Les théâtres hors du cadre

Par Iris Gratiet

Le théâtre sort des cadres, à la rencontre de tous les publics. Les lieux que nous accompagnons multiplient ces expériences uniques pour les spectateur·ices qui y vivent souvent des premières fois fondatrices dans leur rapport à la Culture.Pour certains lieux, c’est l’essence même de leur nature, ici le Théâtre du Peuple à Bussang ouvert sur la forêt vosgienne, le Théâtre de Verdure vibrant tout l’été, en plein cœur du Bois de Boulogne.Certains lieux prennent leur quartier d’été sur la plage comme le Théâtre de la Mer à Arcachon qui s’y installe le temps du Festival Cadences, ou encore partent sur la route en camionnette-théâtre, le Théâtre des Îlets. Enfin, des lieux investissent le territoire pour offrir à des élèves-comédien·nes une formation dans une école nationale unique en son genre, l’ESTU Vivement qu’on partage ces lieux pour de vrai ** Théâtre du Peuple – Maurice Pottecher, Bussang Le Théâtre de Verdure du Jardin Skakespeare, Paris Le Théâtre de la Mer, Festival Cadences, Arcachon La « camionnette-théâtre » du Théâtre des Îlets, Montluçon ESTU, école supérieure du Théâtre de l’Union, Limoges

De Strasbourg à New-York : le parcours atypique de Nelly Roos

Par Iris Gratiet

Forte d’une dizaine d’années d’expérience dans le domaine du marketing et de la communication digitale, Nelly Roos a travaillé dans le secteur du tourisme, en agence de publicité, en agence média et en start up. Elle a notamment accompagné certaines entreprises dans la création de leur identité de marque, l’acquisition de clients, ainsi que la mise en place de produits digitaux. Depuis un peu plus d’un an, Nelly s’est lancée dans un projet personnel et professionnel de l’autre côté de l’Atlantique, direction New-York ! Qui es-tu Nelly et pourquoi avoir collaboré avec le Collectif Overjoyed ? Je m’appelle Nelly Roos, je suis une communicante, entrepreneuse, danseuse et chorégraphe. En 2020, en plein confinement, je monte Queen Communication, une agence de communication digitale dont le business modèle est très similaire à celui d’Overjoyed : je m’entoure de freelances, indépendant·es et agences partenaires pour répondre aux besoins de mes clients.En parallèle, je participe en tant que danseuse à une campagne pour la marque Undiz, orchestrée par Collectif Overjoyed. C’est comme ça qu’on se rencontre avec Marie-Pierre Bourdier.On développe nos structures avec des expertises très complémentaires, une passion commune pour le secteur de la culture et du spectacle et des valeurs similaires d’un point de vue professionnel et humain. Forcément, c’est un match et on commence à collaborer sur différents projets. Mon expertise digitale, plus particulièrement sur les sujets « social media », influence et « SEO/SEA » permet de compléter les équipes du collectif et de proposer des solutions « 360 », on et « offline », aux clients d’Overjoyed. Je suis très reconnaissante d’avoir pu croiser mes deux passions, la communication et l’univers du spectacle, grâce aux missions confiées par Marie-Pierre !  Comment es-tu venue à la danse ? Depuis quand en pratiques-tu et qu’est ce que cela t’a apporté ? J’ai commencé la danse très jeune, comme beaucoup de petites filles de ma génération, avec du Modern Jazz, dans l’école de mon quartier à Strasbourg. C’est tout de suite une évidence. J’aime danser, être sur scène, créer… Je continue de prendre des cours au Centre Chorégraphique de Strasbourg, en Modern Jazz puis en Hip Hop jusqu’en terminale.Je pars ensuite à Paris faire mes études, et je me laisse rapidement intimider par les cours proposés dans les studios parisiens, et surtout emporter par la découverte d’une nouvelle vie, d’une nouvelle ville et du rythme universitaire : j’arrête de danser pendant près de 7 ans. Je reprends en 2017 avec le cours de Mehdi Kerkouche au Studio Harmonic et l’évidence est toujours la même.  Un cours par semaine se transforme rapidement en 2 puis 3 puis 4, 5, 6 cours hebdomadaires. J’alterne entre des cours au Studio Harmonic, au LAX Studio et des trainings privés que j’organise avec un un groupe d’ami·es passionné·es. Affirmer que reprendre la danse a changé ma vie serait presque un euphémisme. Grâce à la danse, j’ai l’impression que je me suis enfin autorisée à être 100% moi-même, même les parties que je trouvais un peu trop “extra” / “over the top”.Grâce à la danse, j’ai appris à me connecter à mon corps, j’ai appris à lui faire confiance aussi.J’ai appris à mieux gérer mes doutes, mes insécurités. J’ai appris à lâcher prise, à être vulnérable, à être forte, résiliente, et à m’exprimer. Grâce à la danse, j’ai pris confiance en moi.J’ai aussi rencontré des personnes incroyables qui m’inspirent au quotidien et qui pour certain·es comptent parmi mes ami·es les plus proches, voire des partenaires pro. J’ai découvert une nouvelle forme d’amitié : connectée autour d’une passion commune, en dehors de ses cercles habituels, sans se soucier des notions d’âge, de classe sociale, de boulot… c’est unique !  Pourquoi rejoindre New-York aujourd’hui ? Avec mes ami·es, nous sommes parti·es à plusieurs reprises nous former à l’étranger et en 2022, après quelques semaines à NYC, c’est la révélation ! Je découvre des styles comme “Theatre” ou “Broadway Jazz” et c’est ce que j’ai toujours rêvé de faire, en tant que très (très) grande fan de comédie musicale. Je découvre également une pédagogie qui insiste autant sur la technique que sur l’individualité et le « story telling » et tombe amoureuse. En France, j’ai également le sentiment de ne plus réussir à progresser comme je le souhaiterais, j’ai l’impression d’avoir atteint un plateau et je sens que j’ai besoin d’autre chose pour le dépasser.J’entends parler du programme “Independant Training Program” du Broadway Dance Center, un programme très flexible, qui va de 3 mois à plusieurs années, qui me permettrait de me former, avec un visa étudiant, tout en continuant de travailler à mon rythme. Je pars initialement pour 3 mois. C’était en janvier 2024 ! En quoi cette formation change ton regard sur les parcours artistiques ? Depuis janvier 2024, j’ai eu la chance de suivre plusieurs formations au Broadway Dance Center : le “Independent Training Program”, un programme qui permet à tous les niveaux de se former dans tous les styles, “Choreography Track”, un programme centré sur la création chorégraphique et l’industrie chorégraphique aux USA et enfin, le “Professional Semester” un programme accessible uniquement sur audition, destiné aux danseur·ses pro ou pré-pro dont le but est de les préparer au mieux à réussir dans l’industrie de la danse aux USA. Quelle que soit la formation, nous sommes considéré·es par les professeur·es et l’équipe pédagogique comme des artistes et des performers. Je n’avais encore jamais totalement osé me décrire comme telle, et ce changement de mindset m’a transformée ! La mentalité américaine est également très différente de la nôtre et ce qu’elle a sûrement de meilleur est de nous convaincre que TOUT est possible. Qu’en travaillant, on peut tout faire. Que nos rêves sont accessibles et méritent de se réaliser. J’ai également pu comprendre que la danse, ce n’est pas “que” être danseur·se. Il y a énormément de métiers et de possibilités dans cette industrie qui ne se limitent pas à performer sur scène ou en vidéo : le champ des possibles est vaste et, aux USA, on est encouragé à tous les explorer, à créer ses propres opportunités. Qu’est-ce qui te rend « Overjoyed » dans…

Culture & Communication. Interview #17 : Karine Joyeux, responsable de la communication au Théâtre de l’Onde de Vélizy-Villacoublay

Par Iris Gratiet

Chaque mois, nous allons à la rencontre des dirigeant·e·s et communicant·e·s du secteur pour partager leurs visions du métier, leurs bonnes pratiques et leurs motivations. En mars, nous avons rencontré Karine Joyeux, responsable de la communication au Théâtre de l’Onde de Vélizy-Villacoublay. Un émoji pour commencer ? 😳 : l’émoji étonnée, curieuse, les yeux grand ouverts… Peux-tu nous raconter le parcours qui t’a menée jusqu’au spectacle vivant et à la communication particulièrement ? J’ai fait des études de lettres durant lesquelles j’étais vacataire au Théâtre de Sartrouville pour accueillir les spectateurs en soirée, contrôler les billets, les vendre, saisir les abonnements… Des années pendant lesquelles je me suis nourrie de spectacles ! J’ai ensuite enseigné le Français plusieurs années dans le secondaire. J’ai continué à fréquenter le Théâtre de Sartrouville, et un soir, c’était pour une représentation de Forêts de Wajdi Mouawad, j’ai appris que la responsable billetterie partait pour une année sabbatique. Je n’ai pas hésité longtemps à lâcher cours et copies pour proposer de la remplacer durant son absence. J’ai eu beaucoup de chance, d’autant plus qu’elle n’est jamais revenue de son voyage. J’ai continué à travailler à l’accueil-billetterie du Théâtre de Sartrouville pendant encore une année. Néanmoins, je ne voyais pas la billetterie comme une finalité. Je rêvais d’écrire la brochure et les programmes de salle ! La Secrétaire générale m’a donné l’opportunité de le faire. Je suis donc entrée en communication par l’écrit et j’ai travaillé en binôme avec un collègue auparavant graphiste indépendant. Tous les deux, nous avons été capables de donner forme de façon rapide et léchée à toutes sortes d’outils et de supports. J’ai bien sûr suivi des formations professionnelles en communication, j’ai surtout appris en faisant, en observant mes pairs, et j’ai toujours été très bien entourée par mes collègues aux relations avec le public et à la billetterie. Mon parcours au Théâtre de Sartrouville a été marqué par des rencontres déterminantes avec des artistes qui sont aujourd’hui très influents dans le spectacle vivant, avec des personnes qui m’ont beaucoup apporté, qui m’ont fait confiance – un cadeau que je savoure aujourd’hui ! J’ai quitté le métier d’enseignante, qui est un métier de représentation, pour me mettre à la place de celle qui regarde – une spectatrice en somme ! Je me nourris de ce que je vois et de ce que j’entends pour alimenter mon métier de communicante. Comment s’organise ton travail aujourd’hui à l’Onde Théâtre, de quoi es-tu en charge concrètement ? Je travaille à l’Onde Théâtre de Vélizy-Villacoublay dans le 78 depuis quatre ans. Nous sommes deux à la communication à travailler en lien étroit avec la Secrétaire générale qui coordonne le volet « publics », avec les relations publiques, l’accueil et la billetterie. C’est en dialogue avec elle que j’élabore le plan de communication de la saison au moment où la programmation annuelle s’élabore. Puis j’organise un planning le plus précis possible sur le print, le digital, les partenariats presse qu’on déroule et qu’on réajuste au fil de la saison. L’Onde produit beaucoup de supports imprimés et je suis très sollicitée par le print. Nous travaillons avec une graphiste de renom, Anette Lenz, au trait puissant et exigeant. Cette identité visuelle très forte conditionne beaucoup notre façon de communiquer : d’abord être à la hauteur de son exigence, ensuite la rendre plus accessible, plus familière pour que les publics se l’approprient. Depuis trois saisons, nous avons pris un véritable tournant pour dynamiser la communication numérique grâce à la refonte du site web. Désormais, on développe beaucoup le travail sur la vidéo sur les réseaux sociaux, sur des sites d’information, sur le réseau d’affichage dans la ville et dans les gares. Ma collègue est une vraie perle dans la production de contenus ! On a d’ailleurs envie d’aller plus loin dans l’incarnation et la prescription à travers le média vidéo. Quelle est la spécificité du travail de communicant aujourd’hui à ton sens ? La communication exige beaucoup de polyvalence, d’être en veille, à l’affût des nouveautés, des tendances, des actualités sur les spectacles, les artistes, la profession. J’ai personnellement à cœur de maintenir une exigence rédactionnelle. J’ai souvent entendu répéter : « les gens ne lisent plus. Inutile de faire des textes trop longs » mais je ne suis pas convaincue par cela, et je continue à écrire pour ceux qui lisent et que ça intéresse d’en savoir plus. En tant que lieu culturel et diffuseur, on se doit de produire des écrits de qualité pour les publics, cela fait partie de notre mission de transmission. Aujourd’hui, on a besoin de diversifier les approches et les formats pour s’adapter aux pratiques des publics. Le papier et le digital ne s’opposent pas, au contraire ils se complètent. On procède plus par addition, que par soustraction : on ne peut rien lâcher ! L’écueil pour un communicant dans une institution, c’est la sédentarité, la répétition, les habitudes. On peut avoir tendance à rester dans sa bulle, c’est la raison pour laquelle j’aime travailler avec des intervenant·es extérieur·es (agences, médias, créateurs de contenus) car ce sont de vraies soupapes pour rester ouvert sur l’extérieur et interroger ses pratiques. Quels sont tes défis de communicante ? Rester curieuse, toujours en veille. J’observe beaucoup les bonnes pratiques chez mes pairs. Je reste très attachée à l’opérationnel : pour moi, il n’y a pas de petites tâches, même s’il est important de régulièrement trouver le temps de penser les choses et de réinjecter de la stratégie dans tout ce qu’on produit. On doit être sur les fronts, parler à tous les publics, s’adapter à toutes les pratiques. Quels sont, selon toi, les publics prioritaires à toucher en communication à l’Onde Théâtre ? S’adresser aux plus jeunes. C’est le leitmotiv dans de nombreux lieux. L’objectif à l’Onde est aussi de toucher un public plus jeune et un public familial. On s’adresse principalement à un public de territoire, c’est-à-dire aux écoles, les collèges, lycées, les associations, les entreprises de proximité. Et certains spectacles ou événements nous amènent à élargir vers des publics plus spécifiques (amateurs de danse,…

La grande fuite de X

Par Iris Gratiet

Depuis quelques semaines, X, anciennement Twitter, est sujet à une vague massive de fuites de personnalités publiques, médias et institutions, en bref, une hécatombe pour le réseau social aux 251 millions d’utilisateurs. Chacun·e reproche au dirigeant les mêmes faits : désinformation, soutien clairement affiché pour Donald Trump et censure. Il semblerait que X soit au cœur d’une nouvelle polémique. X, le réseau social qui s’est perdu en vol Depuis l’arrivée du milliardaire à la tête de X en 2022, les polémiques semblent s’y bousculer autant que les tweets. Soutien affiché de Donald Trump lors des élections présidentielles américaines de 2024, Elon Musk est aujourd’hui le conseiller spécial du nouveau président pour « l’efficacité gouvernementale ». Une alliance publique qui a déclenché un véritable exode parmi les médias, les personnalités publiques et les anonymes, qui ferment leurs comptes et tournent le dos à X. Le nombre d’utilisateur·ices quotidien·nes aurait ainsi considérablement diminué en deux ans (entre 3,7 % et 11,6 %). Photo générée par IA Ce n’est pas la première fois que le patron de Tesla s’attire les critiques. Depuis son rachat de la plateforme, des chercheurs américains de l’ONG « Center for Countering Digital Hate » alertent sur une montée en flèche de contenus haineux, fake news, théories du complot et discours d’extrême droite2. Le journal espagnol La Vanguardia dénonce, quant à lui, un « manque de modération efficace et raisonnable ».3 L’origine de ce désordre ? Elon Musk a drastiquement réduit les effectifs, notamment dans les équipes chargées de la modération, tout en réhabilitant des comptes autrefois bannis pour leurs propos misogynes et polémiques. Résultat : une plateforme où les dérives inquiétantes s’amplifient.4 Artistes, médias et universités : les premiers déserteurs Le média britannique The Guardian a annoncé son retrait du réseau le 13 novembre dernier : « Nous tenions à informer nos lecteurs que nous ne publierons plus de messages sur les comptes officiels de la rédaction du Guardian sur le site X (anciennement Twitter). »5Une décision suivie par différents médias français, tels Ouest-France ou Sud-Ouest. À ce sujet, le directeur général du groupe Sud-Ouest, Nicolas Sterckx, déclare dans un communiqué du 21 novembre 2024 : « Tant que des garanties sérieuses de lutte contre la désinformation et en faveur de l’équilibre des débats n’auront pas été apportées, nous ne reviendrons pas sur X. »6 Dans leur sillage, certaines personnalités publiques mondialement connues ont également décidé de quitter X, parmi lesquelles Gigi Hadid, Stephen King ou encore Jim Carrey.7 En France, la journaliste Salomé Saqué et l’homme politique Benoît Hamon ont boycotté X en soutien à Sud-Ouest et Ouest-France, mais également pour protester contre Donald Trump et la désinformation que la plateforme favoriserait. 8 Ce sont les mêmes raisons qui ont poussé, en 2023, Éric Breton, président de l’Université Aix-Marseille à se retirer du réseau social, la ligne éditoriale de celui-ci étant, selon lui, « incompatible avec les valeurs de tolérance, d’humanisme dans laquelle l’Université d’Aix Marseille est engagée ». L’initiative avait été lancée par l’Université de Rennes 2 le 31 août 2023. Le mouvement à ensuite été dûment suivi par Centrale Nantes, Sciences Po Toulouse, les universités de Lyon 3, Jean Monnet Saint-Étienne, Picardie Jules Vernes, Bordeaux, Strasbourg, Nantes…9 Partir certes, mais pour aller où ? Des alternatives fleurissent et en profitent pour récupérer les utilisateurs en exode de X. Dans le cas de Stephen King, maître de l’horreur, c’est Threads, une plateforme proposée par Meta (la maison mère d’Instagram et Facebook), qui a pris le relais.10 Cela fait déjà quelques années qu’Instagram tente de regrouper toutes les fonctions des autres réseaux sociaux en son sein : en 2016 avec les « Stories » inspirées de Snapchat, en 2020 avec la création de l’onglet « Réels » reprenant le concept de l’application phare TikTok, devenu aujourd’hui le canal privilégié des jeunes pour s’informer. Et enfin, en 2023, avec l’arrivée des « Threads » permettant aux utilisateurs et utilisatrices d’Instagram de publier des courts textes, d’aimer ou de commenter ceux des autres à la manière de X.11 D’autres personnalités, comme Barbra Streisand, ont choisi de rejoindre le réseau Bluesky, créé par l’ancien patron de Twitter, Jack Dorsey. Aujourd’hui dirigé par Jay Graber, Bluesky a gagné près d’un million d’utilisateur·ices à la suite des élections présidentielles et de la nomination d’Elon Musk.12Bluesky reprend le principe d’interactions via de courts échanges, de messages, de photos et de vidéos entre internautes qui disposent chacun·e d’un profil indépendant permettant de « liker » et partager des posts.13 Les plateformes alternatives enregistrent donc actuellement une forte croissance : Bluesky compte aujourd’hui 16 millions d’utilisateur·ices, contre 10 millions à la mi-septembre 2024.14 Et une solution alternative éthique ? Si vous cherchez à quitter X pour de nouveaux horizons plus éthiques, vous pourriez apprécier l’application en open source décentralisée Mastodon.La différence ? Mastodon base son fonctionnement sur un système d’instance, c’est-à-dire un serveur hébergé et administré par une ou plusieurs personnes, où sont stockées les données publiées par les utilisateur·ices. 15Chacune de ces instances dispose de ses propres règles ainsi que d’une équipe de modération dédiée offrant ainsi un environnement adapté aux préférences des utilisateur·ices. Les instances peuvent interagir entre elles, formant un réseau interconnecté tout en permettant une gestion décentralisée et diversifiée des communautés.16 Et vous, continuez-vous à utiliser X ? Quel autre réseau vous intéresserait ?

« La tête ailleurs »- nouvelle création de la Compagnie du Dagor

Par Collectif Overjoyed

« Avoir de l’imagination, qu’est-ce que cela veut dire ? » Création 2022 de Gwendoline Soublin, Compagnie du DagorDès 9 ans | durée 1h Voltairine, 70 ans, est à un tournant de sa vie. Hier, la Tour 53 a été détruite. Aujourd’hui, sur les ruines de la Tour, elle vient dire adieu à ses souvenirs d’enfance. Mais quelqu’une est venue au rendez-vous alors qu’elle n’y était pas conviée… C’est sa mère, qui lui apparaît sous ses traits de jeune femme, à l’époque où elle, Voltairine, était une petite fille. S’engage alors un ultime dialogue entre une mère, dont les pieds ont toujours été sur terre, et une fille, dont la tête est encore ailleurs, dans les nuages de l’imaginaire. À moins que ce ne soit l’inverse ? La virtuosité du presque rien : chaque spectateur est invité à imaginer, rêver le spectacle et les mots dans un dispositif tri-frontal sans décor. La Compagnie du Dagor réunit depuis 20 ans le trio artistique composé de Marie Blondel, Julien Bonnet et Thomas Gornet. Leurs créations questionnent la place de l’individu dans la société et les différentes manières et voies qu’il emprunte. Du 9 au 16 juillet 2022 à 10h10 au Totem – Scène conventionné d’intérêt national art, enfance, jeunesse / Avignon Festival Off / relâches dimanche 10, 17, 24 juillet 2022Totem, 20 avenue Monclar, 84000 Avignon Accompagnement communication et relations presse : Delphine Menjaud-Podrzycki / Collectif Overjoyed dmenjaud@overjoyed.fr

TIPS : WhatsApp dans la communication pour rester connecté à vos publics

Par Amélie Augis

WhatsApp Business, un nouveau canal de communication pour votre structure culturelle. La célèbre application de messagerie instantanée, communément utilisée dans un cercle privé, lance WhatsApp Business pensée pour les petites et moyennes structures.  Cette application permet de faciliter la communication avec les clients via la messagerie. Elle permet de créer un « Business Profile » réunissant toutes les informations importantes de l’organisation (photo, contact, horaires, adresse…), le contact pourra, à partir de cette fiche, vous répondre directement pour passer commande pour simplement échanger. Les fonctionnalités permettent d’enregistrer un message d’accueil et des réponses rapides, la messagerie sera ensuite organisée par thématique pour une meilleure gestion. WhatsApp Business, est donc pratique, simple et vous fera gagner du temps.  Plus-value :  + Partager les agendas et les temps forts rapidement+ Intégrer la billetterie et informer le public des changements d’horaires ou de date+ Gérer les réservations et les invitations des partenaires et des médias via la messagerie. 

Maintenir le lien avec ses publics en période de crise

Par Marie-Pierre Bourdier

Pour la plupart d’entre nous (les acteurs du secteur culturel et plus particulièrement des arts vivants), le confinement a surgi dans nos vies de manière brutale. Malgré les informations qui nous parvenaient depuis plusieurs semaines, chacun se voulait rassurant quant à l’impact possible sur nos vies quotidiennes et surtout sur la fin de saison. Pour les structures et bien plus encore pour les compagnies, et les artistes, les annonces de restrictions de rassemblements, puis de déplacements et enfin de confinement sont venues rapidement stopper l’élan engagé et les événements en cours.  Les contenus culturels essentiels à l’équilibre en période de confinement S’en est suivie une période nécessaire d’organisation et de gestion de l’urgence sociale et administrative pendant laquelle l’espace médiatique a été préempté par les poids lourds du secteur, et du digital, dont le personnel, la structuration et l’expertise permettaient de faire face à de telles situations de crise.  Aujourd’hui, le confinement est installé et nul ne sait réellement quand il prendra fin. Pendant cette période, bien que la situation ne soit pas égale pour tous (selon sa situation personnelle, sociale ou économique) nous savons aussi que tous les individus sont ultra-connectés et que pour 53 % des internautes interrogés par Hadopi, la consommation de produits culturels est même « la plus indispensable (hors travail) à leur équilibre ».  Dans ce contexte, pour certains acteurs du spectacle vivant, il est à la fois essentiel mais aussi utile de nourrir le lien avec les publics. Pour d’autres, il peut même être l’occasion de créer un lien nouveau avec des communautés dont l’attention est plus mobilisée pendant cette période. En effet, en raison de cette ultra connexion, nous pouvons interagir avec davantage de monde, c’est donc une réelle opportunité, de faire tomber les cloisons, de rendre accessible certains contenus.  Prendre le temps de la réflexion et privilégier le premier cercle au quotidien La priorité dans cette période est tout d’abord d’informer correctement les publics, par le biais des outils sociaux à disposition, à commencer bien entendu par l’interne. Être à l’écoute des situations et des besoins et des difficultés de chacun, inventer de nouveaux modes de travail, impliquer davantage lorsque c’est possible est prioritaire dans une telle situation. Non seulement pour gérer le quotidien mais pour préparer la sortie de crise qui sera longue.  Auprès des publics externes, la publication de communiqués réguliers sur l’impact des mesures sur les événements en cours, les propositions de contenus créatifs ou inédits et la création d’un dialogue participatif permettent de rassurer mais surtout de démontrer la capacité d’adaptation des organisations.  Les difficultés principales résident dans la définition du ton approprié à la situation et d’un rythme de prise de parole remis régulièrement en question, chaque semaine voire chaque jour, par l’actualité.  Préparer la sortie de crise Pour cela, il est nécessaire de prendre le temps de la réflexion et de la concertation. S’il est fondamental de ne pas disparaître des radars, il est au moins aussi important de ne pas se précipiter. Les crises nous poussent à réinterroger les fondamentaux de nos organisations. C’est donc l’occasion de travailler le fond et là encore de profiter du temps disponible pour questionner nos publics privilégiés et en priorité les partenaires institutionnels et les médias.  La multiplication des contenus créatifs proposés par les institutions en lien avec les artistes eux même est le témoignage de la capacité d’adaptation du secteur. Désormais, l’enjeu pour chacun va être de s’appuyer sur ce lien nouveau pour inventer l’après-crise. Illustration : Orchestre national de France / Opéra de Paris

Stupeur et confinement

Par Marie-Pierre Bourdier

Bien sûr, entreprendre dans la culture et le spectacle vivant, c’est risqué. Surtout quand on fait le pari de l’innovation sociale plutôt que celui de l’innovation technologique. Quand se greffe une crise économique et sociale, on se dit ça va être compliqué. Et lorsque se produit un événement aussi inédit que le Covid-19… Mais ce matin, après quelques jours de déception, de résignation, puis surtout d’organisation, c’est la détermination qui prime. Parce que, chaque minute, on constate l’extraordinaire vitalité, créativité et solidarité de tout un secteur : des médias qui ouvrent leur colonnes, des plateformes qui rendent accessibles leurs contenus, des artistes, danseurs et pédagogues qui offrent des trainings en ligne et des influenceurs qui contribuent à lister et relayer ces initiatives auprès du plus grand nombre (liste ci-dessous, qui sera actualisée au fil des jours). Parce que nos sociétés se sont déjà rendu compte à quel point on a besoin de ce mouvement vers l’autre, de cette poésie, de cette émotion partagée de manière collective, instantanée et unique. Alors, cette envie de nous mettre au service des structures, des compagnies et des artistes prend non seulement tout son sens mais surtout son utilité. Peut-être le « jour d’après » nous permettra-t-il à tous de réinventer le « vivre ensemble » en laissant une plus grande place à nos humanités et à ce que cette chère Cristina Comencini désigne comme « la seule et unique partie renversée de notre vie » ? D’ici là, nous avons déjà une formidable opportunité pour revisiter chaque jour les magnifiques productions existantes grâce au digital. Nous avons aussi la chance de pouvoir investir nos communautés qui auront besoin de garder le lien en dehors de toute actualité. Qui seront à l’écoute des histoires, des valeurs et des projets. Nous avons surtout ce nouveau pouvoir d’exploiter ce temps pour ralentir, réfléchir, (co)construire, faire des choix pour nous préparer au mieux à l’arrivée de l’été, qui reste pour nous, petites Cigales en temps de crise, la saison idéale pour nous refaire. Iniatives sympas du secteur Dans l’Oeil d’Olivier ouvre ses colonnes aux directeurs de structures Sceneweb propose à chaque artiste de donner des conseils de lectures, vidéos et activités L’Opéra de Paris met en ligne gratuitement ses spectacles Danse avec la Plume recense les contenus disponibles en ligne Crédit photo : Philippe Monpontet (PhilMyself)