Enjeux et tendances de la communication dans le spectacle vivant 2023

Par Collectif Overjoyed

Après notre première synthèse sur les tendances de la communication dans le spectacle vivant 2021/22, voici les constats et prospectives dans les métiers de la communication (design, communication numérique, social media…) mis à jour en ce premier trimestre 2023. Découvrez les 10 enseignements qu’il nous semble important d’avoir à l’esprit au moment d’engager le travail sur les festivals et la saison à venir. N’hésitez pas à échanger ou partager votre expérience en commentaires. 1. Le contexte : c’est pas folichon 2022 marquait l’embellie post-Covid, les retrouvailles enflammées avec le public, un véritable tourbillon de dates et d’événements, fruit des reprogrammations et vœux pieux du système à se renouveler. En 2023, il semblerait que ce soit la gueule de bois, particulièrement dans le secteur public. Et si les événements professionnels et publics enregistrent des fréquentations records, on y débat de manière simultanée de sujets plutôt pessimistes comme la “possible fin du spectacle vivant en 2023”, la fermeture des lieux et la réduction drastique des créations sur la saison à venir. Les chiffres positifs affichés par La Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) en début d’année n’étaient-ils qu’un miroir aux alouettes destiné à rassurer un secteur en berne et des professionnels toujours plus épuisés, dont le métier n’attire désormais plus grand monde malgré la hausse des emplois constatés jusqu’alors ?  Cette dépression en cours affecte aussi la capacité de projection des acteurs du spectacle vivant. Car, comme le souligne une étude partagée par le TMNlab, si 50 % des enquêté·e·s imaginent que le spectacle vivant intégrera plus de technologies numériques en 2050, 17 % d’entre eux·elles indiquent qu’ils·elles ne savent pas à quoi ressemblera le spectacle vivant en 2050. Par ailleurs, 21 % des individus interrogés ignorent quels changements devraient avoir lieu dans le domaine du spectacle vivant actuellement. À SUIVRE : C’est pour cela que dans un contexte aussi morose, le principal enjeu de communication pour cette saison est celui du rassemblement, de la mutualisation. Professionnel·le·s du spectacle vivant et spectateur·rice·s de tous pays : unissons-nous ! Dans un contexte de disette budgétaire, la mutualisation est de bon ton et nous parions sur le fait que vont émerger des campagnes, des partenariats et autres actions collectives, comme le prouve cette première initiative du SYNDEAC de rassembler le plus grand nombre sous une bannière dans laquelle on ne peut que se reconnaître : personne n’a envie d’éteindre la lumière sur le spectacle vivant ! (enfin sauf si tout le monde est sorti de la pièce, bien sûr). Cliquez pour signer la pétition. 2. Cibles : exigence et volatilité  Le(s) public(s) : on ne vit que pour et par lui/eux. Mais qui sont-ils, en 2023, ces publics du spectacle vivant, ceux que l’on recherche et que l’on accueille dedans et dehors désormais ? Les salles semblent s’être remplies pour le mieux avec +2 % de fréquentation par rapport à 2019 (source), un taux donc supérieur à l’avant-pandémie, ce qui corrobore le chiffre de 71 % de Français émettant le souhait d’effectuer une sortie culturelle au cours du premier semestre 2022*. Toutefois, la tendance reste à l’incertitude car l’inflation frappe aujourd’hui aux portes d’un public encore fragilisé. Par ailleurs, cette même étude rappelait que l’offre-même des établissements culturels constitue l’un des freins à la régularité des sorties culturelles. Ainsi, en janvier 2022, près d’1 Français sur 3 estimait que la programmation récente des lieux culturels répondait moins à ses attentes que les années précédentes. Un décalage relevé particulièrement par les jeunes, les personnes les plus diplômées et les familles, des publics de plus en plus difficiles à fidéliser quand la curiosité tend à se perdre pour des valeurs « sûres ». Pour les institutions, la tendance est donc à l’écoute toujours plus fine (bonjour les études de publics), au ciblage, à l’identification et à la création de communautés d’intérêts et de spectateurs, clés d’une relation renouvelée et de dispositifs innovants.  À SUIVRE : le concept de grassroot, tout droit venu des États-Unis, traduit le phénomène communautaire qui associe la base (root/racine) – des personnes ordinaires sur le terrain – et des communautés proches géographiquement menant une sorte d’activisme local. Exemple : du WhatsApp des parents d’élèves jusqu’au blog du petit 20e. * sondage réalisé du 31 août 2021 au 3 septembre 2021 par l’institut Harris Interactive, puis enquête « Conditions de vie et aspirations des Français », réalisée du 21 décembre 2021 au 14 janvier 2022 par le CRÉDOC, interrogeant les Français âgés de 15 ans et plus sur leurs pratiques culturelles récentes. 3. Le Pass Culture au cœur des politiques publiques  Pour les jeunes utilisateur·rice·s du Pass Culture, le premier canal d’acquisition et d’information est Internet, plus particulièrement les réseaux sociaux : 71 % des jeunes interrogé·e·s déclarent avoir entendu parler du spectacle vivant via des publicités sur les réseaux sociaux ou via des publications sur les comptes d’artistes qu’iels suivent (source : “Spectacle vivant et le Pass Culture 2023”, TMNlab). Les jeunes de 15 à 20 ans ont l’impression que les moyens de communication du spectacle vivant sont en inadéquation avec leurs pratiques (source : Enquête Pass Culture : les jeunes et le spectacle vivant, perception et pratiques, février 2023). À SUIVRE : au-delà d’une programmation perçue en décalage avec les attentes (voir point 2), la méconnaissance du spectacle vivant constitue le principal frein à leur pratique. D’où la nécessité d’aller communiquer sur les médias qui les touchent, de créer des événements spécialement destinés aux détenteurs du Pass Culture – avant-premières, visites des coulisses, rencontres avec les artistes… – qui seront beaucoup mieux relayés par la plateforme. Étude TMNlab complète : http://www.tmnlab.com/2023/02/03/enquete-pass-culture-les-jeunes-et-le-spectacle-vivant-perception-et-pratiques 4. Identité : vers l’affirmation de marques culturelles ?  Pour mieux faire (re)connaître sa programmation, ses actions et ses événements, mais aussi se distinguer dans une offre multiple, la marque est un outil puissant, pour peu qu’elle fasse l’objet d’une véritable réflexion. Elle représente l’image du projet, de l’organisation ou du lieu et garantit aux yeux des publics une constance en matière de qualité. Une marque, c’est un ensemble de “signes”, de codes et…

« La tête ailleurs »- nouvelle création de la Compagnie du Dagor

Par Collectif Overjoyed

« Avoir de l’imagination, qu’est-ce que cela veut dire ? » Création 2022 de Gwendoline Soublin, Compagnie du DagorDès 9 ans | durée 1h Voltairine, 70 ans, est à un tournant de sa vie. Hier, la Tour 53 a été détruite. Aujourd’hui, sur les ruines de la Tour, elle vient dire adieu à ses souvenirs d’enfance. Mais quelqu’une est venue au rendez-vous alors qu’elle n’y était pas conviée… C’est sa mère, qui lui apparaît sous ses traits de jeune femme, à l’époque où elle, Voltairine, était une petite fille. S’engage alors un ultime dialogue entre une mère, dont les pieds ont toujours été sur terre, et une fille, dont la tête est encore ailleurs, dans les nuages de l’imaginaire. À moins que ce ne soit l’inverse ? La virtuosité du presque rien : chaque spectateur est invité à imaginer, rêver le spectacle et les mots dans un dispositif tri-frontal sans décor. La Compagnie du Dagor réunit depuis 20 ans le trio artistique composé de Marie Blondel, Julien Bonnet et Thomas Gornet. Leurs créations questionnent la place de l’individu dans la société et les différentes manières et voies qu’il emprunte. Du 9 au 16 juillet 2022 à 10h10 au Totem – Scène conventionné d’intérêt national art, enfance, jeunesse / Avignon Festival Off / relâches dimanche 10, 17, 24 juillet 2022Totem, 20 avenue Monclar, 84000 Avignon Accompagnement communication et relations presse : Delphine Menjaud-Podrzycki / Collectif Overjoyed dmenjaud@overjoyed.fr

« Ami.e.s, il faut faire une pause » – création de Julien Fournet, L’Amicale

Par Collectif Overjoyed

Re-création L’Amicale | durée 1h15 Jean nous embarque pour une excursion intime, philosophique et aventureuse avec de la pâte à modeler, des cocottes en papier et une infusion au thym. Et c’est un peu magique, c’est une quête mystique. Nous cherchons ce qui se joue ici-même, pendant le spectacle, derrière l’épaisse forêt de la culture : s’enfoncer jusqu’aux genoux et s’abandonner aux vagues. Avec la participation du public, ce spectacle tente de redessiner les liens périlleux entre art, éthique et politique avec cette résolution : se rendre disponible pour chercher de nouvelles relations aux choses, aux œuvres, aux événements. L’Amicale est une coopérative de projets qui mutualise des moyens (production, administration, diffusion, logistique) pour éditer des formes transversales, entre spectacle vivant et arts visuels. Elle tente de répondre à des questionnements esthétiques et économiques liés aux nouvelles écritures de la scène, tout en développant une réflexion autour de la production. Basée à Lille et à Bruxelles, elle rassemble, d’une part, 7 artistes associé·e·s en production déléguée (Antoine Defoort, Julien Fournet, Sofia Teillet, Samuel Hackwill, Ina Mihalache, Lorette Moreau et Sébastien Vial) et d’autre part, 6 accompagnateur·ice·s de projets associé·e·s : Célestine Dahan, Kevin Deffrennes, Salomé Dollat, Thomas Riou, Yulia Sakun et Marine Thévenet. Du 8 au 27 juillet 2022 les jours pairs à 10h au Théâtre du Train Bleu / Avignon Festival Off Du 27 au 29 septembre 2022 au Théâtre Unique à Nantes Du 10 au 12 novembre 2022 au Maillon à Strasbourg Accompagnement communication et relations presse : Delphine Menjaud-Podrzycki / Collectif Overjoyed dmenjaud@overjoyed.fr

TIPS : WhatsApp dans la communication pour rester connecté à vos publics

Par Amélie Augis

WhatsApp Business, un nouveau canal de communication pour votre structure culturelle. La célèbre application de messagerie instantanée, communément utilisée dans un cercle privé, lance WhatsApp Business pensée pour les petites et moyennes structures.  Cette application permet de faciliter la communication avec les clients via la messagerie. Elle permet de créer un « Business Profile » réunissant toutes les informations importantes de l’organisation (photo, contact, horaires, adresse…), le contact pourra, à partir de cette fiche, vous répondre directement pour passer commande pour simplement échanger. Les fonctionnalités permettent d’enregistrer un message d’accueil et des réponses rapides, la messagerie sera ensuite organisée par thématique pour une meilleure gestion. WhatsApp Business, est donc pratique, simple et vous fera gagner du temps.  Plus-value :  + Partager les agendas et les temps forts rapidement+ Intégrer la billetterie et informer le public des changements d’horaires ou de date+ Gérer les réservations et les invitations des partenaires et des médias via la messagerie. 

Opsis, la plateforme de streaming du spectacle vivant !

Par Collectif Overjoyed

Opsis TV devient Opsis, la plateforme évolue ! Elle déploie davantage son catalogue ; au spectacle vivant, s’ajoutent documentaires et courts-métrages.Elle continue d’engager un regard artistique singulier et pluriel, sur la société. Elle s’affirme comme un acteur culturel, une fenêtre grand ouverte sur la création vivante, en France !  Désormais le collectif Overjoyed accompagne l’équipe d’Opsis dans la conception de sa stratégie de communication et ses relations médias. Avec la crise de la Covid traversée, la culture a ­aussi ­dans ces temps confus connu de nouvelles pratiques, bousculé certaines fractures. OPSIS a fait partie des acteurs qui ont maintenu le lien, parfois même l’a initié, entre création vivante et public(s). « Opsis TV célèbre théâtre, danse et opéra avec un accès à 500 programmes en ligne, la promesse de moments… » Elle Magazine Aujourd’hui, OPSIS est plus actuelle que jamais. Elle enrichit et éditorialise son catalogue. Au théâtre, danse, opéra, elle propose à ses abonnés courts­ métrages et documentaires, avec toujours la volonté de mettre en commun un certain regard ­ sensible, artistique et pluriel ­ porté sur notre société. Déjà plus de 600 programmes au catalogue, 800 heures de contenus, 1 spectacle live par mois, 22k abonnés, 70 % de taux de conversion après un premier essai de la plateforme, 1 média avec des thématiques, des artistes mis en avant chaque mois… A découvrir sur Opsis Exclusivité Opsis Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty ? Spectacle musical Molière 2020 de Johana Boyé. Qui de mieux qu’Arletty elle­même pour revisiter sa vie ? Ce soir, la voici maîtresse de cérémonie. Accompagnée de trois comédiens et d’un musicien, elle nous embarque chez elle à Courbevoie, puis au music­-hall, au théâtre, au cinéma, on traverse la Belle Époque, 14­18, les Années Folles, on chante, on danse, tout flamboie, un tourbillon de succès, une revanche sur son passé et une vie modeste, un seul guide : la liberté ! Et puis la Deuxième Guerre Mondiale éclate, et l’amour s’invite… La voici amoureuse, d’un officier allemand ayant sa carte au parti nazi… Est­-ce acceptable ? La liberté a­t­elle des limites ? A venir prochainement sur la plateforme Mon pays, ma peau, mise en scène de Lisa Schuster avec Romane Bohringer, Diouc Koma 1995. Nelson Mandela devient le premier président noir d’Afrique du Sud. Après d’âpres négociations, le pays choisit de s’engager sur la voie de la réconciliation nationale. Sous la présidence du charismatique Desmond Tutu, la Commission « Vérité et Réconciliation » sillonne le pays recueillant les témoignages. La Radio nationale demande alors à Antjie Krog, célèbre poétesse afrikaner, de couvrir quotidiennement les auditions de la commission. De reportage en reportage, à l’unisson de tout un peuple, elle fera elle aussi – au plus intime ­ l’expérience de la réconciliation. En bref Opsis, OPSIS, c’est une plateforme de streaming culturelle dédiée au spectacle vivant et à la création artistique, au service du tout public et du public professionnel. OPSIS, c’est : Un catalogue de 600 programmes (théâtre, opéra, danse, documentaires, courts métrages) accessible par abonnement à partir de 4,90€ par mois. Des dizaines de programmes accessibles en achat à l’acte, pour en profiter en streaming pendant 48h. Des nouveautés chaque semaine, des sélections hebdomadaires éclectiques pour éclairer différemment l’actualité, une thématique, un·e artiste… Un grand événement live chaque mois : afin de rendre la culture accessible à tous, quel que soit le territoire, OPSIS propose également chaque mois des retransmissions de spectacles en direct des plus grandes salles et festivals. OPSIS, c’est Décrypter / Divertir / Diffuser pour un plus grand partage de la culture bien vivante, quel que soit le territoire, et pour des regards toujours plus éveillés. À tester ! Contact presse: Delphine Menjaud-Podrzycki – delphine@menjaud.com

LE CHIFFRE DU MOIS : 60 % des personnels de la culture affectés sur des missions numériques sont autodidactes

Par Céline Allais

L’association TMNlab / Laboratoire Théâtres & Médiations à l’ère Numérique, cofondée en 2013, rassemble plus de 500 professionnel·le·s de lieux de spectacle vivant. Elle interroge et développe l’usage du numérique et met en lumière les pratiques innovantes du secteur. Le 15 novembre dernier, elle présentait la deuxième édition de son état des lieux du numérique dans les arts vivants et les arts visuels, en collaboration avec L’Œil du public et avec le soutien du ministère de la Culture. 5 chiffres intéressants en termes de communication. Dans ⅔ des structures, 60 % des personnels affectés sur des missions numériques sont autodidactes et acquièrent leurs savoirs par la veille et l’échange entre pairs (72 %). Alors même que 55 % des structures pensent que le numérique, “élément incontournable du contexte de création et de développement du projet culturel”, est un axe prioritaire. Ces données traduisent un besoin de formations transversales et d’accompagnement digital qualifié pour permettre la montée en compétences sur des missions de plus en plus pointues – notamment en termes de production de contenus, de plus en plus diversifiée. 44 % considèrent que leur usage du numérique a des conséquences sur la place du public dans le projet, créant de nouveaux rapports d’horizontalité, intelligence collective, démocratie culturelle, partage… 3/4 des structures entrevoient la possibilité d’un rapport augmenté à l’œuvre. Ces nouveaux liens aux institutions et aux œuvres sont peut-être l’opportunité d’une réflexion menée collectivement entre structures, artistes et public, pour créer le web culturel dont nous rêvons. De nouveaux enjeux qui se traduisent par de nouvelles stratégies et pratiques (animation de réseaux, événementiel, gouvernance…) qui nécessitent elles aussi d’être accompagnées. L’occasion aussi, par une véritable stratégie de communication numérique rendant intelligibles les enjeux, les objectifs, les moyens et les actions, de convaincre les 37 % des structures culturelles qui estiment que la nature de leur mission est incompatible avec la transformation numérique, pour les aider à assurer leur futur dans une époque en mutation. →  L’enquête complète est à consulter ici

Les 12 tendances de communication du spectacle vivant – Saison 21/22

Par Clémentine Beltran

La crise sanitaire a profondément marqué et métamorphosé le secteur et sa relation aux publics. Dans ce contexte, nous nous sommes penchées sur les tendances de la communication, du numérique et des médias à travers une analyse qualitative des actions d’une centaine de structures. Après une présentation au Forum Entreprendre dans la Culture organisé par le ministère de la Culture, riche en contributions des professionnels du secteur présents ce jour-là, nous avons le plaisir de vous partager cette première synthèse. Nous espérons renouveler cette démarche pour la saison 22/23, aussi, n’hésitez pas à nous faire des retours. Y’a plus de saison Ce qui caractérise la communication du spectacle vivant, c’est avant tout sa temporalité. Que ce soit auprès des professionnels ou du grand public, la préparation de la saison, son annonce puis sa commercialisation structurent la conception et la publication des messages. La crise sanitaire et les confinements sont venus bousculer cette mécanique : annonces ou présentations décalées (La Comédie de Béthune lance le 17 juin – tandis que La Barcarolle (Arques) annonce sa saison le 25 septembre), programmation estivale (Théâtre de la ville), création de festivals spécifiques (les reportés des Plateaux Sauvages). Le public, lui-même, reste frileux à anticiper la réservation et se décide de plus en plus tardivement (Les Échos du 29/09/21) L’avenir nous dira si cette tendance conjoncturelle va permettre de repenser et de diversifier les investissements communication tout au long de l’année pour s’adapter aux nouveaux comportements du public. L’Humain au centre du jeu La technologie, les écrans laissent place à la chair et à l’incarnation de la vie au cœur des lieux. Cette volonté de liens plus forts entre les individus se traduit non seulement dans les champs lexicaux utilisés, dans les images avec une iconographie plus réaliste mais aussi dans les dispositifs de communication plus collaboratifs, plus spontanés, “faits maison” : études et enquêtes auprès des publics, témoignages de spectateurs… On met en scène tous les métiers de l’ombre, on implique les équipes, on donne à voir le quotidien en dehors des représentations. Une tendance qui a le mérite non seulement de rendre visible le poids des “travailleurs de la culture” mais aussi de revaloriser dans un même mouvement, l’artiste, les métiers de l’ombre et les spectateurs. Les nouveaux prescripteurs du spectacle vivant Aux côtés des journalistes et des blogueurs, les influenceurs, créateurs de contenus et animateurs de communautés sont aussi de potentiels relais d’opinion efficaces qui intègrent petit à petit les stratégies des acteurs du spectacle vivant. Si les influenceurs “déclarés” de la scène sont peu nombreux, la veille de communautés plus généralistes, affinitaires avec des thématiques traitées par les créations ou de proximité sur un territoire peut permettre d’identifier des potentiels prescripteurs à intégrer dans les stratégies de relations publiques lors des premières et des événements.

Le Personal Branding

Par Marie-Pierre Bourdier

Avec l’augmentation du temps passé sur les écrans et les réseaux sociaux, nous sommes soumis chaque jour au “storytelling” de notre réseau personnel et professionnel. Parfois agréablement étonnés de la capacité de certains à mettre en scène leur quotidien professionnel, leurs opinions et leur vie personnelle. Parfois agacés de cet étalage quotidien et auto-centré. Et si tout cela était la faute à la mode du “personal branding” ? Le terme « personal branding » aurait été utilisé pour la première fois par Tom Peters, consultant en management, dans un article paru dans Fast Company en 1997. Traduit en français sous le titre Moi™, on y apprend à se gérer soi-même : ”Vous êtes vos grandes idées. Vous êtes une marque, vous personnellement. Gérez-vous donc.” John Peters Le personal branding consiste à créer ou à gérer son identité sur internet comme s’il s’agissait d’une marque ou d’un produit. Cette stratégie de « marketing personnel » mélange création de contenu de qualité et gestion de réputation sur internet. Il s’agit de manager ses compétences et ses valeurs ajoutées, et d’analyser son positionnement et son identité professionnelle. Pour cela, un travail en deux étapes  Étape 1. Se connaître : connaître ses talents, ses faiblesses, ses objectifs, ses références… Identifier tout ce qui vous rend singulier dans votre environnement professionnel.  Étape 2. Se faire connaître : établir son projet et établir sa cible en se posant cette question : auprès de qui est-ce que je souhaite établir ma réputation ? Et sur les réseaux sociaux, comment fait-on ?  Twitter est très utile pour faire de la veille de secteur, partager des actualités, porter des engagements et cultiver les liens avec les influenceurs ; Instagram est un outil de promotion artistique. Il sert à montrer sa direction artistique, son esthétique et ses influences ; Facebook pour entretenir / élargir sa communauté en relayant les actus / se créer une communauté personnelle. ⅓ de promotion du théâtre / Partage & RT⅓ de prise de position sur le secteur du spectacle vivant et de la culture(articles et partage)⅓ de touche personnelle / humaine À vous de jouer !

Confinement 3 : les enjeux de la communication

Par Collectif Overjoyed

Nous, structures, compagnies, artistes, indépendant·e·s, rêvons d’ouverture (#onouvre). Si notre attente est grande, comment jauger celle de nos publics ? Dans la relation à distance que nous avons maintenue, nous avons surtout témoigné d’un imaginaire toujours en route dans nos structures, au travail avec les artistes, prêt à accueillir les publics dès que possible. Et les publics, qu’en est-il de leur envie ? Intacte sans doute, mais malmenée par des incertitudes de calendrier et des inquiétudes sanitaires. À l’heure où l’on rêve d’été et de plein air, de septembre et de vaccins pour tou·te·s, quels sont les messages à mettre en œuvre ? Plusieurs discours ont cours, présents dans les médias, sur les réseaux : rassurant et, coûte que coûte, “l’ouverture aura lieu” ; engagé et solidaire “déconfinons un secteur d’activité essentiel” ; revendicatif et appelant au collectif “occupons les lieux de théâtre pour mieux les retrouver” ; attentiste et prévoyant “ouvrons à temps et avec prudence”. Le public qui a connu report et remboursement, voire a consenti le don, qui observe par la petite fenêtre virale tous les cadeaux des artistes en attente, qui en tant que citoyen attend des preuves et des feux verts, souffrirait d’un demi-ton et réclame que nous en disions plus. Non ? Quelques conseils et outils, à mixer à l’envi(e), pour anticiper nos retrouvailles avec les publics : Option “QCM” : mener une enquête auprès des publics pour évaluer l’état d’esprit des spectateur·ice·s, leur envie (réelle – et non seulement affichée, en solidarité, sur les réseaux sociaux) de retourner au spectacle. Évaluer leur attente en fonction aussi de leur proximité avec votre projet via des questionnaires ciblés auprès des abonnés fidèles, les spectateurs occasionnels, les publics de proximité, les communautés diverses (éducatives, associatives…) Option “team building” : communiquer en interne pour maintenir le feu, la foi, l’envie… Souder les équipes, dont certaines ont peut-être été en télétravail ou chômage partiel. De l’importance de la com interne.  Option “on vous dit tout” : préparer la reprise avec une communication très concrète et rassurante. Être transparent dans les informations concernant les règles d’hygiène internes au théâtre, mais aussi la situation sanitaire dans le secteur (relayer chiffres, études). Mettre en place une signalétique stricte et adaptée, déclinée sur tous les outils de com dont site, réseaux sociaux, etc. Option “faire avec vous” : renforcer les mécaniques participatives pour des ambassadeurs spectateurs convaincus et convaincants. Option “innover dans son discours” : innover en communication, pas seulement en investissant de nouveaux canaux (TikTok et autres), mais en repensant profondément la façon dont on s’adresse aux publics, à ses cultures plurielles. Besoin d’accompagnement pour traiter ces problématiques ?

Brochure or not brochure ?

Par Céline Allais

Au fil de nos échanges avec les professionnel·le·s de la communication culturelle, la question du print se pose régulièrement. Particulièrement en cette période d’incertitude qui, depuis un an, bouscule les programmes et les plannings et, par conséquent, l’un des principaux outils de communication d’un lieu de spectacles : la fameuse brochure de saison. Le digital, l’avenir du print ? Quel avenir pour les programmes imprimés ? Ce qui était la norme il y a encore quelques mois semble aujourd’hui obsolète. Collecte des informations, rédaction des textes, mise en page, relecture, impression et façonnage en amont (en général en mai, pour une nouvelle saison débutant en septembre)… Le digital est devenu, plus que jamais avec le premier confinement, “the place to be” pour communiquer en temps réel et au fil des annonces. Pour être présent même en l’absence d’événements et maintenir le lien avec les publics. La révolution numérique dans laquelle étaient entrés progressivement les théâtres via la billetterie en ligne, la publicité dynamique et les réseaux sociaux, s’est accélérée presque malgré eux. Et relance les interrogations sur la pertinence des modes traditionnels de communication. Faut-il y voir une agonie annoncée du print ? “[Le programme de saison], qui donne le ton de toute la saison, mobilise encore beaucoup de lieux. Nous ne pouvons pas encore nous en passer, même si la crise va probablement modifier les choses.” Laura Mary, responsable de la Communication et des Relations avec le public à l’Ecam (Espace Culturel André Malraux) – Théâtre du Kremlin-Bicêtre “En premier, ça reste le print. Ça va peut-être changer, pour s’adapter à de nouveaux usages et à la montée en puissance des outils numériques.”  Amandine Ligen, responsable Communication et Mécénat de l’IAC Institut d’Art Contemporain de Villeurbanne “On imprime un peu moins de brochures papier chaque année, mais on en fait toujours. Sur cette saison, entre les incertitudes et les possibles annulations, je ne suis pas sûre que le papier tienne le coup, mais à voir.” Audiane Plagiau, directrice de la communication du Centre Dramatique National Nanterre-Amandiers La brochure imprimée, un rendez-vous annuel Le print a toutefois encore toute sa place dans la communication d’un lieu culturel, particulièrement un théâtre. La brochure est en soi une forme de rendez-vous annuel, à l’instar d’une présentation de saison en présence des équipes et artistes. Un outil physique rassurant, de lien fort pour des communautés proches : institutionnels, artistes et bien sûr public. Un espace concret pour se (re)présenter, redonner des nouvelles. Une feuille de route et de rêve pour l’année à venir. Que l’on retiendra d’autant plus qu’elle aura été imprimée et non pas noyée au milieu de l’infobésité numérique. Le print, support créatif et d’innovation Dans cette période où tout le monde tente de reproduire les mêmes recettes à succès sur le web, très dépendant des modes et des tendances, le print peut paradoxalement contribuer à se différencier. Il redevient une opportunité d’affirmer sa personnalité en osant innover.Certains lieux proposent ainsi un format revue, telle la Comédie de Reims, qui fait de sa brochure un média à part entière avec des contenus produits par des auteurs, des pigistes. Le Château de La Roche Guyon édite quant à lui un journal semestriel qui présente sa saison sous forme de portraits, interviews, reportages en coulisses…D’autres optent pour un objet esthétisant, comme la Commune d’Aubervilliers, à mi-chemin entre le programme et le catalogue d’art contemporain avec, d’entrée de jeu, des photos pleine page sans texte. Ou le Théâtre des Célestins de Lyon dont les visuels très travaillés (photomontages, dessins néo surréalistes en 2020-2021), oscillent entre l’onirique et l’étrange. Dans ces sillages, pourquoi ne pas envisager la brochure comme un objet représentatif de la créativité du lieu, voire de luxe ou collector ? En s’appuyant aussi sur les innovations développées par le secteur de l’imprimerie, en termes de textures, de pliages, de découpes personnalisées, de complémentarité avec le numérique ? Pourquoi ne pas solliciter la communauté de spectateurs pour faire de cette brochure non seulement un lieu ressource mais aussi un lieu de rencontre, de rassemblement, de cohésion ? Car ce que la crise nous confirme, c’est notre désir à tous de lien. La force et la chaleur du papier traversent les âges, les crises et les avancées technologiques parce qu’elles nous rappellent ce lien. La brochure de saison, par le toucher qu’elle implique, sa “sensualité”, est au fond le trait d’union parfait entre ces deux entités “vivantes” : le spectacle et le spectateur. L’enjeu pour les lieux culturels est donc de trouver le juste équilibre entre le print et le digital, en fonction des circonstances, sans abandonner l’un pour l’autre, mais en se servant de l’un pour magnifier l’autre. Overjoyed peut vous accompagner dans votre réflexion sur vos outils de communication.