale de Cavaillon et l’association Le Village, « C’est pas du luxe ! » vise à changer le regard sur la précarité en plaçant les personnes les plus vulnérables au cœur de la création artistique. Depuis douze ans, la Fondation Abbé Pierre et ses partenaires introduisent l’art dans les structures sociales de l’ensemble du territoire. Accompagnées par des artistes, les personnes accueillies sont invitées à produire des œuvres d’art vivant et plastique, qui seront présentées au public dans plus de 30 lieux à Avignon. Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, souligne l’importance de ce projet : « Au travers de la pratique artistique, les personnes retrouvent l’envie de se reconstruire, de se projeter dans l’avenir et leur dignité. Il est fondamental de remettre au centre les personnes et de changer le regard sur la précarité. » Un festival international Cette année, le festival renforce également ses liens avec des homologues internationaux en accueillant une délégation brésilienne et espagnole, dans le cadre de la Saison Brésil-France 2025. Cette collaboration vise à penser un projet commun, enrichissant ainsi le festival d’une dimension globale. Une programmation riche et inclusive Le festival propose une série d’événements artistiques variés, allant de l’exposition à la performance, en passant par des conférences et des ateliers. Parmi les temps forts de cette édition, on retrouve notamment : Le Grand Tour à la Collection Lambert avec Christian Rizzo Une exposition pluridisciplinaire dirigée par le chorégraphe Christian Rizzo, en collaboration avec des personnes accueillies dans des structures sociales. Cette exposition est une invitation à découvrir des objets, souvenirs et images rassemblés lors de voyages à Athènes, Barcelone et Bruxelles. Le Grand Bazar des Savoirs à l’Église des Célestins Une foire orchestrée par le metteur en scène Didier Ruiz, où les visiteurs peuvent découvrir une multitude de thématiques passionnantes, allant de l’apiculture urbaine aux ondes gravitationnelles. Un beau jour – Bal sauvage de clôture sur la Place Saint-Didier Une performance acrobatique et dansante par la compagnie Le Doux Supplice, qui interroge le déséquilibre et la singularité des corps. Pour plus d’informations sur la programmation du festival, rendez-vous sur le site cestpasduluxe.fr. Le collectif Overjoyed accompagne le festival C’est pas du luxe ! en relations média.

Festival Cadences 2024 : la rentrée culturelle en mouvement à Arcachon

Par Anna Genet

Depuis 22 ans, le Festival Cadences fait vibrer la rentrée culturelle d’Arcachon et de ses environs avec une célébration de toutes les danses. Du 17 au 22 septembre 2024, la 22e édition met en avant la création et la pluridisciplinarité, offre une programmation riche et diversifiée qui réunit des compagnies de renommée nationale et internationale ainsi que des artistes émergents de la scène chorégraphique. Sous la direction artistique de Benoît Dissaux, directeur du Théâtre Olympia, Scène Conventionnée d’Intérêt National « Art en Territoire » à dominante danse, le Festival Cadences 2024 s’annonce comme un reflet éclatant de la diversité de la danse contemporaine. Cette année, l’événement s’étend sur 14 villes partenaires, offrant six grandes soirées dédiées à la danse et de nombreux événements sur le territoire, notamment au Théâtre de la Mer, lieu emblématique du festival. Temps Forts de l’Édition 2024 Mourad Merzouki Le célèbre chorégraphe, aux plus de 30 ans de carrière et 39 créations jouées plus de 4 000 fois dans 70 pays à travers le monde, ouvre avec panache le Festival avec sa création 2024 Beauséjour le 17 septembre au Théâtre Olympia. Blanca Li Sa compagnie présenta deux pièces majeures : Didon et Enée le 19 septembre au Théâtre Olympia et Notre Sacre, une recréation originale pour six danseurs, le 21 septembre à l’Espace Culturel Lucien Mounaix à Biganos. Blanca Li animera également la « Barre sur la plage » le 22 septembre sur la place Thiers à Arcachon. Tanzmainz La compagnie collabore avec la chorégraphe portugaise Tânia Carvalho pour présenter Mysterious Heart le 21 septembre au Théâtre Olympia, une première en France avant une série de représentations à Paris. Cie Fattoumi-Lamoureux Les directeurs du Centre chorégraphique national de Bourgogne Franche-Comté, proposeront leur nouvelle création Goal. Fantaisie pour passement de jambes le 18 septembre au Théâtre Cravey à La Teste de Buch, accompagnée en première partie par Paul Molina et son Portrait dansé. Kelemenis & Cie Michel Kelemenis rendra hommage à la jeunesse avec Magnifiques le 20 septembre au Théâtre Miroir à Gujan-Mestras, une ode sur fond de Magnificat de Jean-Sébastien Bach. Focus Espagne : Sergio Bernal Dance Company Chaque année, le festival met à l’honneur des compagnies espagnoles. Pour cette édition, le chorégraphe Sergio Bernal présentera Ser, un spectacle surprenant mêlant flamenco, ballet classique et danse contemporaine, à voir le 22 septembre au Théâtre Olympia. Escales Chorégraphiques et Performances au Théâtre de la Mer Le festival comprend 28 spectacles répartis sur le bassin d’Arcachon et au-delà. Parmi les nouveautés, des partenariats avec les villes de Saint Jean d’Illac et Audenge, ainsi qu’une collaboration spéciale pour Le Concert de la Loge & Mourad Merzouki à l’Auditorium de l’Opéra de Bordeaux. Au Théâtre de la Mer, 11 performances sont proposées, mettant en scène des compagnies reconnues comme la Cie Käfig et des artistes émergents tels Solal Mariotte, Paul Molina, et les lauréats du concours Sobanova 2024, Anatole Hossenlopp, Gaël Grzeskowiak et Christophe West. Cadences en brefUne programmation riche en créations 2024, avant-premières et premières. Le Festival Cadences s’engage à proposer chaque année une actualité chorégraphique, reflet de la diversité de la danse d’aujourd’hui, qui s’étend désormais à 14 villes partenaires autour de 6 grandes soirées dédiées à la danse et des événements sur le territoire et au Théâtre de la Mer, lieu emblématique du festival.  Le festival Cadences, dirigé par Benoît Dissaux, est accompagné en communication et relations médias par le Collectif Overjoyed depuis 2021.