La crise sanitaire a profondément marqué et métamorphosé le secteur et sa relation aux publics. Dans ce contexte, nous nous sommes penchées sur les tendances de la communication, du numérique et des médias à travers une analyse qualitative des actions d’une centaine de structures.

Après une présentation au Forum Entreprendre dans la Culture organisé par le ministère de la Culture, riche en contributions des professionnels du secteur présents ce jour-là, nous avons le plaisir de vous partager cette première synthèse. Nous espérons renouveler cette démarche pour la saison 22/23, aussi, n’hésitez pas à nous faire des retours.

Y’a plus de saison

Ce qui caractérise la communication du spectacle vivant, c’est avant tout sa temporalité. Que ce soit auprès des professionnels ou du grand public, la préparation de la saison, son annonce puis sa commercialisation structurent la conception et la publication des messages.

La crise sanitaire et les confinements sont venus bousculer cette mécanique :

  • annonces ou présentations décalées (La Comédie de Béthune lance le 17 juin – tandis que La Barcarolle (Arques) annonce sa saison le 25 septembre), programmation estivale (Théâtre de la ville), création de festivals spécifiques (les reportés des Plateaux Sauvages).
  • Le public, lui-même, reste frileux à anticiper la réservation et se décide de plus en plus tardivement (Les Échos du 29/09/21)

L’avenir nous dira si cette tendance conjoncturelle va permettre de repenser et de diversifier les investissements communication tout au long de l’année pour s’adapter aux nouveaux comportements du public.

L’Humain au centre du jeu

La technologie, les écrans laissent place à la chair et à l’incarnation de la vie au cœur des lieux. Cette volonté de liens plus forts entre les individus se traduit non seulement dans les champs lexicaux utilisés, dans les images avec une iconographie plus réaliste mais aussi dans les dispositifs de communication plus collaboratifs, plus spontanés, “faits maison” : études et enquêtes auprès des publics, témoignages de spectateurs… On met en scène tous les métiers de l’ombre, on implique les équipes, on donne à voir le quotidien en dehors des représentations. Une tendance qui a le mérite non seulement de rendre visible le poids des “travailleurs de la culture” mais aussi de revaloriser dans un même mouvement, l’artiste, les métiers de l’ombre et les spectateurs.

Les nouveaux prescripteurs du spectacle vivant

Aux côtés des journalistes et des blogueurs, les influenceurs, créateurs de contenus et animateurs de communautés sont aussi de potentiels relais d’opinion efficaces qui intègrent petit à petit les stratégies des acteurs du spectacle vivant.

Si les influenceurs “déclarés” de la scène sont peu nombreux, la veille de communautés plus généralistes, affinitaires avec des thématiques traitées par les créations ou de proximité sur un territoire peut permettre d’identifier des potentiels prescripteurs à intégrer dans les stratégies de relations publiques lors des premières et des événements.