Pendant l’été, après une période pour le moins complexe, Overjoyed vous propose de découvrir de jeunes artistes du réseau des membres du collectif. Comment se remettent-ils en action, en mouvement, après des mois de pause imposée ? Comment garder le cap quand l’horizon reste incertain ? Premier épisode avec Olga Dukhovnaya, danseuse pour Boris Charmatz, Maud Le Pladec, récompensée pour Korowod au concours Danse Élargie du Musée de la Danse et du Théâtre de la Ville. Overjoyed souhaite valoriser les talents émergents qui font bouger la scène d’aujourd’hui et de demain.
« Pour moi, le confinement a été spécial car il a suivi presque tout de suite mon congé maternité. J’ai repris le travail après la naissance de mon deuxième fils en janvier et, un mois et demi plus tard, on était confiné et tous les spectacles annulés. Je me suis retrouvée à la maison avec mes deux enfants.
Les deux premières semaines, je me suis sentie frustrée de toutes ces annulations : Opéra de Lille, Paris, Helsinki… la tristesse absolue.
Mais après, je me suis dit qu’il y avait toujours une solution. Je devais enseigner à l’université Rennes 2 et j’ai décidé, au lieu d’annuler, d’oser faire une version online. Et finalement, ça a hyper bien marché ! J’ai trouvé un format qui m’a permis de travailler même plus profondément avec chaque élève car j’ai regardé leurs “devoirs” vidéos et donné des feedbacks très personnels.
Au total, j’ai donné 4 workshops online, ce qui m’a permis de continuer la recherche pour ma prochaine création, de me stimuler, de rester active et en forme – sans compter l’aspect financier, mes revenus ont été moins fragilisés grâce à ces propositions – donc je peux dire que j’ai passé un confinement positif en tant que danseuse, pédagogue et chorégraphe.
J’ai réalisé que je peux travailler même à la maison. Que j’ai envie de faire plus de choses pour moi que pour les autres. Que j’ai besoin de me laisser le temps pour ça. Que j’aimerais bien enseigner plus, pour notamment voyager moins. Que j’ai envie de passer plus de temps avec mes enfants. Et que je n’ai plus envie d’accepter des projets juste par peur de ne pas avoir suffisamment de travail. À l’avenir je vais réfléchir sur tout cela.
Cela dit, actuellement, je suis au CNDC Angers, c’est notre deuxième jour de travail “live”… et c’est tout de même très agréable ! »
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