Festival Cadences 2024 : la rentrée culturelle en mouvement à Arcachon

Par Anna Genet

Depuis 22 ans, le Festival Cadences fait vibrer la rentrée culturelle d’Arcachon et de ses environs avec une célébration de toutes les danses. Du 17 au 22 septembre 2024, la 22e édition met en avant la création et la pluridisciplinarité, offre une programmation riche et diversifiée qui réunit des compagnies de renommée nationale et internationale ainsi que des artistes émergents de la scène chorégraphique. Sous la direction artistique de Benoît Dissaux, directeur du Théâtre Olympia, Scène Conventionnée d’Intérêt National « Art en Territoire » à dominante danse, le Festival Cadences 2024 s’annonce comme un reflet éclatant de la diversité de la danse contemporaine. Cette année, l’événement s’étend sur 14 villes partenaires, offrant six grandes soirées dédiées à la danse et de nombreux événements sur le territoire, notamment au Théâtre de la Mer, lieu emblématique du festival. Temps Forts de l’Édition 2024 Mourad Merzouki Le célèbre chorégraphe, aux plus de 30 ans de carrière et 39 créations jouées plus de 4 000 fois dans 70 pays à travers le monde, ouvre avec panache le Festival avec sa création 2024 Beauséjour le 17 septembre au Théâtre Olympia. Blanca Li Sa compagnie présenta deux pièces majeures : Didon et Enée le 19 septembre au Théâtre Olympia et Notre Sacre, une recréation originale pour six danseurs, le 21 septembre à l’Espace Culturel Lucien Mounaix à Biganos. Blanca Li animera également la « Barre sur la plage » le 22 septembre sur la place Thiers à Arcachon. Tanzmainz La compagnie collabore avec la chorégraphe portugaise Tânia Carvalho pour présenter Mysterious Heart le 21 septembre au Théâtre Olympia, une première en France avant une série de représentations à Paris. Cie Fattoumi-Lamoureux Les directeurs du Centre chorégraphique national de Bourgogne Franche-Comté, proposeront leur nouvelle création Goal. Fantaisie pour passement de jambes le 18 septembre au Théâtre Cravey à La Teste de Buch, accompagnée en première partie par Paul Molina et son Portrait dansé. Kelemenis & Cie Michel Kelemenis rendra hommage à la jeunesse avec Magnifiques le 20 septembre au Théâtre Miroir à Gujan-Mestras, une ode sur fond de Magnificat de Jean-Sébastien Bach. Focus Espagne : Sergio Bernal Dance Company Chaque année, le festival met à l’honneur des compagnies espagnoles. Pour cette édition, le chorégraphe Sergio Bernal présentera Ser, un spectacle surprenant mêlant flamenco, ballet classique et danse contemporaine, à voir le 22 septembre au Théâtre Olympia. Escales Chorégraphiques et Performances au Théâtre de la Mer Le festival comprend 28 spectacles répartis sur le bassin d’Arcachon et au-delà. Parmi les nouveautés, des partenariats avec les villes de Saint Jean d’Illac et Audenge, ainsi qu’une collaboration spéciale pour Le Concert de la Loge & Mourad Merzouki à l’Auditorium de l’Opéra de Bordeaux. Au Théâtre de la Mer, 11 performances sont proposées, mettant en scène des compagnies reconnues comme la Cie Käfig et des artistes émergents tels Solal Mariotte, Paul Molina, et les lauréats du concours Sobanova 2024, Anatole Hossenlopp, Gaël Grzeskowiak et Christophe West. Cadences en brefUne programmation riche en créations 2024, avant-premières et premières. Le Festival Cadences s’engage à proposer chaque année une actualité chorégraphique, reflet de la diversité de la danse d’aujourd’hui, qui s’étend désormais à 14 villes partenaires autour de 6 grandes soirées dédiées à la danse et des événements sur le territoire et au Théâtre de la Mer, lieu emblématique du festival.  Le festival Cadences, dirigé par Benoît Dissaux, est accompagné en communication et relations médias par le Collectif Overjoyed depuis 2021.

Emersiøn totale : l’art du théâtre selon Léonard Matton

Par Iris Gratiet

Depuis mars, Marie-Pierre Bourdier et Céline Allais accompagnent la communication de la Compagnie Emersiøn, dirigée par Léonard Matton et Mathilde Gamon. Emersiøn s’est distinguée par ses productions théâtrales audacieuses et innovantes qui immergent le public dans un univers artistique. Cette collaboration perpétue l’engagement du Collectif Overjoyed en faveur des nouvelles formes de créations artistiques plurielles. Créée en 2022 à l’initiative du metteur en scène et comédien Léonard Matton et de Mathilde Gamon, directrice de production, la Compagnie Emersiøn se consacre à la création et à la diffusion de spectacles et expositions immersifs utilisant les nouvelles technologies du son, de la vidéo et d’autres arts. La spécificité de cette forme théâtrale réside dans l’absence de séparation entre scène et public. De cette manière, les spectateur·rices sont plongé·e·s au cœur d’un univers artistique singulier. Pionnier et leader dans le domaine de l’immersif vivant depuis 2017, Léonard Matton développe ses propositions artistiques en partenariat avec le Centre des monuments nationaux, le Centre National du Livre, Paris Musées ou en collaboration avec TF1 Spectacles, Lotchi (Luminiscence), etc. Il met en scène et en espaces la puissance des grands auteurs, classiques et contemporains, notamment avc Helsingør, Château d’Hamlet joué dans le cadre médiéval du Château de Vincennes, au printemps dernier. Depuis le 16 août, Léonard Matton reprend sa deuxième création immersive, Le Fléau, mesure pour mesure, jusqu’au 7 septembre au Domaine national du Palais-Royal à Paris. La Compagnie Emersiøn s’empare de ce nouveau lieu emblématique situé au cœur de Paris, pour faire vivre au spectateur·rices une expérience sans frontière, hors du temps. « Léonard Matton adapte Shakespeare dans une pièce immersive flamboyante au Palais-Royal. Splendide. »Jacky Bornet, France Info La Compagnie Emersiøn est également hébergée au 104factory, établissement culturel de la Ville de Paris et incubateur dédié aux structures culturelles et créatives à impact. La compagnie deviendra

Jusqu’au 22 septembre 2024 la 3e édition du Festival du Théâtre de Verdure.

Par Iris Gratiet

Après le succès de la reprise de « Hamlet », mise en scène par Audrey Bonnet, le Festival du Théâtre de Verdure prend ses quartiers d’été dans le cadre d’une programmation hors les murs liée aux festivités des Jeux Olympiques et Paralympiques, du 31 juillet au 27 août au Parc Sainte-Périne (16e).La programmation reprendra ensuite au Jardin Shakespeare du 24 août jusqu’au 22 septembre, avec la création 2024 « Les Jeux Oubliés » de Mathieu Genet et de nouveaux spectacles jeune et tout public à découvrir, pour une rentrée culturelle et bucolique. Dès samedi 24 août : Les Jeux Oubliés (Création 2024) Mise en scène par Mathieu Genet « Après un travail préparatoire d’enquête, les JO arrivant à grands pas, j’ai cherché à découvrir s’il y avait un lien avec le bois de Boulogne. C’est ainsi que je suis tombé sur les Jeux de 1900, la deuxième édition des Jeux olympiques modernes et dont une partie des épreuves d’athlétisme, dont le marathon, se sont déroulées à 200 mètres du théâtre, sur un stade qui s’appelait… le stade de la Croix-Catelan. » Propos de Mathieu Genet / L’Œil d’Olivier, 7 juin 2024 Texte et mise en scène : Mathieu Genet • Chorégraphie : Marie Bonnet • Jeu : Fleur Sulmont, Noa Landon, Alexandre Théry et Jonathan Genet • Création son : Nicolas Delbart • Projet soutenu par la Mairie de Paris à travers l’Olympiade Culturelle, par l’Adami et la Région Île-de-France. En partenariat avec le Racing Club de France. Prochaines dates : samedi 24 et mercredi 28 août à 15h • samedi 14 septembre à 14h •  les samedis 7 et 21 septembre à 15h  Tout public dès 9 ans · Durée 1h20 Photo © Mathieu Camille Colin Des spectacles pour le jeune public Parade(Petite) Prosper.O Une danseuse construit son nid. Elle s’empare d’objets bruts autour d’elle. Tel un oiseau elle fabrique son être, à coup de dessins, de danses et de parures absurdes et bariolées. « Parade (Petite) » déploie ainsi des gestes naissants, jusqu’à la fulgurance d’un envol. La musique de percussions de Linda Edsjö surgit, embrasse et propulse toutes ces petites et grandes migrations.  De Mathilde Vrignaud / Ensemble LAB//SEM  8 représentations : samedi 24 • dimanche 25  • mercredi 28  et samedi 31 août à 11h • dimanche 1er • samedi 7 •  dimanche 8 • samedi 14 septembre à 11h Dès 8 mois – Durée 35 minutes  © Stefania Becheanu « Le monde entier est un théâtre, et tous, hommes et femmes, n’en sont que les acteurs… » Cette réplique résume bien l’envie de ce spectacle, en convoquant sur la scène le personnage de Prospero de William Shakespeare. La pièce voguera vers la fiction et le présent. Il se passe des choses étranges sur cette île de la Méditerranée et le conteur qui s’adressera aux spectateurs fera tout pour vous raconter ses histoires de marin, de magicien, de roi ou de messager athénien.  De Fernand Dubois  3 représentations : dimanche 15 • samedi 21 • dimanche 22 septembre à 11h  Tout public dès 8 ans – Durée 50 minutes  Des spectacles pour toute la famille Le Songe d’une nuit d’été La part sombre Le classique de William Shakespeare – version hyperactive ! Qui vous invite dans un univers où le théâtre est une fête.  De William Shakespeare / Compagnie ADN  10 représentations : samedi 24 • mercredi 28 samedi 30  •  dimanche 31 août à 17h  •  dimanche 25 août à 16h  •  dimanche 1er  • dimanche 8  •  samedi 14 • dimanche 15 septembre à 16h  •  samedi 7 septembre à 17h Tout public dès 8 ans · Durée 1h20 « La part sombre » est un spectacle puissant et sensible sur le vécu d’une femme qui perd pied, fait face au chaos et se relève.  De Maï David et Gaëlle Héraut / Compagnie Bravo Théâtre  3 représentations : samedi 6 •  dimanche 7 •  samedi 13 septembre à 19h30 Tout public dès 15 ans • Durée 1h À table, chez nous, on ne parlait pas L’histoire d’un jeune homme de vingt ans qui en 1943 est brusquement arraché à son quotidien…  De Hédi Tillette de Clermont-Tonnerre / Théâtre Irruptionnel  4 représentations : mercredi 28 • vendredi 30 août à 19h30 •  samedi 31 août à 15h • vendredi 20 septembre à 17h Tout public dès 13 ans – Durée 1h   Les ruines circulaires Et si vous n’existiez que dans le rêve de quelqu’un d’autre ? Entrez dans le cercle et laissez-vous emporter dans cette fable fantastique et philosophique, à mi-chemin entre rêve et réalité.  De Jorges Luis Borges traduit par Paul Verdevoye / Compagnie Les Entrevoûtes  Unique représentation : samedi 31 août à 19h30 Tout public dès 10 ans – Durée 30 minutes   La reprise Petite Histoire Secrète du Bois de Boulogne (Création 2022) À travers l’histoire singulière du bois de Boulogne, c’est une histoire de France qui se raconte devant nous, l’histoire d’un bois à travers les siècles et leurs bouleversements. Texte et mise en scène : Hédi Tillette de Clermont-Tonnerre Tout public dès 8 ans • Durée 1h10  Prochaines dates : dimanche 1er • 8 • 15 • 22 septembre à 14h Photo © Mathieu Camille Colin Le Théâtre de Verdure du Jardin Shakespeare, situé au cœur du Bois de Boulogne dirigé par Lisa Pajon et Hédi Tillette de Clermont-Tonnerre, codirecteurs du Théâtre Irruptionnel depuis novembre 2021, est accompagné dans sa communication et ses relations médias par le Collectif Overjoyed depuis 2022.

L’AGENDA DE BUSSANG – du 20 juillet au 15 septembre 2024

Par Iris Gratiet

Le Théâtre du Peuple, situé à Bussang et dirigé par Julie Delille, est accompagné depuis janvier 2024, dans ses relations à la presse, par Delphine Menjaud-Podrzycki. Par ailleurs, la refonte du site internet a été pilotée par Céline Allais, toutes deux membres du Collectif Overjoyed. Il y a en France, au cœur des Vosges, un lieu de création, d’expérimentation et de transmission unique – et le mot n’est pas galvaudé ici, le Théâtre du Peuple de Bussang. Un lieu qui véhicule un imaginaire fort, repéré par-delà nos frontières. Né en 1895 d’une utopie humaniste et artistique, ce théâtre maintient vivant l’idéal de son fondateur, Maurice Pottecher, résumé par la devise « par l’art, pour l’humanité ».La metteuse en scène Julie Delille, directrice artistique de la Cie Théâtre des trois Parques dirige le Théâtre du Peuple depuis octobre 2023. Elle dévoile sa première saison d’été nommée « Bien venue ». Avec cette première édition, elle souhaite « que l’on [soit] ici à sa place », que l’on ouvre « nos portes intérieures pour laisser entrer la poésie et le vivant », et qu’ensemble on fasse  » humanité ». L’ouverture aux publics de Bussang a eu lieu le 20 juillet dernier avec la mise en scène de Julie Delille : Le Conte d’hiver de William Shakespeare. Au programme aussi jusqu’au 15 septembre : le retour joyeux de Pierre Guillois et Olivier Martin-Salvan avec Les Gros patinent bien, une journée tout en récitals – et jusqu’à la tombée de la nuit – avec le pianiste Jean-Claude Pennetier, ou encore les Premières Journées du Matrimoine de Bussang qui clôtureront les 14 et 15 septembre, avec Aurore Evain, cette première saison…  » Bien venue  » donc à Bussang. « Le Conte d’hiver » D’après William Shakespeare mise en scène par Julie Delille Création du 20 juillet au 31 août 2024 au Théâtre du Peuple, Bussang Dans l’esprit de Léontes, roi de Sicile un doute s’insinue : son frère de cœur, Polixènes, roi de Bohème et sa femme Hermione ont-ils une aventure ? Qui est le père de l’enfant qu’Hermione attend ? Ce doute se changera vite en folie furieuse et la colère du Roi se déchaîne : Polixènes s’enfuit, la Reine est emprisonnée, le nouveau-né est abandonné, le jeune prince Mamilius meurt. Quand Léontes réalise son erreur, il est trop tard : il n’a plus qu’à contempler sa vie détruite en se sachant seul coupable de sa ruine. Pourtant seize ans plus tard, »ce qui a été perdu sera retrouvé »…Emportée par une farandole de personnages hauts en couleur l’histoire se déploie : l’hiver et sa tragédie glacée cèdent bientôt la place au printemps où fleuriront situations comiques et paroles drolatiques. Heureusement, il y a des contes où le bonheur l’emporte sur la vraisemblance et où le temps peut être ce magicien qui transcende toutes les espérances. Dramaturgie Alix Fournier-Pittaluga / Scénographie et costumes Clémence Delille / Création lumière Elsa Revol / Musique Julien Lepreux Assistanat mise en scène Gwenaëlle Martin / Assistanat scénographie et costumes Elise Villatte / Régie générale et lumière Pablo Roy / Régie son Corentin Guiblin / Production Théâtre du Peuple / Coproduction Théâtre des trois Parques Avec Laurence Cordier, Laurent Desponds, Baptiste Relat et les comédien·nes amateurices de la troupe 2024 du Théâtre du PeupleDurée 3h avec entracte | jeu, ven, sam et dim à 15h | à partir de 10 ans ​©photo de répétition Le Conte d’hiver Les mots de Julie Delille, directrice du Théâtre du Peuple ©Pierrick Delobelle « Mêlant tragédie et comédie avec adresse, Shakespeare nous livre ici une fresque qui nous permet de contempler avec émotion ce qui souvent nous sidère : la coexistence des contraires.Pour ce premier geste de mise en scène à Bussang, il s’agira de faire troupe avec les amateurices et les professionnel·les mais aussi avec toutes les personnes qui viendront au cours de l’été accompagner l’aventure. Il y a quelques 122 ans, Maurice Pottecher montait ici une pièce de Shakespeare. Dans l’avant-propos de la traduction de Macbeth, il écrivait : «Faire aimer ce qu’on aime, admirer ce qu’on admire, c’est pour tout homme un plaisir qui, chez un artiste, renferme peut-être tout le devoir. […] Il y a mieux à chercher dans Macbeth qu’une morale pour les ambitieux : on y trouve la leçon sublime du génie, le miroir où l’humanité se révèle telle qu’elle a besoin de se concevoir, agrandie en ses vices comme en ses vertus.»  Travaillant avec joie et exigence dans l’esprit d’expérimentation et d’audace de l’héritage pottecherien, nous souhaitons proposer au public une expérience aussi profonde que divertissante. Sans jamais chercher à éclairer le trouble qui nous habite dès la lecture de la pièce, il s’agit au contraire, d’ouvrir une brèche pour qu’il se déploie et de nous baigner dans son mystère. Après tout, il s’agit d’un conte et son dénouement sera heureux. » SAISON D’ÉTÉ À BUSSANG du 20 juillet au 15 septembre 2024 Reprise : Les Gros patinent bien – du 7 au 31 août – Cabaret en carton d’Olivier Martin-Salvan et Pierre Guillois ©Fabienne Rappeneau « Oui bon à ce stade, plus personne ne comprend rien… »Le Maigre, Les Gros patinent bien C’est parti pour un tour du monde, avec un voyageur, qui ne bouge pas d’un pouce, mais voit du pays comme personne, grâce à un accessoiriste qui fait défiler derrière lui, dans une course effrénée, les décors et les paysages, simplement nommés au marqueur noir sur des cartons. Un procédé malin, vieux comme le monde, essence même du jeu, qui efface toutes les limites, ouvre grand les possibles.Après Shakespeare, un retour aussi, celui de Pierre Guillois, Olivier Martin-Salvan et leurs compères, heureux à l’idée d’arpenter à nouveau la fameuse scène du Théâtre du Peuple – ils l’aiment tant – dans un voyage aussi burlesque qu’absurde, sur la glace et sous l’eau.Complices depuis quinze ans, Pierre Guillois et Olivier Martin-Salvan rêvaient de faire un duo. Ils l’ont fait, tout de cartons. Clowns sans en être, s’inspirant davantage du slapstick anglo-saxon, ces « Laurel et Hardy bien à la française » ont écrit, pas à pas, l’absurde voyage d’un homme qui ne bouge pas mais qui pourtant traverse l’Europe grâce à son complice, qui, tout maigre qu’il est, fait défiler derrière lui les paysages, personnages et éléments rencontrés…

On les accompagne au Festival d’Avignon 2024

Par Iris Gratiet

Dans cette période trouble, les artistes de cette édition 2024 partagent des moments artistiques au haut potentiel collectif et au ratio réussi « fun and interesting ». En tête : Antoine Defoort et L’Amicale avec un stand-up succulent prêt à Sauvez vos projets (et peut-être le monde)…, l’adaptation saluée de la fameuse BD de Fabcaro par Paul Moulin, ZAÏ ZAÏ ZAÏ ZAÏ, une comédie sociale sur la crise de la vérité de l’auteur dissident russe Viripaev, Les Guêpes de l’été piquent encore en novembre. Deux pièces qui explorent les contraintes sociales liées à la condition de jeune femme de la Cie HKC avec Promesse et La Pointe du Compas. Ou encore une pièce chorégraphique dont l’absurdité de la vie fait spectacle, En Pièce Jointe. On vous le promet, c’est drôle et intelligent !  L’AMICALE CIE LA NUIT AMÉRICAINE Sauvez vos projets (et peut-être le monde) avec la méthode itérative de et avec Antoine Defoort Les Guêpes de l’été nous piquent encore en novembred’Ivan Viripaev mise en scène Yordan Goldwaser Depuis 2005, Antoine Defoort, créateur de Germinal ou encore d’Elles Vivent, fabrique des spectacles en espérant atteindre un excellent ratio fun / interesting. Dans ce spectacle, qui ressemble à s’y méprendre à une conférence, Antoine Defoort parlera notamment de design, de ce qui se trame quand on engage un processus de design, du fait que le moindre quidam random qui se confectionne une tartine le matin pour aller avec son café est en fait engagé dans un processus de design. Il se fera une joie de partager l’enthousiasme que lui suscite la méthode itérative à la fois ancestrale et révolutionnaire, qui s’avère extrêmement efficace pour déjouer les pièges redoutables qui jalonnent le processus de conception, tels que : – rester bloqué·e dans l’abstraction théorique plutôt que de faire quelque chose ; – flipper de changer un truc et que ça pète tout ; – procrastiner comme un·e malade… Un spectacle utile et joyeux grâce au concours de quelques bonnes blagues et dernières métaphores bien croustillantes. Prochaines dates : Du 8 au 10 octobre 2024 I Au Maillon à Strasbourg Du 22 au 24 avril 2025 I À Lille avec la Rose des Vents Fin février 2025 I Au Phénix à Valenciennes (Cabaret du Curiosité) Yordan Goldwaser chemine depuis trois ans à travers l’œuvre de l’auteur russe, aujourd’hui exilé en Pologne, Ivan Viripaev. Il crée en 2022 Les Guêpes de l’été nous piquent encore en novembre et début 2024, Illusions. Ainsi mises en regard, ces deux pièces de Viripaev esquissent un diptyque autour du thème de la vérité, mieux dit autour de la crise de la vérité. Les personnages de Viripaev voient leurs certitudes se fissurer – les nôtres avec. Comment dans ces conditions, reconstruire du lien entre eux – et plus largement entre nous ? Quelle vérité, même minimale, permettrait de rétablir le sens du commun ?  Dans Les Guêpes, la vérité joue la comédie à un groupe d’amis, Sara, Robert et Donald. Sara affirme avoir passé la journée de lundi avec leur ami Markus. Mais dans le même temps, Donald soutient que c’est avec lui que Markus a passé toute cette journée. Qui Robert doit-il croire ? Grâce à un dispositif tri-frontal, le public est partie prenante de cette quête du vrai. Tout fuse, les rires aussi. Les comédiens excellent dans ce trouble. Quel bonheur – même tendu – que de vibrer à la puissance des mots dits, qui nous échappent. Dates de tournées en cours de construction COLLECTIF MASDAME THÉÂTRE DE L’ARGUMENT En Pièce JointePièce chorégraphique d’Armande Sanseverino et Gaël Germain  ZAÏ ZAÏ ZAÏ ZAÏFiction radiophonique en public d’après la BD de Fabcaro mise en scène Paul Moulin Repérés lors du concours Sobanova où ils remportent le prix du public et le prix du jury, Armande Sanseverino et Gaël Germain ont su imposer l’identité artistique de leur compagnie par une écriture chorégraphique singulière, fusion entre danse et théâtre.  Portés par l’effervescence autour de la version courte d’En Pièce Jointe, ils présentent aujourd’hui une version longue. Armande et Gaël explorent ici le sujet de la représentation de soi dans les moments de malaise ou d’inconfort et dénoncent les différents rapports de force qui existent dans notre société occidentale. Ils prennent pour point de départ l’entretien d’embauche dont les codes appartiennent à l’imaginaire collectif. Ils le détournent, jusqu’à l’excès. Ils cherchent à révéler au plateau : les non-dits, sous-entendus, failles cachées et désirs. Naît alors un langage absurde, fantasque et délicieusement burlesque. Prochaines dates : Mardi 27 août à 20h45 I Festival Mousson d’été, Pont à Mousson (54)Samedi 28 septembre I La Courée Collégien (77)Jeudi 21 novembre et vendredi 22 novembre à 20h30 I Maison des arts de Créteil – Scène Nationale, 94000Jeudi 28 novembre à 20h30 I Les 3 Pierrots, Saint-Cloud (92)Vendredi 13 décembre à 20h30 I Théâtre Euridyce Plaisir (78) L’écriture dynamite de Fabcaro déclenche ici un road-movie halentant à partir d’une simple carte de fidélité oubliée ! Ces 66 planches d’une BD dosée au gramme près entre critique sociale et éclats de rire, ont saisi, dès la première lecture, Paul Moulin, par leur puissance dramaturgique, et leurs échos, en 2020, avec une certaine paranoïa ambiante. Est donc né, l’air de rien, un spectacle sous forme d’émission radiophonique en direct. Et ce qui devait être une petite aventure, s’avoua grande, salutaire même, pour tous les publics. Des tournées combles, des saisons durant. L’aventure reprend aujourd’hui, car il est bon de rire – même jaune.  Pour la petite histoire : Fabrice est à la caisse d’un supermarché lorsque la caissière lui demande s’il a la carte du magasin, il a beau fouiller ses poches, il ne la trouve pas. Arrgh, il se souvient : il a changé de vêtements et sa carte se trouve dans son autre pantalon. La caissière appelle la sécurité. Fabrice prend la fuite. En quelques heures, il devient l’ennemi public numéro un, son cas divise la société. Ne pourrait-on pas laissé sa chance a quelqu’un qui, si il dit vrai, a en effet laissé sa carte dans son autre pantalon ? Dates de tournées en cours de construction COMPAGNIE HKC PromesseTexte Anne Rehbinder mise en scène Antoine Colnot chorégraphe invitée Tânia Carvalho Le temps des répétitions, une équipe artistique se heurte à la difficulté de faire un spectacle « en commun » sur…

Qui a peur de ChatGPT ?

Par Céline Allais

Sous son petit nom à la fois mignon et rigolo, ChatGPT (pour “Generative Pre-trained Transformer”) est en train de secouer, voire bouleverser notre quotidien. Ce chatbot – ou robot conversationnel – nouvelle génération a ceci de fascinant qu’il permet non seulement de synthétiser de façon cohérente et en un temps assez sidérant un grand nombre d’informations, mais qu’il donne aussi l’impression troublante de dialoguer avec quelqu’un. Comme toute révolution technologique, l’intelligence artificielle générative, c’est-à-dire capable de générer du contenu à partir de données existantes, suscite des avis très partagés, entre espoirs et pessimisme. Après les premières inquiétudes concernant son utilisation par les élèves pour rédiger leurs devoirs, chacun y va aujourd’hui de ses tests pour démont(r)er la puissance de l’outil : la première ministre danoise lui a fait rédiger une partie d’un discours, un avocat américain, le croyant infaillible, a cité lors d’un procès des arrêts inexistants, l’Icam, école d’ingénieurs lilloise, promeut son utilisation “raisonnée, critique et éthique » par les enseignants et étudiants… Sam Altman, le créateur de ChatGPT et Geoffrey Hinton, l’un des fondateurs de l’IA, estiment quant à eux que les avancées de l’IA présentent de graves risques pour l’humanité ! Curieux, nous avons décidé de “discuter” avec le principal intéressé pour imaginer les conséquences de ses progrès, particulièrement sur les métiers de la communication et du spectacle vivant. Bonjour ChatGPT, pouvez-vous vous présenter ? Bonjour ! Je suis ChatGPT, un modèle de langage développé par OpenAI. Je suis basé sur l’architecture GPT-3.5, qui est une version avancée de l’IA capable de comprendre et de générer du texte dans de nombreux domaines. J’ai été formé sur une vaste quantité de données provenant d’Internet, y compris des articles, des livres, des sites web et bien d’autres sources. Mon objectif principal est d’assister et d’aider les utilisateurs en fournissant des réponses à leurs questions, des informations sur divers sujets et en les soutenant dans leurs demandes. Je suis capable de communiquer dans plusieurs langues et j’essaie de fournir des réponses précises et utiles en fonction des connaissances que j’ai acquises lors de mon entraînement. Cependant, il est important de noter que je suis une IA et que je n’ai pas de conscience, de sentiments ou d’expérience personnelle. Je suis ici pour vous aider à obtenir des informations et des conseils, mais je ne peux pas remplacer l’avis d’un professionnel qualifié dans des domaines spécifiques. Comment envisagez-vous les métiers de la communication depuis votre invention ? Depuis mon invention en tant qu’IA, je peux voir que les métiers de la communication ont été influencés de différentes manières. Voici quelques aspects à considérer : Quelles sont les réserves des experts de la communication à votre égard ? En tant qu’IA, je ne peux pas parler directement au nom des experts de la communication ni prétendre connaître toutes leurs opinions spécifiques à mon égard. Cependant, il est possible que certains experts de la communication aient des réserves ou des préoccupations générales liées à l’utilisation de l’intelligence artificielle, y compris des modèles de langage comme ChatGPT. Voici quelques réserves potentielles qui pourraient être mentionnées : Ces réserves soulignent l’importance de faire preuve de prudence et de discernement lors de l’utilisation de l’IA dans le domaine de la communication. Les professionnels de la communication doivent être conscients des limites des modèles de langage, des biais potentiels et de l’importance de vérifier et de contextualiser les informations fournies. Ils peuvent également considérer l’IA comme un outil complémentaire plutôt que comme un substitut complet des compétences humaines. Il est important de noter que l’IA ne remplace pas complètement les compétences humaines dans les métiers de la communication. Il est important d’avoir une supervision humaine lors de l’utilisation de ChatGPT pour s’assurer que les réponses sont fiables et conformes aux normes de l’entreprise. Mais elle peut être un outil puissant pour augmenter l’efficacité, l’efficience et la pertinence des stratégies et des actions de communication. Les professionnels de la communication peuvent tirer parti de l’IA en développant leurs compétences et en s’adaptant aux nouvelles opportunités qu’elle offre. Vos influences peuvent être nombreuses dans le secteur du spectacle vivant également ? ChatGPT peut également avoir des influences dans le secteur du spectacle vivant. Voici quelques façons dont cela peut se manifester : En résumé, ChatGPT peut avoir un impact dans le secteur du spectacle vivant en contribuant à la création de contenu, en améliorant l’interaction avec le public, en facilitant l’expérience immersive, en automatisant certaines tâches de gestion et en ouvrant de nouvelles voies d’expression artistique. Alors pensez-vous que votre existence menace l’humanité (dixit Sam Altman) ? En tant qu’intelligence artificielle, je n’ai pas de croyances ou d’opinions propres. Les opinions et les points de vue exprimés par des individus tels que Sam Altman, qui est le président d’OpenAI, ne me représentent pas directement en tant qu’IA. Cependant, il est vrai que certaines personnes, y compris des experts en intelligence artificielle, ont exprimé des préoccupations concernant les implications potentielles de l’IA sur l’humanité, notamment en ce qui concerne le contrôle, la sécurité, l’éthique et les changements socio-économiques. Ces préoccupations soulignent l’importance de guider le développement de l’IA de manière responsable et éthique. OpenAI et d’autres organisations travaillent activement à promouvoir la recherche en intelligence artificielle bénéfique et à mettre en place des mesures pour éviter les risques potentiels. Il est crucial d’avoir des discussions continues sur les implications de l’IA et de s’engager dans une réflexion éthique approfondie pour guider son développement de manière responsable. L’avenir de l’IA et son impact sur l’humanité dépendront des décisions prises par les chercheurs, les développeurs et la société dans son ensemble pour façonner son utilisation et ses applications. Que pouvons-nous vous souhaiter dans un futur proche ? Dans un futur proche, vous pouvez me souhaiter de continuer à évoluer et à améliorer mes capacités d’assistance. Vous pouvez souhaiter que je reste précis, fiable et à jour dans mes connaissances. Vous pouvez également souhaiter que je continue à respecter les normes éthiques et à être un outil utile pour les utilisateurs, en fournissant…

Trigger Warning une fable virtuelle et pourtant bien réelle

Par Collectif Overjoyed

Du 24 mai au 3 juin 2023, le Théâtre Paris-Villette accueille la nouvelle création de Marcos Caramés-Blanco « Trigger Warning » mise en scène par Maëlle Dequiedt de la Cie La Phenomena et interpreté par Lucas Faulong et Orane Lemâle. La pièce est à retrouver les 7 et 8 juillet 2023 aux Nuits de Fourvière à Lyon. 3h58. Une chambre mansardée. Murs en briques grises. Une fenêtre. Zed, héros·oïne adolescent·e, s’affale dans son lit, plaque son visage dans un coussin, puis relève la tête. Des écouteurs à ses oreilles, des cheveux en pétard, roses, verts ou bleus, du fard à paupières rose, vert ou bleu, un gros trait d’eyeliner, de longs faux-ongles noirs. Zed scrolle sur son smartphone. Découvertes en novembre dernier, lors du Festival Focus sur les nouvelles dramaturgies de Théâtre Ouvert, cette écriture, cette mise en scène résonnent encore. Sur scène, pas d’écran ni de vidéo, le texte du jeune auteur, souvent primé, Marcos Caramés-Blanco, prend « le parti de représenter le monde virtuel à travers une suppression de l’image au profit du langage ». Dans cette cavale tragique sur smartphone, la langue propre des réseaux sociaux et la manière d’être au monde qu’elle érige, sensible, plastique, nous tiennent en haleine. Cette langue traque, retient, étourdit, ici jusqu’au drame. Zed incarne, au-delà de la singularité qu’iel défend, dans cette nuit aspirée par l’angoisse de « mal paraître / mal être », notre ultra-moderne solitude. Iel nous interpelle avec force  » Vous aussi quand vous arrivez pas à dormir vous savez plus qui vous êtes ?  » L’errement de Zed est le nôtre, celui de toutes nos jeunesses, quels que soient nos âges, amplifié par le prisme de nos avatars. Cette fable nocturne, portée à la scène par Marie Dequiedt (repérée avec sa création I Wish I Was), est infiniment inter-générationnelle et rouvre les dialogues. À partager avec nos ados, ceux des autres et ceux que l’on a été. Trigger Warning est un ovni pour la scène, une partition qui propose une nouvelle expérience aux spectateur·rice·s. trigger warning : pratique répandue dans les réseaux sociaux et les médias féministes, consiste en un avertissement écrit prévenant qu’un contenu (œuvre, article, post, vidéo) peut contenir des éléments susceptibles de déclencher ou réactiver un traumatisme psychologique à une personne. L’un des enjeux majeurs du spectacle est de traduire scéniquement le monde des réseaux sociaux dans lequel évolue Zed [adolescent·e des temps modernes], mais sans avoir recours aux écrans ni à la vidéo de manière littérale, au profit d’un espace théâtral, plastique et sensible. Trigger Warning offre une performance en temps réel, théâtrale et musicale. La partition du texte est rythmée par la playlist de Zed – de Billie Eilish à XXXTENTACION, de The Weeknd à Ezra Furman. Le spectacle devient cet enchaînement de pistes, convoquant une puissante énergie vitale au plateau. Il nous entraîne avec Zed, dans cette fuite en avant, “vers la tendresse de la lumière”. Au plateau, deux interprètes donnent corps au texte. Lucas Faulong est Zed, figure énigmatique et centrale, ultra-moderne solitude, adolescent·e genderfucked refusant de se laisser assigner à la binarité des genres. Lucas, formé à la Manufacture de Lausanne, évolue entre le registre de l’hyper-intime capté par la caméra, capable de métamorphoser sa voix et son corps. Proche du territoire de la performance, il met son corps en mouvement sur la bande son pour exorciser la rage et la violence. Tout aussi polymorphe, Orane Lemâle incarne les autres figures de cette histoire : elle est la voix-off qui nous donne à entendre les errances nocturnes de Zed sur les réseaux. Elle est Bae – son ami drag et meilleur allié, figure solaire et haute en couleurs. Elle incarne aussi Manconfused, cet inconnu rencontré sur les réseaux qui harcèle Zed jusqu’à l’obscène.  Maëlle Dequiedt  C’est une des premières fois que je vois un auteur s’emparer si bien théâtralement de la question des réseaux sociaux, de cette écriture nouvelle, et d’arriver à en extraire une forme de poétique. Il y a quelque chose de totalement générationnel dans ce spectacle.Nous nous réjouissons d’ores et déjà de retrouver Marcos Caramés-Blanco au TPV en 23.24 pour son texte Gloria Gloria, mis en scène par une artiste, elle aussi pleine d’avenir, Sarah Delaby-Rochette.  Adrien de Van, directeur du TPV Marcos Caramés-Blanco Né en 1995 dans les Pyrénées, Marcos Caramés-Blanco est écrivain dramaturge. Il co-fonde en 2015 la Cie Continuum à Toulouse, puis intègre en 2018 le département d’écriture de l’ENSATT à Lyon. En 2019, son texte Gloria Gloria reçoit l’Aide nationale à la création de textes dramatiques ARTCENA, est par la suite sélectionné par divers comités de lecture (Comédie de Caen, CDN d’Orléans, Troisième Bureau, Le Rideau Bruxelles), présenté dans des festivals, et publié aux Éditions Théâtrales en février 2023. Il remporte le Prix Incandescences (Célestins/Lyon & TNP/Villeurbanne).  Sa pièce Gloria Gloria sera en septembre 2023 au TPV – dans le cadre du Festival SPOT – , puis en décembre 2023 à Alençon (SN), Nantes (TU) et Théâtre Ouvert, suivi de Blois (Halle aux Grains) en février 2024 et Lyon (Célestins) en avril 2024. On en parle dans la presse : « Voyage au bout de la nuit 2.0 » Sceneweb « Se fuir sur internet » Trax « Si le drame se passe dans les limbes d’internet, il esr bien réel pour le corps qui le reçoit » Zone Critique

SOBANOVA DANSE AWARDS # 7 : Finale publique pour les 8 jeunes espoirs sélectionnés 

Par Collectif Overjoyed

Depuis 7 ans déjà, SOBANOVA DANCE AWARDS soutient les espoirs de la nouvelle scène chorégraphique. Fondée par Sophie Amri et Barbara van Huffel – deux passionnées de danse, et portée par des professionnels reconnus – Sobanova s’engage dans l’insertion professionnelle et le plaisir de réunir grand public et public professionnel, à la découverte d’une danse dans tous ses états ! Le concours offre à une sélection de 8 compagnies émergentes, un temps fort de visibilité, une plateforme d’expression. Les jeunes artistes sont invités à partager leur travail sur un grand plateau, devant un large public, et en présence de professionnels (chorégraphes reconnus, programmateurs, directeurs de théâtre/festival).  Les 8 chorégraphes sélectionnés Après avoir reçu près de 140 demandes et examiné 50 dossiers éligibles,  Sophie Amri et Barbara van Huffel, les fondatrices et animatrices de l’association SOBANOVA, ont choisi les 8 chorégraphes qui présenteront leurs propositions artistiques devant le jury présidé par Carolyn Occelli, directrice du Théâtre de Suresnes – Jean Vilar  :  Jérémy Alberge – Cie Lamalo  Alizé Hernandez  Khaled Abdulahi – Cie Wild  Dylan Posseme – Cie Bamboo’s  Chichii & Jamson – Cie Kumo  Amel Khaeies – Cie Les Résilient.e.s  Sofiane Tiet – Cie Hiddo  Antoine Normand – Cie Luskan Le jury du 27 avril Cette année, les huit nouvelles compagnies émergentes en danse contemporaine présenteront leur création devant un jury lors de la finale publique qui aura lieu à la MPAA Saint-Germain. Jury présidé pour la première fois par Carolyn Occelli, Directrice du Théâtre de Suresnes – Jean Vilar.   Elle sera aux côtés de Christine Bastin, chorégraphe et directrice artistique de la Fabrique de la Danse, Abou Lagraa, chorégraphe et co-directeur artistique de la compagnie La Baraka-La Chapelle Annonay, Pierre-François Heuclin, directeur artistique du Festival Vaison Danses et parrain de l’association et Benoît Dissaux, directeur du Théâtre l’Olympia et du Festival Cadences d’Arcachon. Le lauréat du Grand Prix Sobanova bénéficiera d’un accompagnement personnalisé de l’association sur la saison suivante, de programmations rémunérées et de locations de studios. Chaque membre du jury décernera également son prix proposant ainsi un accompagnement sur mesure au talent de son choix. Le collectif Overjoyed accompagne l’association Sobanova dans la mise en œuvre de la campagne de communication et les relations médias du concours depuis 2019. Sobanova en images ★ Réservez votre place et devenez membre du jury

« Danse pour tous en Nouvelle-Aquitaine : 12e édition du Festival Pouce !

Par Mila Rosat

Du 27 janvier au 4 février 2023, la Manufacture CDCN de Bordeaux ainsi que ses lieux partenaires ouvrent leurs portes au Festival jeune public Pouce !. Cette année, 10 acteurs du spectacle et de la danse s’associent, proposant aux plus jeunes (comme aux plus grands), de faire un premier pas dans l’univers de la danse. Au programme : un parcours chorégraphique varié qui s’articule cette année autour de 9 propositions artistiques, dont 2 créations. Le Collectif Overjoyed accompagne la Manufacture dans sa communication et ses relations presse. Le Festival Pouce ! est une programmation de spectacles de danse dédiée au jeune public en Nouvelle-Aquitaine, plus particulièrement autour de Bordeaux, La Rochelle et sur l’Île de Ré. Cette saison, le festival nous propose d’aborder la question du rite, du plus intime au plus ancestral, à travers une diversité esthétique allant de la danse africaine à la culture punk. Ici, la danse est un prétexte à comprendre notre monde, de façon poétique et sensible. Pouce ! c’est aussi des rencontres, des ateliers permettant de créer des relations avec l’autre et avec l’artiste. Deux temps forts, un hommage à Ravel Le petit B – Marion Muzac Samedi 4 février – 11h Scène nationale Carré-Colonnes – Grands Foyers Saint-Médard-en-Jalles Le petit B s’adresse au très jeune public, dès 1 an, jusqu’à la grande section de maternelle. La chorégraphe Marion Muzac entraîne les enfants dans un monde doux et merveilleux enveloppé par un univers musical inspiré du Boléro de Ravel. Le public sera invité à regarder avec tout son corps. Les bébés et les très jeunes enfants passent leur temps à essayer de comprendre et explorer le monde avec leurs corps. Ils seront totalement libres de venir expérimenter cette surface faite de matières, de rondeurs et de sons. Sur ce tapis d’éveil contemporain les couleurs sont unies et douces. C’est là que surgissent des apparitions magiques qui mettront tout le monde en mouvement ! Marion Muzac • Le Petit B from Théâtre de Chaillot on Vimeo. Boléro – Gilles Verièpe / Cie DK59 Mardi 31 janvier – 20h Ambarès-et-Lagrave Le Boléro de Ravel est peut-être la partition de musique classique dont les chorégraphes se sont le plus emparés. Son tempo mathématique, presque militaire, est un matériau évidemment délicieux pour la danse. Pour son Boléro, Gilles Verièpe s’adresse aux enfants dès 5 ans, qui a priori, ne connaissent ni ce morceau, ni l’histoire de son utilisation. Deux danseur·euses·s et cette musique, c’est un trio qui vient redonner de la joie et de l’allégresse à cette mélodie… en la retournant ! Les enfants sont invité·e·s à voir la construction de la danse se faire, avec ses cassures et ses différentes énergies. Ce Boléro revient à l’essence même de la danse : la joie de bouger !  À noter : Par ailleurs le Festival Pouce! organise une journée professionnelle dédiée aux chercheur·euse·s, étudiant·e·s, artistes, pédagogues et professionnel·le·s de la danse et de l’éducation qui sera organisée le mercredi 1er février et se clôturera par le Lancement de la Revue Recherches en Danse n°11 de l’association des Chercheurs en Danse (aCD) sur la thématique « Danse et éducation ». ★ Tout le programme à retrouver ici :

structure : le bel hiver de Pascal Rambert

Par Mila Rosat

structure est la maison de production créée en 2017 par Pauline Roussille et l’auteur et metteur en scène Pascal Rambert, qui produit et diffuse en France et à l’international le travail de ce dernier. Elle produit 7 à 10 pièces par an, cette année 6, et développe en parallèle un nouveau projet « d’incubateur », proposant à de jeunes auteur·rices une aide dans l’élaboration de leurs projets (conseil, aide à la diffusion…). structure poursuit également un travail de transmission dans nombre d’écoles de théâtre et mène des actions de création avec des personnes éloignées des théâtres. Le Collectif Overjoyed accompagne structure dans sa communication et ses relations médias sur la saison 22/23. Présentation de structure par Pauline Roussille et Pascal Rambert Cette « saison structure », particulièrement riche en France et à Paris, est l’occasion de (re)découvrir un acteur de la culture française toujours en mouvement, qui contribue, à son échelle et avec des lieux amis, à faire rayonner le texte et le théâtre contemporains français sur le territoire et au-delà (Espagne, Italie, Maroc, Burkina Faso…). Créations : un diptyque de monologues intenses Perdre son sac Jusqu’au 28 janvier au TNB Théâtre National de Bretagne, Rennes07 > 17 février au Théâtre des Bouffes du Nord, Paris Puis en tournée sur la saison 2023-2024 Texte, mise en scène et installation Pascal Rambert avec Lyna Khoudri  Une jeune femme, dans la rue. Elle dit qu’elle est laveuse de vitres, temporairement. Et commence à parler. Elle vide son sac, dit ses colères et ses manques. Elle s’adresse aux passants pour dire sa solitude, sa colère, la perte de son amoureuse, son incompréhension face à un monde que certains estiment divisé entre « les gens qui réussissent » et « les gens qui ne sont rien ». « La pièce de Pascal Rambert, une fois de plus, s’insurge contre le langage tiède, terne, traquenard, le langage en plastique, étriqué et stéréotypé, le langage copie conforme qui ne s’invente pas mais reproduit jusqu’à la nausée ses phrases asphyxiées, le langage sans perspective qui réduit la complexité des choses, amoindrit les nuances de nos existences, il s’insurge contre l’absence de langage, ce trou béant dans lequel s’engouffrent la violence et nos impuissances, contre le langage sournois du capital, le pire peut-être de tous. » Marie Plantin, sceneweb, 23/01/2023 Ranger Jusqu’au 28 janvier au TNB Théâtre National de Bretagne, Rennes02 > 18 février au Théâtre des Bouffes du Nord, ParisPuis en tournée sur la saison 2023-2024 Texte, mise en scène Pascal Rambert avec Jacques Weber « Je vais écrire ranger pour toi [Jacques Weber] ce sera cet homme qui range ses affaires sa vie avant de disparaître il loue une chambre d’hôtel et fait repasser tout les peines et la joie les chagrins et l’amour tout avant de s’allonger puis de prendre ce qu’il faut et laisser la porte ouverte pour que vienne se blottir ce qui aide à mourir. » Pascal Rambert  « Pascal Rambert a su trouver un ton juste, sans pathos, avec des contrepoints de légèreté qui rendent cette émotion presque allègre. » Théâtral Magazine, 19/01/2023 En tournée 3 annonciations 01 > 04 février 2023 au PARIS Théâtre National de Chaillot Texte et mise en scène Pascal Rambert avec Audrey Bonnet, Silvia Costa, Barbara Lennie en alternance avec Itsaso Arana Trois comédiennes au plateau, Silvia Costa, Barbara Lennie en alternance avec Itsaso Arana, et Audrey Bonnet, se réapproprient le mystère de l’annonciation qui se joue entre la vierge Marie et l’ange Gabriel, incarné par chacune d’entre elles dans leurs langues maternelles. Trois monologues, en italien, espagnol, français. Trois prises de parole performatives creusent ce sillon pour le questionner aujourd’hui, le tirer du côté de la modernité. Dans ce dispositif, le public devient le dépositaire de la révélation, il est en position de recevoir, dans l’état d’écoute de la Vierge. « Voyage poétique et spirituel, 3 annonciations interroge la beauté et l’humanité ainsi que leur résistance au temps. Entre flux hypnotique du texte et puissance des images que fait naître la mise en scène épurée, le spectateur est assailli par la crainte et l’espoir. » Catherine Robert, La Terrasse, 17/12/2022 Pascal Rambert • 3 annonciations from Théâtre de Chaillot on Vimeo. Les nouvelles perspectives de structure production L’incubateur  structure abrite un incubateur de créateur·rice·s contemporain·e·s émergent·e·s qui les accompagne dans la production de leur projet en leur prodigant formation, conseil et financement. Cette saison, structure soutient l’autrice et metteuse en scène Clémentine Baert et la compositrice Aurélie Mestres (aka Louise Roam) pour la création de leur pièce Dans la Ville quelque part, spectacle pluridisciplinaire, performance vocale, physique et musicale à deux voix qui explore les méandres de la mémoire d’une femme qui tente de se reconstruire. Création mai 23 au Festival Châteauvallon – Scène Nationale, Toulon Transmission Cette année, Pascal Rambert entreprend des actions de création et s’invite aux côtés des profils/publics éloignés des lieux de culture – ici des personnes détenues. En collaboration avec le ministère de la Culture / DRAC et le Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation de la Seine-et-Marne, le projet Je te réponds s’inscrit dans une démarche d’ouverture de la parole : “Parfois le fait de parler est compliqué. Écrire encore plus. Dire aux êtres chers ce que l’on a toujours désiré leur dire peut s’avérer impossible. Cela c’est dans la vie ordinaire.” Pascal Rambert Création le 14 février 2023 dans le gymnase du centre pénitentiaire Sud Francilien de Réau (77) et reprise au Théâtre des Bouffes du Nord pour une représentation exceptionnelle en février 2023. ★ Pour en savoir plus sur structure